Aller au contenu principal

EARL de la Nozaie  : conversion bio et vente directe

Inauguration d’une boutique à la ferme et conversion en agriculture biologique  : la ferme de la Nozaie, à Nonville (Seine-et-Marne), a évolué suite à l’installation d’Adrien et Romain, deux des fils de Marc et Christine Plouvier.

À la sortie de Nonville, petit village du sud de la Seine-et-Marne, le long de la départementale qui conduit à Montereau-Fault-Yonne, se dresse depuis décembre un joli bâtiment de bois  : la boutique de vente en direct de la ferme de la Nozaie.

La clientèle y trouve les produits de l’exploitation (poulet, agneau, porc, plats et terrines cuisinés en conserves) et ceux d’une vingtaine de producteurs du secteur (jus de pomme, bières, fruits et légumes, pâtes, miel…).

Cette exploitation de polyculture-élevage d’une superficie de 350 hectares – dont une cinquantaine en pâtures et jachères – en conversion bio (280 hectares depuis 2017 et 70 hectares depuis octobre) est gérée par la famille Plouvier  : Marc et Christine, les parents, et Adrien et Romain, deux de leurs trois fils.

L’assolement, classique pour le secteur (colza, blé, orge, betteraves), a dû être revu lors de la conversion en bio.

De nouvelles cultures ont ainsi fait leur apparition. Il se compose aujourd’hui de luzerne, blé, triticale, avoine, féverole, pois, orge de printemps, betterave, maïs et soja.

« Je me posais des questions depuis quelques temps. En effet, nous étions pris dans un étau  : d’un côté on nous demande de produire des protéines et de l’autre on ne peut rien mettre. Cela se révèle un exercice impossible dans nos terres peu profondes. J’étais perdu. De plus, le bio est aussi une demande sociétale. Je vivais mal le regard accusateur dès que je sortais le pulvérisateur. En vente directe depuis longtemps, je me retrouvais face à une équation insoluble face aux demandes, même si le bio reste un marché de niche », explique Marc Plouvier, qui a sauté le pas en 2017 lors de l’installation de son premier fils, Adrien, 25 ans, suite à un BTSA Acse(1) à Rambouillet en alternance.

« L’intégration de nouvelles cultures est motivante et le bio plus technique. Bref on apprend ensemble et le relais entre les générations se fait aussi mieux. »

L’an passé, Romain, 20 ans, les a rejoints. Après un bac professionnel dans le domaine de l’aménagement paysager, il s’interrogeait sur son avenir et a choisi de passer un BPREA(2) avant de revenir sur l’exploitation familiale.

Côté élevage avicole, la conversion a juste nécessité d’agrandir les parcours (4 m2 en extérieur, soit une surface de 2  800 m2 environ contre 2  000 m2 auparavant). Quant à l’alimentation elle est produite sur l’exploitation, les cultures étant en seconde année de conversion, il n’y a pas de problème.

Sur le parcours des volailles, les agriculteurs envisagent de planter des arbres et arbustes afin que les volatiles l’exploitent plus. En effet, la présence de couvert devrait les inciter à s’éloigner un peu d’un bâtiment.

Les volailles non vendues sont transformées en plats cuisinés ou terrines par un traiteur basé à Chemilly-sur-Yonne (Yonne), la Bourbonienne. « C’est un moyen de développer la gamme. Cela plaît aux clients. La demande existe », note Romain.

Concernant l’atelier ovin, lui aussi en bio, il se compose d’une centaine de brebis de race romane associée à des béliers Île-de-France. « Ce ne sont pas les races les plus rustiques mais nous sommes en bergerie et pâtures. L’alimentation provient, elle aussi, de l’exploitation », souligne Adrien Plouvier, passionné d’élevage.

La race romane, une race récente créé par l’Inrae, est prolifique et productrice de lait, mais sa conformation n’est pas exceptionnelle, d’où le croisement avec des béliers Île-de-France. L’agneau n’est pas la viande la plus facile à vendre. Seuls les agneaux sont vendus en caissette. Brebis et béliers, eux, sont transformés en merguez.

Les animaux sont abattus à Cosne-sur-Loire (Nièvre) puis découpés par le prestataire à Sully-sur-Loire (Loiret). La vente se fait en caissette de 8-9 kg de mars à mai tous les quinze jours, sur réservation.

Une réflexion est menée actuellement pour mettre en place deux périodes d’agnelage – et non une seule – afin de répartir les ventes sur l’année, mais une question est en suspens  : la demande existe-t-elle à l’automne  ?

Lancée en 2016, la production porcine monte en puissance. Aujourd’hui, deux bandes de 25 têtes sont élevées. Le broyeur de céréales utilisé pour les volailles sert également pour fabriquer la ration des porcs. Les animaux, issus d’un croisement (large white avec cochon blanc), sont élevés sur paille avec un parcours en extérieur. 

Les porcelets sont achetés à l’âge de deux mois chez un éleveur icaunais en label rouge, et sont vendus tous les quinze jours dans des caissettes de 5 à 10 kg avec différents morceaux.

Bien que nourris avec des céréales bio, ils ne sont pas vendus avec le label AB. Pour y avoir droit, la famille Plouvier devrait acheter des porcelets bio, donc issus d’un élevage éloigné, un non-sens à ses yeux.

L’ensemble des productions animales est commercialisée en vente directe, un moyen de valoriser les productions de cette EARL familiale.

L.G.-D.

(1) Analyse et conduite des systèmes d’exploitation.

(2) Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Vendredi 26 septembre, à Blois. Deux convois d'une dizaine de tracteurs chacun ont traversé les routes de la ville en opération escargot, avant de rejoindre la préfecture.
Les agriculteurs sèment leur colère devant la préfecture de Loir-et-Cher 📹
À l'appel de la FNSEA 41 et de JA Loir-et-Cher, une quarantaine d’agriculteurs ont sorti les tracteurs, vendredi 26 …
Les dégâts de sanglier sur les cultures de printemps représentent des pertes économiques considérables pour de nombreux agriculteurs.
Un premier pas pour lutter contre les sangliers en Loir-et-Cher
Après la demande formulée par la FNSEA et JA 41, une réunion avec le préfet de Loir-et-Cher s’est tenue mardi 7 octobre au…
Jeudi 11 septembre, à Orsonville (Yvelines). Les agriculteurs présents lors de la réunion organisée par la Chambre ont pu comparer des variétés de sarrasin.
Vers une filière sarrasin pérenne en Eure-et-Loir ?
La chambre d'Agriculture a réuni des acteurs de la culture du sarrasin et des agriculteurs pour une demi-journée technique jeudi…
André Cellier, arboriculteur du côté de Mont-près-Chambord, connaît en ce moment une récolte bien plus mauvaise que celle de l'année précédente, en partie à cause des aléas climatiques.
Une saison compliquée pour les pommes
Les récoltes de pommes sont en cours en Loir-et-Cher et cette année 2025 est particulièrement compliquée pour certains…
Le maïs sauve sa récolte, pas ses revenus
Dans le Loiret, la campagne maïs se déroule sous de bons auspices sur le plan agronomique, notamment en irrigué. Mais pour…
Maxime Cherrier, président de la SAS Noix du Val de Loire et producteur de noix à Josnes, revient sur la saison de récolte 2025 en Loir-et-Cher.
Une récolte de noix correcte mais pas à la hauteur des espérances
Depuis la fin septembre, les producteurs de noix sont en pleine récolte en Loir-et-Cher. Celle-ci devrait durer jusqu’à la fin…
Publicité