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Concours
Anne-Laure Durand, créatrice d’avenir 2020

Exploitante agricole à La Haute-Maison, Anne-Laure Durand a reçu le trophée Créatrices d’avenir 2020 dans la catégorie Audace.

Le concours Créatrices d’avenir, organisé par Initiative Île-de-France, récompense depuis dix ans des femmes brillantes et engagées sur la voie de l’entrepreneuriat. En 2020, le palmarès, qui compte six lauréates, a mis à l’honneur le secteur agricole.

En effet, Anne-Laure Durand, exploitante agricole à La Haute-­Maison, Ferme de la Chabouillerie, a remporté le prix dans la catégorie Audace.

Âgée de 40 ans, cette mère de deux enfants s’est installée en janvier 2016 sur l’exploitation familiale de polyculture de 140 hectares. Outre les cultures classiques du secteur (blé, orge, maïs et pois), elle cultive également du lin textile et du soja.

Habitant dans les Yvelines, elle réalise l’ensemble des travaux des champs elle-même, excepté les traitements et la récolte qu’elle fait faire à façon.

C’est en lisant le journal ­Horizons qu’elle a découvert l’existence du concours Créatrices d’avenir. « J’ai trouvé que le trophée Audace me correspondait bien. C’était également un challenge de voir comment l’agriculture serait accueillie dans un concours d’une région à dominante urbaine. La dotation financière était aussi un attrait pour m’aider à concrétiser mes projets », explique Anne-Laure Durand, qui a donc déposé l’un des 450 dossiers reçus par les organisateurs.

Elle devait y présenter son entreprise, des aspects économiques et en quoi elle pouvait représenter le concours. Une seconde sélection lui a permis d’accéder à la finale.

Les quinze finalistes ont alors chacun présenté durant sept minutes leur dossier puis répondu à des questions devant un jury composé des partenaires du concours.

Un projet tourné vers l’agriculture de conservation

« J’ai beaucoup apprécié la reconnaissance de l’agriculture par le jury, surtout après toute cette période où nous avons été montrés du doigt. Cela fait du bien au moral ».

Quant à la dotation de 4 500 euros, elle lui a permis d’investir dans un semoir à semis direct, l’agricultrice ayant fait le choix de se tourner vers l’agriculture de conservation des sols pour différentes raisons.

« De formation agronome, la vie des sols m’intéresse particulièrement. De plus, en 2016, l’année de mon installation a été compliquée. Depuis, les aléas climatiques se multiplient et je réfléchissais à un système plus résilient. On s’était éloigné de l’agronomie avec des itinéraires techniques qui étaient devenus standardisés », souligne Anne-Laure Durand.

Elle poursuit : « L’agriculture de conservation est plus intéressante, mais plus compliquée à pratiquer Elle nécessite de l’expérience et une part de risque. Cette volonté de travailler sur la vie du sol, c’est aussi pour me tourner vers l’avenir et transmettre à mes enfants un outil non épuisé ».

Son assolement compte déjà six cultures, l’exploitante se concentre donc maintenant sur les couverts végétaux pour « faire d’une obligation un atout, avec un objectif final : faire évoluer les cultures dans un milieu plus équilibré afin de limiter les maladies et donc les traitements ».

L’agriculture de conservation se met en place progressivement. Dès cette année, aucun labour d’hiver n’a été réalisé. Et à l’automne, elle réalisera ses premiers semis directs.

Elle a opté pour un semoir Simtech T-sem à dents inversées pour créer un environnement favorable à la germination. « Je voulais un outil simple d’utilisation et polyvalent ».

Et de conclure : « Il ne faut pas hésiter à se présenter à ce type de concours et ne pas avoir peur de se confronter à de gros projets. Notre métier a du sens. J’en suis fière. Il ne faut pas hésiter à le mettre en avant. Les gens aiment qu’on leur explique comment on produit l’alimentation. Par contre, il faut un projet innovant et le vulgariser ».

Photo : La Haute-Maison, mardi 23 février. Anne-Laure Durand est en pleine période de travaux dans les champs. La dotation reçue avec le trophée Audace va lui permettre de concrétiser son projet d'agriculture de conservation.

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