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«  Le volet sanitaire est une clé de réussite économique  »

Apiculteur transhumant à Chabris (Indre), Manuel Roger évoque son activité et livre son regard de responsable professionnel.

«  Installé depuis 2006, je navigue entre la Touraine, le Berry et la Sologne. J’avais développé un premier projet d’installation en maraîchage biologique avec des ovins. Or j’ai rencontré un problème d’accès au foncier. Du coup, je me suis orienté vers l’apiculture.

Je possède 850 ruches pour une récolte de 40 tonnes de miel. (…) Je vends du miel à des grossistes et à des apiculteurs afin qu’ils complètent leur production. Je vends également en demi-gros à des supérettes.

Le Centre-Val de Loire est l’une des plus grosses régions productrices de miel d’acacia. Or celui-ci s’obtient dans des zones spécifiques. Grâce à la transhumance, j’occupe mes ruches toute la saison. Si elles étaient sédentaires, je pourrais connaître des trous de floraison. Or une ruche a besoin de récolter du nectar et du pollen pour maintenir son niveau de production. L’inconvénient  : la transhumance s’effectue le soir. D’où des journées à rallonge.

Il faut également préparer les ruchers qui recevront les abeilles, etc. J’emploie un salarié et, en saison, nous sommes cinq. Le travail dans les ruches exige un vrai savoir-faire. Je forme mes collaborateurs et j’essaie de les garder car la main-d’œuvre revêt une dimension stratégique. (…)

2019 fut catastrophique à cause du sec et du froid. Nous avons commencé à produire du miel en juin. Les miels d’acacia étaient anecdotiques. Des ruches étaient au bord de la famine  : du jamais vu  !

Cette année, nous avons eu de l’eau et les températures sont relativement élevées. Nous avons récolté des volumes intéressants mais la saison n’est pas finie  ! (…)

Afin de produire 500 essaims par an, nous prélevons une partie des abeilles sur nos colonies et nous y ajoutons une reine que nous avons élevée. Nous renouvelons notre cheptel et nous vendons le surplus, soit 400 essaims. (…) En 2012, lorsque j’ai pris la présidence de l’Association de développement de l’apiculture du Centre (Adapic), nous avions deux salariés. À mon départ, en 2017, nous en avions trois.

Sous la présidence de François Hollande, il y a eu un plan abeilles avec des moyens. Mais le désenchantement a rapidement succédé à l’euphorie. La crise est arrivée et on nous a coupé les vivres. L’Institut technique de l’abeille, créé en 2009, a licencié énormément de gens. Or nos actions de développement dépendaient des moyens que nos instances nationales nous octroyaient (financements Casdar, etc.).

Par conséquent, nos projets se sont arrêtés. Or les enjeux apicoles sont nombreux  : pertes d’essaims, relations avec les agriculteurs, installation, etc. Ne pas disposer des moyens nécessaires est frustrant  ! (…) Je préside la section apicole du Groupement de défense sanitaire (GDS) du Centre-Val de Loire.

Le Plan sanitaire d’élevage (PSE) est axé sur la lutte contre le varroa avec délivrance de médicaments ayant reçu une autorisation de mise sur le marché et conseils aux apiculteurs pour leur utilisation. Le volet sanitaire est une clé de réussite économique.  »

Propos recueillis par Olivier Joly

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