Aller au contenu principal

« La profession s’inquiète »

Didier Delory, président de la FNSEA 41, commente la suppression des produits phytopharmaceutiques en l’absence d’alternative.

Horizons : De quels moyens de protection des cultures les exploitants disposent-ils ?

Didier Delory : Nous avons des herbicides, des insecticides et des fongicides. Ces produits soignent les plantes et les protègent contre les insectes. Les techniques de travail du sol favorisent la vie microbienne et entraînent une certaine autodéfense du milieu.

D’année en année, la liste des produits autorisés diminue. Comment réagissez-vous ?

Effectivement, nous pouvons utiliser de moins en moins de produits car les autorités sanitaires les jugent nocifs pour l’homme ou l’environnement. Or nous ne disposons d’aucun moyen de substitution.

Les néonicotinoïdes en traitement de semences sont interdits depuis 2018. Qu’en pensez-vous ?

Je ne serais pas forcément opposé à leur suppression si nous disposions d’une alternative. Or, aujourd’hui, les insectes détruisent les cultures d’hiver. Les remplacer par des cultures de printemps représente un coût. En outre, cette année, à cause du Covid-19, nous subissons des destructions de cultures par les corvidés. L’agriculture ne peut plus supporter cette double peine.

Le glyphosate est homologué jusqu’en 2022 : faudra-t-il aller au-delà ?

Parfois, le glyphosate est nécessaire. Il faudra donc proroger son homologation, peut-être avec des conditions d’utilisation. J’ignore lesquelles car le spectre est large. Le glyphosate n’est pas cancérigène. Mais, sous la pression des médias, le public est persuadé du contraire.

La profession s’inquiète de la suppression des produits phytopharmaceutiques tant que des solutions de remplacement ne sont pas trouvées. Je rappelle que nous sommes l’un des pays produisant la nourriture la plus saine.

Comprenez-vous néanmoins qu’il faille protéger l’environnement ?

Nous sommes les premiers protecteurs de l’environnement. Vivant au quotidien sur le territoire, nous savons comment les plantes se comportent. Pendant le confinement, les gens ont découvert que certaines substances étaient nécessaires pour produire. Trois mètres, cinq mètres ou cent mètres, je ne vois pas la différence !

Les produits sont homologués par les autorités sanitaires. L’État a donc une part de responsabilités. Les herbicides, les insecticides et les fongicides ont un coût. Donc, pour des raisons économiques, nous n’utilisons pas n’importe quoi. Nous avons parfaitement conscience des enjeux sanitaires et environnementaux.

Propos recueillis par Olivier Joly

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Un dimanche à la campagne à Orléans le 24 août
Ce dimanche 24 août, le quai du Chatelet à Orléans sera à nouveau l’hôte de l’événement « Un Dimanche à la…
Le Groupe Coisnon gère près de 55 000 tonnes de pommes de terre en tant que négociant et les distribue sur les marchés de gros et la grande distribution au niveau national, mais aussi à l’export dans toute l’Europe.
Le marché de la pomme de terre en baisse en pleine récolte 2025
En pleine récolte, l'Union nationale des producteurs de pommes de terre s'inquiète des prix du marché. Jean-Claude Coisnon,…
Mardi 2 septembre, à Outarville. La journée d’ouverture d’Innov-agri a été marquée par la visite de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, venue échanger avec les exposants et les acteurs du monde agricole.
Innov-agri inauguré sous la pluie par la ministre de l'Agriculture 📹
À Outarville (Loiret), la 32e édition d’Innov-agri, qui se tient jusqu'à ce jeudi 4 septembre, a été inaugurée mardi 2 …
Les préparatifs battent leur plein, comme ici pour la communication dans les commerces et aux bords de routes. L'installation sur site prendra deux jours et mobilisera une quarantaine d'adhérents au moins.
Terre en fête : la ruralité à l’honneur à Dadonville ce dimanche
Plongez au cœur de la ruralité ce dimanche 14 septembre à Dadonville avec Terre en fête ! Animations, animaux, matériel…
Les manches du moiss-batt-cross devraient livrer leur lot de spectacle.
Fête de l'agriculture : JA 28 invite ce week-end à Thiron-Gardais
Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir célèbre les 40 ans de sa Fête de l'agriculture, ces samedi 6 et dimanche 7 septembre…
Grandpuits-Bailly-Carrois, mercredi 3 septembre. Une table ronde s'est tenue en seconde partie de l'assemblée générale de la CGB Île-de-France. De g. à d. : Cyrille Milard, Fabien Hamot, Alexis Hache et Hervé Durand.
CGB Île-de-France : des planteurs inquiets
La CGB Île-de-France a tenu son assemblée générale mercredi 3 septembre à Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne) dans un…
Publicité