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La vigueur du colza facteur de résistance aux ravageurs

Privé de sorties sur le terrain, Terres Inovia a organisé un webinaire pour parler d’un sujet qui prend de plus en plus d’importance pour la lutte contre les ravageurs  : la vigueur du colza.

« C’est un dossier qui me tient à cœur  », souligne l’agronome de Terres Inovia Julien Charbonnaud en lançant, le 22 juin, le webinaire consacré par l’institut au thème Vigueur variétale du colza et comportement face aux ravageurs.

Le sujet développé est le fruit de données qui ont mis un certain temps à être acquises  : «  Petit à petit nous avons mis en place des essais, avec de la variabilité, de la répétition, à l’échelle de la France. Nous observons aussi le comportement des plantes face aux ravageurs, altises et charançons. Et les premiers résultats sont disponibles  ».

«  Mais attention, prévient Julien Charbonnaud, ce n’est pas parce que je vais prendre la meilleure variété que cela va solutionner tous les problèmes. Dans les zones les plus argileuses, les plus séchantes, la préparation du sol doit se faire très rapidement. Il faut semer tôt, c’est essentiel, nous avons besoin de stades de développement avancés avant l’arrivée des altises adultes  ».

De fait, le résultat est conditionné à 73  % par l’itinéraire technique, le sol et le climat. La bonne génétique au bon endroit n’en représente que 13  %. «  Mais attention, la mauvaise variété au mauvais endroit donne un cocktail détonnant  », prévient l’agronome.

Selon lui, il existe différents types de vigueur  : la vigueur à la levée, celle de départ qui va jusqu’au stade 3-4 feuilles pour la résistance aux altises adultes et la vigueur automnale qui pousse jusqu’à l’entrée hiver. «  À ce stade, il y a des différences de sénescence pendant l’hiver, certaines variétés gardant plus de biomasse que d’autres  », pointe le responsable national de l’évaluation des variétés de Terres Inovia, Arnaud Van Boxson.

Le dernier critère est la vitesse de montaison au printemps. Pour étudier cette vigueur, Terres Inovia a mis au point en 2017, une méthode précise et à haut débit, avec de l’imagerie. Ainsi, grâce à un drone, l’institut peut déterminer le pourcentage de vert sur une surface donnée tout au long de la culture. «  À partir de ça, nous établissons des moyennes essai par essai et l’on compare les variétés  », souligne-t-il.

Des traitements statistiques sont ensuite apportés sur ces observations et les variétés classées en cinq groupes ayant le même type de vigueur. «  En conclusion, il y a bien un effet significatif de la variété sur la vigueur au départ.  » Mais si en 2018, c’est la variété Cristiano qui s’en tirait le mieux avec 25,8  % de couverture, en 2019, la palme a été attribuée à Ambassador, mais avec 13,4  % et une différence de juste 7 à 9  % entre le premier et le dernier groupe.

«  Ce qui montre que ce levier n’est pas efficace seul pour lutter contre les altises mais un plus qui doit être combiné avec des leviers agronomiques.  »

Concernant la vigueur à l’automne  : «  Il existe des différences significatives entre variétés, plus importantes que la vigueur au départ mais variables selon les essais. En tout cas, la couverture du sol maximale est difficile à atteindre en semis tardifs  », relève Arnaud Van Boxson. Sur les essais en 2019, les trois variétés arrivées en tête pour la vigueur au départ — Ambassador, Aviro, Matteo — sont les meilleurs sur ce critère également. Quant au comportement des plantes face aux ravageurs, les essais ont montré des différences significatives entre variétés, plus vis-à-vis des grosses altises que du charançon du bourgeon terminal.

«  Tout ceci ouvre sur des choses à mettre en place, pour pondérer selon les secteurs pédoclimatiques et voir la transposition d’une année sur l’autre  », conclut Julien ­Charbonnaud.

Les résultats complets de ces essais sont disponibles sur le site Internet de Terres Inovia  : ­www.terresinovia.fr.

Hervé Colin

Photo d’archives

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