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La fièvre catarrhale ovine au cœur des débats dans un élevage essonnien

À Étampes (Essonne), la famille Hautefeuille suspecte des cas de fièvre catarrhale ovine dans son troupeau de bovins viande. Elle demande à les faire vacciner, en vain.

Étampes (Essonne), le 11 avril. Une quarantaine de vaches a avorté cet hiver dans le troupeau de la famille Hautefeuille qui pointe du doigt la fièvre catarrhale ovine.
Étampes (Essonne), le 11 avril. Une quarantaine de vaches a avorté cet hiver dans le troupeau de la famille Hautefeuille qui pointe du doigt la fièvre catarrhale ovine.

Dans le petit hameau du Chesnay à Étampes (Essonne), la famille Hautefeuille vit des jours bien difficiles. Ces éléveurs à la tête d’un troupeau de cent bovins viande — Limousines et Charolaises — ont dû faire face, cet hiver, à une importante série d’avortements inexpliqués, une quarantaine de bêtes au total. 

« Nous n’avons eu pour le moment que quatre naissances sur plus de quarante attendues », témoigne Alain Hautefeuille qui assure que la fièvre catarrhale ovine (FCO) est responsable de ce mal : « Je vois mes animaux vraiment malades. Après leur avortement, elles se terrent dans le fond du bâtiment et dépérissent à vue d’œil. Certaines ont perdu plus d’un tiers de leur poids en quelques jours à peine. »

En janvier, Alain Hautefeuille fait faire des analyses sanguines et le verdict tombe : quatre bovins sont en effet positifs à la FCO.

Le préfet de l’Essonne prend alors un arrêté de mise sous surveillance de l’exploitation avec interdiction de sortie et l’éleveur — par la voix de son vétérinaire — procède à des demandes de vaccins pour son troupeau auprès de la direction départementale de Protection des populations (DDPP) de l’Essonne.

Mais rien ne vient. « Il y a eu une seconde série d’analyses faites, cette fois, par notre laboratoire certifié à Maisons-Alfort et les résultats ont été infirmés », assure à la DDPP de l’Essonne, Sylvain Posière : « Il n’y a pas de foyer de fièvre catarrhale en Essonne et de ce fait, l’arrêté a été abrogé environ une semaine après. »

Le vétérinaire de la DDPP assure par ailleurs que la FCO « n’est pas suspectée de provoquer des séries d’avortements de ce type ».

Pourtant, Alain Hautefeuille en est convaincu, la FCO est responsable et l’éleveur crie à la manipulation : « Après ces résultats négatifs, mon vétérinaire a envoyé au laboratoire des prélèvements d’organes pour pousser les recherches mais ceux-ci ont été refusés car ils n’avaient pas été faits dans les conditions requises. Je ne comprends pas comment un animal peut être positif... puis négatif quelques jours après. Je me demande si tout cela n’est pas fait pour décourager l’élevage en Ile-de-France, pour tuer l’agriculture, libérer les terres et assouvir le besoin d’urbanisation croissant. »

D’ici à deux ans, l’éleveur essonnien craint pour son exploitation car il lui manquera des génisses de renouvellement et, avec quarante bêtes en moins à élever, il subira inévitablement une perte financière. 

« L’éleveur est en droit de demander à vacciner son troupeau malgré tout », tempère alors la DDPP : « Mais avec ces résultats négatifs, il n’est pas prioritaire car le vaccin est assez peu disponible. Nous sommes en train d’étudier le dossier. »

Accompagné par la FDSEA Ile-de-France, Alain Hautefeuille devrait toutefois pouvoir prochainement recevoir cinquante doses du vaccins contre la FCO. 

« C’est une bonne nouvelle même si c’est encore insuffisant », explique l’éleveur : « Il va falloir que je choisisse entre la vaccination des mères ou celle des plus jeunes. Tous mes animaux ne pourront pas y avoir le droit. »

Dans les semaines à venir, Alain Hautefeuille attend encore une quinzaine de vêlages. « Ceux-ci devraient bien se passer », espère-t-il : « Les mères ont l’air de mieux se porter depuis le début du printemps. »

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