Aller au contenu principal

Forte mobilisation contre les dépôts sauvages en Île-de-France

Six heures du matin, vendredi 25 septembre. Il fait encore noir mais ils sont déjà plus d\'une centaine d’agriculteurs à s’être installés sur différents ronds-points franciliens.

Il faut dire que la coupe est pleine. Ras-le-bol des dépots sauvages sur les parcelles.

Démonstration à l’appui, ils ont déversé plusieurs mètres cubes de ce qu’ils avaient retrouvé la veille dans leurs champs. L’image se veut forte car ces dépôts ne cessent de croître, et le message sur les banderoles déployées est tout aussi direct  : « Nos champs ne sont pas des poubelles ».

Cette action syndicale, orchestrée conjointement par le réseau FDSEA-JA de l\'Île-de-France ouest, est avant tout une action de communication pour interpeller les riverains car ces « incivilités » nuisent au travail des agriculteurs et dénaturent les paysages.

Des dizaines d\'élus locaux, touchés par cette recrudescence de dépots sauvages sur les chemins communaux, se sont joints à eux pour soutenir l\'action et montrer leur solidarité envers le monde agricole.

Sur le rond-point de Génicourt (Val-d\'Oise), la mobilisation a déplacé une soixantaine d\'agriculteurs. 

« Nos champs sont devenus de véritables dépotoirs à ciel ouvert, souligne Paul Dubray, nouveau président du canton du Vexin. 60 à 70  % des agriculteurs du Val-d\'Oise sont impactés par ces dépôts sauvages. J\'ai moi-même eu récemment 4  800 m3 de déchets à évacuer. C\'était un trafic de Roms et ça m\'a coûté près de 9  000 euros en frais d\'huissiers et d\'avocats pour les déloger. La préfecture a pris en charge l\'enlèvement, ça coûte donc aussi à la collectivité, c\'est-à-dire aux contribuables. »

De son côté, Louis Thomassin, agriculteur à Puiseux-Pontoise (Val-d\'Oise), chiffre à 50 tonnes la quantité de déchets qu\'il doit évacuer à l\'année. « Une fois sur deux, c\'est l\'agglomération qui prend en charge l\'enlèvement, mais c\'est aussi une quarantaine d\'heures de travail à l\'année sur l\'exploitation pour les évacuer ».

En cause  ? « Un manque de sanctions et de pénalisation, ajoute-t-il, mais aussi une recrudescence du travail au noir depuis trois à quatre ans, et des volumes de déchets autorisés en déchetterie qui sont moindres ».

À Louvres comme à Fontenay-en-Parisis (Val-d\'Oise), ils sont une quinzaine d\'agriculteurs à marquer le coup. Guillaume Moret, président du canton Pays de France qui anime ces deux poins de mobilisation, insiste lui sur la gêne occasionnée  : « Ces dépôts nous entravent pour accéder à nos parcelles et causent de nombreux retards de chantiers ».

« Il y a plusieurs raisons à ces déversements croissants de détritus en tout genre, dit-il en les listant  : un manque grandissant de respect de la part de nos concitoyens, des artisans peu scrupuleux du traitement réservé à leurs déchets dès lors qu\'ils sous-traitent, et disons-le, même si ce n\'est pas politiquement correct, une partie de la population, qui est étrangère, ne se sent pas chez elle et de ce fait n\'a que faire de décharger ses déchets n\'importe où ».

Sur le rond-point de Rambouillet (Yvelines), David Vallée, président du canton de Saint-Arnoult/Dourdan (Essonne), s\'attèle à décharger la benne en compagnie d\'une vingtaine d\'agriculteurs.

« Nous voulons une concertation avec les pouvoirs publics pour trouver des solutions, car c\'est un problème communal avant tout, explique-t-il. Il faut revoir les tarifs ou les horaires des déchetteries qui sont inadaptés aux artisans comme aux particuliers ».

« On veut recycler les déchets dans ce pays, mais on ne s\'en donne pas les moyens », ajoute-t-il avant de conclure  : « On nous parle sans cesse d\'écologie, mais nous, nous retrouvons de l\'amiante et du plastique dans nos champs  ; ce n\'est pas à nous de nous occuper de cela ».

Laurence Augereau

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Un dimanche à la campagne à Orléans le 24 août
Ce dimanche 24 août, le quai du Chatelet à Orléans sera à nouveau l’hôte de l’événement « Un Dimanche à la…
Le Groupe Coisnon gère près de 55 000 tonnes de pommes de terre en tant que négociant et les distribue sur les marchés de gros et la grande distribution au niveau national, mais aussi à l’export dans toute l’Europe.
Le marché de la pomme de terre en baisse en pleine récolte 2025
En pleine récolte, l'Union nationale des producteurs de pommes de terre s'inquiète des prix du marché. Jean-Claude Coisnon,…
Mardi 2 septembre, à Outarville. La journée d’ouverture d’Innov-agri a été marquée par la visite de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, venue échanger avec les exposants et les acteurs du monde agricole.
Innov-agri inauguré sous la pluie par la ministre de l'Agriculture 📹
À Outarville (Loiret), la 32e édition d’Innov-agri, qui se tient jusqu'à ce jeudi 4 septembre, a été inaugurée mardi 2 …
Les manches du moiss-batt-cross devraient livrer leur lot de spectacle.
Fête de l'agriculture : JA 28 invite ce week-end à Thiron-Gardais
Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir célèbre les 40 ans de sa Fête de l'agriculture, ces samedi 6 et dimanche 7 septembre…
Grandpuits-Bailly-Carrois, mercredi 3 septembre. Une table ronde s'est tenue en seconde partie de l'assemblée générale de la CGB Île-de-France. De g. à d. : Cyrille Milard, Fabien Hamot, Alexis Hache et Hervé Durand.
CGB Île-de-France : des planteurs inquiets
La CGB Île-de-France a tenu son assemblée générale mercredi 3 septembre à Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne) dans un…
En chemin vers une filière équitable viande bovine francilienne.
Une filière équitable viande bovine en Île-de-France avec l'ONG Max Havelaar
L'ONG Max Havelaar, l'organisation de producteurs Elvéa Nos bovins d'Île-de-France et la Caisse des écoles du 20e …
Publicité