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Amandine Muret-Béguin, première femme présidente du syndicat JA

L’assemblée générale de Jeunes agriculteurs Île-de-France ouest s’est déroulée le 6 mars à Aincourt (Val-d’Oise). Amandine Muret-Béguin succède à Frédéric Arnoult.

C’est un nouveau tournant dans l’histoire de Jeunes agriculteurs Île-de-France ouest.

Vendredi 6 mars, la structure a tenu son assemblée générale au domaine de Brunel à Aincourt (Val-d’Oise). Un temps fort électif qui a acté le départ de Frédéric Arnoult, président depuis 2016, et au cours duquel, pour la première fois dans l’histoire du syndicat francilien, une femme a été nommée à la présidence : Amandine Muret-Béguin, jusqu’alors secrétaire générale.

La passation de pouvoir s’est déroulée non sans émotion après que l’après-midi a permis de dresser le bilan de ces quatre dernières années.

«  Je suis fier d’avoir porté de nombreux projets depuis 2016, a confié Frédéric Arnoult. Beaucoup de travail a été fait mais il reste encore beaucoup à accomplir. JA est une formidable aventure humaine et c’est devenu une seconde famille où se sont créés des liens d’amitié très forts  ». Et l’élu sortant de poursuivre  : «  Les fonctions de président m’ont conduit à me surpasser. Prendre la parole en public n’est pas inné chez moi. Depuis, les choses ont changé, c’est devenu une drogue  !  ».

Puis s’adressant à celle qui reprend le flambeau  : «  Nous avons travaillé main dans la main pendant quatre ans. Tu maîtrises tous les sujets. J’ai confiance en toi pour porter fièrement les couleurs de JA Île-de-France ouest et rassure-toi, je ne serai jamais très loin  ».

La nouvelle présidente a alors dévoilé ses ambitions pour la structure, reconnaissant que «  la barre est très haute  ».

«  Nous partons pour deux ans de mandature avec un vrai coup de jeune au sein des administrateurs et une équipe dynamique. Les projets s’inscrivent dans la continuité du travail réalisé par JA depuis quatre ans. Cinq grands thèmes seront prioritaires  : l’installation, la promotion du métier, la Pac, le foncier et la communication.  » Amandine Muret-Béguin a logiquement souligné le travail accompli par Frédéric Arnoult avec des mots forts  : «  Un immense merci n’est pas de trop pour le service rendu à la profession  ».

Un peu avant dans l’après-midi, trois thématiques avaient été abordées, composant le bilan de l’équipe sortante.

D’abord, la communication. Les JA sont revenus sur l’ensemble des actions menées (Festival de la terre, Foire de l’Essonne verte, Téléthon…), convaincus de la nécessité d’adopter des propos positifs et de s’engager dans des démarches telles qu’Agridemain, Rencontre ville-campagne (RVC) ou Ici la terre.

Les aînés présents dans la salle ont alors soufflé quelques conseils  : «  Il faut être connu pour être reconnu  », a souligné le président de RVC, Denis Fumery  ; «  Ouvrez les fermes et engagez le dialogue, les riverains doivent s’approprier leurs petits producteurs  », a conseillé Jérôme Regnault, du collectif Ici la terre  ; «  Il y a une vraie réflexion de fond à mener sur ce sujet car c’est davantage par la communication que sur le technique que nous pourrons engranger des victoires et gagner la bataille de l’opinion  », a témoigné le président de la FDSEA, Damien Greffin.

Second sujet abordé, celui de l’installation. L’enjeu est pregnant en Île-de-France où 50  % des agriculteurs partiront à la retraite d’ici dix ans.

Si la quatrième modulation de la Dotation jeune agriculteur (DJA) a permis de relancer les installations aidées ces deux dernières années, les contraintes administratives et sociétales restent des obstacles majeurs. Aussi, des dispositifs sont mis en place afin de faciliter la mise en relation des cédants avec les candidats à l’installation, mais les défis sont nombreux.

«  Il est nécessaire d’encourager les cédants à se tourner vers les jeunes plutôt qu’à céder en vue d’un agrandissement, et puis de vérifier la viabilité et la vivabilité des nouveaux projets du fait de l’émergence de nombreux projets d’agriculture dite urbaine  », a souligné Frédéric Arnoult, qui estime qu’il faut «  capitaliser sur le fait que les jeunes qui passent par l’installation aidée ont une formation. Être agriculteur, c’est un métier  !  ». Les JA Île-de-France ouest se fixent pour cap le maintien d’une DJA forte et incitative et la promotion métier au sein des lycées.

Enfin, dernier thème évoqué, l’engagement syndical. Si l’assemblée s’est accordée à dire qu’il est nécessaire de faire entendre sa voix au niveau national et œuvrer collectivement sur des sujets comme l’agribashing ou les normes, la réflexion a été poussée beaucoup plus loin et pourrait même bouleverser le paysage syndical à plus ou moins brève échéance.

«  Il serait intéressant sur certains sujets de sortir de notre propre corporation et de s’associer avec d’autres acteurs, des collectifs, des personnes de bonnes intentions pour défendre un intérêt commun  », a lancé Pierre Bot, agriculteur sur le plateau de Saclay (Essonne).

Un propos qui a trouvé écho chez le président de la chambre d’Agriculture de région Île-de-France, Christophe Hillairet  : «  C’est intéressant de regarder ce qui se fait sur le sujet à l’international. Aux États-Unis, le syndicalisme s’est ouvert au monde rural pour compter plus d’adhérents et avoir plus de poids et cela fonctionne. Cela pose réellement la question de s’ouvrir ici, sur notre territoire, au monde rural  ». Autant de pistes de réflexion pour la nouvelle équipe JA déjà au travail.

Marine Guillaume

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