FNSEA-JA : la mobilisation continue
« Les lignes commencent à bouger, il ne faut rien lâcher ! » La FNSEA Centre-Val de Loire mobilise ses troupes à l’appel de la FNSEA pour une action sur tous les territoires ou à Paris ce mercredi 27 novembre.
Une nouvelle action se déroulera sur tous les territoires ou à Paris ce mercredi 27 novembre. Trois points sont toujours au cœur de cette mobilisation syndicale pour laquelle deux actions ont déjà été réalisées les 8 et 22 octobre. Il s’agit :
- des distorsions de concurrence liées à la signature d’accords commerciaux. « N’importons pas l’agriculture dont nous ne voulons pas » alors que de plus en plus de contraintes pèsent sur les agriculteurs,
- de l’agribashing, avec une minorité parfois violente qui prend à partie les agriculteurs qui travaillent et qui pénètre dans les exploitations sans y avoir été invité et dont les médias se font le relais ;
- et enfin les surtranspositions qui font sans doute que la France a été reconnue comme l’agriculture la plus durable au monde mais qui ne se mesure pas dans la rémunération des agriculteurs.
Le sujet des zones de non-traitement illustre concrètement ces problématiques. Ce dossier a créé la polémique renforçant l’agribashing alors même que la profession avait proposé de signer localement des Chartes riverains pour expliquer les pratiques agricoles et les outils mis en œuvre pour protéger les riverains. Pour la FNSEA Centre-Val de Loire, la position est claire : 0 m de zones non traitées et pas de délai de prévenance !
Mobilisation à Paris et en province
Même si le Président de la République a donné quelques signes pour prouver qu’il entendait la colère des agriculteurs, il n’est pas question pour le réseau FNSEA-JA de se contenter de cela.
La FNSEA et les JA du Centre-Val de Loire attendent des réponses concrètes de la part de l’État. En cette période de travaux au champ, chacun peut participer à l’action en fonction de ses possibilités. Une action est organisée à Paris avec des tracteurs pour les départements les plus proches et en voiture pour les autres.
Des actions locales sont aussi organisées. Elles prendront souvent la forme d’actions de communication auprès du grand public. Chaque organisation départementale sera communiquée aux adhérents.
Des premières réponses à concrétiser
À la suite de la mobilisation du réseau, Emmanuel Macron s’est exprimé. Concernant la déconsidération des agriculteurs, le Président de la République a fermement condamné les dérives de l’agribashing en dénonçant les exactions commises par une minorité. Il a annoncé une réponse rapide et ferme des forces de l’ordre et de la justice en défendant le métier d’agriculteur : « Matin, midi et soir, nous avons besoin des agriculteurs donc défendons-les ! ».
Le gouvernement doit immédiatement traduire ses paroles en actes en changeant la loi notamment sur le délit d’entrave.
Au niveau de la surtransposition, il a reconnu que l’agriculture française est l’une des plus exigeantes au monde vis-à-vis des normes. La pression instaurée grâce aux mobilisations a permis à JA + FNSEA de rencontrer la ministre de la Transition écologique et solidaire et des Transports pour négocier sur les zones de non-traitement.
Les accords de libre-échange n’ont pas été mentionnés bien qu’Emmanuel Macron ait condamné l’importation de produits qui ne respectent pas les standards français. Le travail auprès des sénateurs se poursuit pour qu’ils rejettent le Ceta.
Le Président de la République a également consacré une grande partie de son propos aux Egalim, en reconnaissant des résultats inégaux selon les filières, mettant en cause notamment des grandes enseignes commerciales et les transformateurs qui ne jouent pas le jeu.
Sur ce dernier point, chacun doit prendre la mesure du travail collectif indispensable du terrain pour aller discuter avec les opérateurs des filières des contrats équilibrés avec des indicateurs de prix basés sur les données notamment de coûts de production définis par les interprofessions.
Isabelle PINTENAT, FNSEA CVL