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Blois : quatre-vingts tracteurs devant les portes de l’administration

Le jeudi 11 février, deux cents agriculteurs étaient mobilisés à Blois pour interpeller l’administration, le ministre de l’Agriculture mais aussi les grandes et moyennes surfaces sur la dramatique situation agricole.

À l’appel de la FDSEA et de Jeunes agriculteurs (JA) de Loir-et-Cher, ils venaient de Mondoubleau, du canton d’Herbault ou encore de Souvigny-en-Sologne. Du nord au sud du département, deux cents agriculteurs se sont mobilisés à Blois, le 11 février.

Le matin, certains d’entre eux distribuaient des tracts aux automobilistes afin de les informer de leurs revendications : revalorisation des prix, étiquetage sur l’origine française des produits, baisse des charges improductives…

Les slogans, sur des pancartes à l’avant ou à l’arrière des tracteurs, affichaient « plus de prix, moins de normes », « sauvons notre agriculture », « les paysans attendent des actes », ou encore « Le Foll démission ».

Un producteur de grandes cultures et porte-graine confiait avoir arrêté l’élevage et licencié deux ouvriers il y a quatre ans : « J’ai été contrôlé cinq fois en dix ans ! La pression des normes ne m’était plus supportable et les prix n’étaient déjà pas au rendez-vous. » Il y a quelques jours, il a fait sa comptabilité : « J’ai vendu toute ma production déficitaire. Le prix de revient du blé est de 160 € et j’ai vendu à 130 € en janvier. La nourriture est une cause nationale et il faudrait que le ministre s’en rende compte ! »

Tous sont concernés par la situation agricole actuelle et comptaient bien le faire savoir au ministre de l’Agriculture, par le biais de l’administration. Le convoi de près de quatre-vingts tracteurs a convergé, pour la première fois, vers la direction départementale des Territoires (DDT). Des bottes de paille ont été déposées devant chaque entrée de la DDT.

Acte symbolique, les agriculteurs, qui demandent à l’administration de se mettre « au boulot », ont lâché une dizaine de porcelets et des pintades dans la cour de l’ancien Hôtel dieu : « On veut une instruction simple et rapide. On n’en veut pas aux agents de l’administration en particulier. On est au bord du gouffre et qui nous met dedans ? Le ministère a de grandes responsabilités », a souligné Florent Leprêtre, président de la FDSEA 41.

En fin de matinée, une délégation a été reçue par le directeur des Territoires, Pierre Papadopoulos, et a formulé plusieurs demandes : plus de clarté sur les surfaces non agricoles, de la pédagogie et de la souplesse lors des contrôles, une volatilité des prix supportée par chaque acteur de la filière… « Maintenant, la balle est dans leur camp, c’est à eux de bouger ! », a grondé Guillaume Gonet, président de JA 41.

En début d’après-midi, les tracteurs se sont dirigés vers les grandes et moyennes surfaces (GMS).

Aux magasins Leclerc et Cora de Blois, les directeurs sont sortis pour échanger avec les agriculteurs, le tout dans un esprit calme. « Vous gérez les prix d’achat et de vente, nous rien ! », a lâché au directeur du Leclerc Didier Delory, le secrétaire général de la FDSEA.

Sur le prix ou la provenance des aliments, la réponse des directeurs était la même : « Ca ne dépend pas de moi. » De quoi fâcher Didier Delory : « À tous les écouter, c’est jamais la faute de personne ! En attendant, nous, on crève, donc il nous faut des réponses rapidement ! »

Retrouvez en vidéo et en photos la mobilisation des agriculteurs du Loir-et-Cher :

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