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« Avec la sécheresse, j’adapte la gestion de ma troupe »

Face à la sécheresse, Jean-Paul Roch, éleveur de bovins viande à Saint-Cyr-sur-Morin (nord Seine-et-Marne) doit adapter la gestion de sa troupe.

Boitron, jeudi 20 septembre. Sur cette pâture, trois bêtes se baladent. D’habitude Jean-Paul Roch en met six avec leur veau. Sa chance ici, le puits est encore en marche.
Boitron, jeudi 20 septembre. Sur cette pâture, trois bêtes se baladent. D’habitude Jean-Paul Roch en met six avec leur veau. Sa chance ici, le puits est encore en marche.

À quelques jours de l’automne, Jean-Paul Roch regarde ses prés avec désolation : une étendue jaune où l’herbe verte a disparu. À la tête d’une troupe de 350 têtes dont environ 130 mères, de race salers, cet éleveur installé à Saint-Cyr-sur-Morin (nord Seine-et-Marne) doit faire face à la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois.

Alors qu’il dispose de 130 hectares d’herbe, ses bovins passent une grosse partie de l’année au pré.

Pourtant, ce 20 septembre, la moitié de sa troupe a déjà réintégré les stabulations alors qu’habituellement les premières têtes rentrent au 15 octobre avec un étalement jusqu’à Noël et le gros de la troupe mi-novembre. « J’ai encore un peu de réserves mais s’il ne pleut pas dans les deux semaines, ce sera la catastrophe », prévient Jean-Paul Roch.

Au manque d’herbe dans certaines parcelles s’ajoutent le tarissement des puits, une difficulté majeure pour cet éleveur qui dispose de vingt-cinq îlots répartis sur deux départements. « Pour faire le tour de mes prés, je parcours 100 km. Aujourd’hui, les bovins mangent les regains, je ne pourrai pas faire de seconde coupe de foin alors que l’affouragement est commencé ». Quant aux veaux, ils sont sevrés plus tôt.

La solidarité entre exploitants joue aussi. Des voisins lui mettent à disposition depuis le 1er septembre leurs jachères pour faire pâture, mais installer des clôtures prend du temps. Quant à sa récolte de grandes cultures (blé, orge, pois d’hiver), il n’a pas tout vendu afin d’en conserver une partie pour la troupe en cas de besoin.

S’il va percevoir une assurance aléas climatique pour son rendement catastrophique en pois (à la suite de l’excès d’eau du printemps !), il regrette que ce système n’existe pas pour les pâtures.

Bref, l’éleveur cherche toutes les adaptations possibles.

Enfin, Jean-Paul Roch craint une chute des cours de la viande. « Les éleveurs vont vendre des bêtes pour diminuer le chargement et les cours vont s’effondrer, un phénomène qui s’est déjà produit l’an passé à la suite de la mauvaise récolte 2016. »

Sa production est axée sur les broutards (Italie, Espagne et France). Les vaches de réforme sont engraissées. Il produit également quelques génisses quand la demande existe.

« Cette année j’avais prévu de reconstituer mes stocks, mais nous commençons à taper dedans. Si l’hiver 2018-2019 est pluvieux avec un printemps tardif, la situation va se tendre fortement », conclut l’éleveur.

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