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La betterave pousse visiblement très bien dans l’impasse

La chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir et l’Institut technique de la betterave ont réalisé un essai inédit pour tester les effets de la carence en phosphore et en potasse sur cette racine à Miermaigne. L’arrachage s’est déroulé le 10 octobre et a livré des résultats pour le moins inattendus.

« Le résultat que je vois là me laisse perplexe », apparemment, Pierre Houdmon, le délégué régional de l’Institut technique de la betterave ne s’attendait pas du tout à ça. De fait, le 10 octobre, aidé de son équipe et de celle de la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir, il a arraché une par une, à la main, les betteraves plantées sur la parcelle d’essai longue durée de carence en potasse (K) et phosphore (P) de Miermaigne.

Une parcelle qui, par endroits, n’a pas reçu ces amendements de fond depuis 1976. Or, au terme de cet effort collectif, ce qu’il a sous les yeux ce sont des betteraves tout ce qu’il y a de plus normales...

« Nous sommes revenus plusieurs fois sur la parcelle en végétation pour faire des mesures de croissance des plantules », témoigne Pierre Houdmon. « Ce que nous avons constaté en début de végétation, c’est un moindre développement, quatre feuilles dans le témoin zéro contre six à huit avec fertilisation P et K mais des racines qui semblaient normales. Nous nous attendions à observer au bout d’un moment ce qui est décrit dans la littérature en cas de carence en P, c’est à dire une coloration rougeâtre et un liseré rouge au bord des feuilles, mais là rien ».

Un résultat d’autant plus inattendu que la betterave est réputée être une plante exigeante.

Cet essai a été réalisé à l’initiative de la chambre eurélienne : « nous conduisons des essais sur cette parcelle depuis 1976, nous avons testé ici toutes sortes de cultures au fil des ans et depuis quelques années nous nous efforçons d’implanter des cultures plus exigeantes et qui n’ont jamais été testées. Depuis un moment nous souhaitions essayer la betterave mais nous ne pouvions le faire seul, c’est assez spécifique. Et finalement, l’ITB a accepté de nous accompagner », explique Dominique Delaunay, agronome de la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir.

Cet essai est donc une première en France. Il devrait permettre d’augmenter les références déjà acquises notamment après les travaux réalisés avec l’Inra de Grignon (Yvelines).

En tous cas, ces résultats risquent fort de jeter un pavé dans la mare.

Si les premiers constats visuels de cet essai sont confirmés après les analyses complètes qui seront faites sur ces échantillons — rendement, teneur en sucre, qualité technologique — ce serait plutôt une bonne nouvelle pour les planteurs en cette période de faible trésorerie dans les exploitations.

Ainsi, si les betteraves s’accomodent de doses moindres en P et K, des ajustements de la fertilisation seraient possibles... De là à envisager des impasses, il n’y a qu’un pas.

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