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« De pollueurs à profession stratégique »

Agriculteur à Congerville-Thionville (Essonne), Antoine Benoist est président du syndicat local Beauce-Gâtinais et administrateur FDSEA Île-de-France.

«  Dès les premières heures du confinement, les Français ont eu peur de la pénurie de nourriture. C’est une situation inédite depuis la guerre et un sentiment inconnu des plus jeunes générations. Les supermarchés se sont rapidement fait dévaliser et les agriculteurs ont vu leur cour de ferme se remplir de clients à l’affût.

En un rien de temps, nous qui sommes traités de pollueurs et d’empoisonneurs à longueur de journée, et ce depuis des mois, sommes devenus parmi les plus précieux et les plus importants du pays.

Les citoyens se rendent compte qu’à côté de chez eux vivent et travaillent des paysans qui produisent des denrées de qualité et en quantité suffisante pour subvenir aux besoins de la population. Cette crise liée au coronavirus génère des drames humains absolument terribles, mais elle remet aussi de l’ordre dans les esprits  : l’agriculture est un enjeu stratégique pour la France et il est primordial de la préserver afin de conserver autonomie et sécurité alimentaire.

Je ne suis pas dupe. La crise passée, la société aura la mémoire courte et nos détracteurs reviendront nombreux, mais durant ces quelques semaines de confinement, l’agriculture aura eu son heure de gloire et aura été reconnue à sa juste valeur.

Dans le même temps, on s’aperçoit aussi que la pollution a drastiquement baissé, surtout en Île-de-France. Plus d’avions, plus de transports, plus de voitures, ni de bouchons… mais toujours autant de tracteurs dans les champs. S’il fallait une preuve…

Enfin, en plaine, nous affrontons des conditions sèches particulièrement préoccupantes. Depuis le premier jour du confinement, pas une seule goutte de pluie et nos cultures souffrent. À croire que les cumulonimbus sont confinés eux aussi. Vivement le déconfinement pour voir le retour de la pluie.  »

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