Aller au contenu principal

« Nous vivons quelque chose d’inédit, c’est compliqué »

Interdits d’ouverture, les horticulteurs subissent plus que jamais la concurrence de la grande distribution. En Eure-et-Loir, le témoignage de Christelle Crespin.

La pépinière Crespin, le Jardin de Lutz, à Lutz-en-Dunois, subit de plein fouet les mesures de confinement prises à l’occasion de la pandémie Covid-19, comme en témoigne Christelle Crespin : « C’est très compliqué en ce moment. Nous subissons une distorsion de concurrence, les grandes surfaces ont le droit d’ouvrir, pas nous, alors que nous sommes en pleine campagne, nous ne comprenons pas. La grande distribution est en train de prendre le marché en mettant en avant le végétal, elle s’engouffre dans la brèche, elle va sabrer les prix. Nous ne nous en remettrons pas », pointe-t-elle.

Pour maintenir l’activité, les pépinières Crespin ont tout de suite eu l’idée d’organiser un système de drive sans parvenir à obtenir d’accord de la préfecture... Jusqu’à ce qu’un décret du 1er avril autorise cette forme de commercialisation aux horticulteurs pour les plants et semences potagères : « Du coup j’ai mis en place un vrai drive avec quatre bornes de livraison. Il suffit de commander quatre heures avant et les clients sont livrés devant la pépinière. Il n’y a pas de contact, le paiement se fait à distance. En dépit de cet assouplissement, nous ne ferons pas notre chiffre », souligne Christelle Crespin.

Par ailleurs, et grâce à la solidarité de producteurs fermiers, un réseau de points relais a été mis en place* : « Les gens passent commande, payent à distance et on livre. Mais c’est un travail de folie de préparer tout ça ».

C’est tout un secteur qui est en crise : « Beaucoup de collègues pètent les plombs, certains arrêtent. J’en connais un dans le Loiret qui ne peut pas vendre ses fleurs, il est en train de sombrer... Arrêter les fleurs, j’en suis malade, c’est une bêtise, ça ferait du bien à de nombreuses personnes. De notre côté, nous essayons de garder le moral, nous sommes plein de ressources, nous communiquons beaucoup, mais je ne sais pas si nous allons nous en relever... Nous faisons 65 % de notre chiffre d’affaires sur mars-avril-mai. Nous vivons quelque chose d’inédit. Nous faisons du sur mesure. Il faut une réactivité de folie, se bouger, avoir des appuis partout, j’y pense jour et nuit, c’est dur ».

Hervé Colin

*Pour commander, il suffit de demander par mail la sélection de la semaine à crespinadmin@lesjardinsdelutz.fr, puis de commander à crespindrive@lesjardinsdelutz.fr en précisant votre choix, drive ou le point relais choisi. Huit points relais sont proposés : Cloyes-sur-le-Loir, Chapelle-Royale, Bonneval, Chartres, Lutz-en-Dunois, Orgères-en-Beauce, Tripleville (Loir-et-Cher) et Gidy (Loiret).

Photo d’archives

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Jeudi 12 juin, à Orgères-en-Beauce. Delphine et Fabien Thomin témoignent pour le secteur de la pomme de terre de consommation qui vit une crise silencieuse.
Des producteurs de pommes de terre tirent la sonnette d'alarme
Des producteurs de pommes de terre de consommation, à l'image de Delphine et Fabien Thomin, s'inquiètent de leurs stocks invendus…
Une tornade balaye l'Eure-et-Loir
Certains notent des similitudes entre les événements climatiques qui ont touché l'Hexagone dans la soirée du mercredi 25 …
Les premières batteuses ont pointé le bout de nez cette semaine dans les plaines de Beauce.
Les moissons ont commencé
Des premières coupes dans l’est aux parcelles beauceronnes, les batteuses sont de sortie sur tout le territoire du Loiret.
Les moissons 2025 sont en cours pour Quentin Salmon, céréalier à Marolles, et elles s'annoncent agréablement surprenantes en termes de rendement.
Une moisson 2025 surprenante pour Quentin Salmon
Le bal des moissonneuses-batteuses est lancé en Loir-et-Cher depuis fin juin. Quentin Salmon, céréalier à Marolles, est…
Lundi 16 juin, à Saclay (Essonne). Des pommes ont subi des impacts de grêle.
La grêle s'abat entre les Yvelines et l'Essonne
Un orage de grêle a touché la bordure des Yvelines et de l'Essonne vendredi 13 juin dans la soirée. Quelques dégâts sont à…
Après les orages qui ont sévi mercredi 25 juin, au sein du Domaine des Brissettes, à Saint-Claude-de-Diray, Olivier Cadoux estime les pertes à au moins 50 % de la prochaine récolte.
Des orages destructeurs en Loir-et-Cher
Le département de Loir-et-Cher n’a pas été épargné par les orages. Un couloir de précipitations a tout détruit sur son passage,…
Publicité