Le numérique en agriculture au menu d’AS 28
L’association de gestion Accompagnement stratégie 28 (AS 28), présidée par Jean-Pierre Leveillard, a fêté ses trente ans le 23 novembre à Chartres, lors de son assemblée générale annuelle. Elle y a évoqué son histoire et organisé une table ronde sur l’agriculture numérique.
L’histoire de l’association de gestion Accompagnement stratégie 28 (AS 28), née il y a trente ans en 1987 sous le nom d’Agricompta, se confond avec celle de l’avénement de la micro-informatique.
C’est en tout cas ce qu’a rappelé son président fondateur, Pierre Crépin, qui est revenu sur la genèse de l’association lors de son assemblée générale annuelle le 23 novembre.
Celle-ci s’est déroulée sous la houlette de son président Jean-Pierre Leveillard dans une salle Mathurin Régnier de la chambre d’Agriculture particulièrement bien garnie pour fêter ce trentième anniversaire comme il se doit.
Et c’est donc avec une certaine cohérence avec son histoire qu’AS28 a choisi d’organiser à l’issue de sa partie statutaire, une table ronde sur le numérique en agriculture. Animée par la directrice d’Horizons, Agnès Laplanche, cette table ronde a réuni quatre intervenants de qualité : la député eurélienne (LR), Laure de la Raudière, la responsable de la Digiferme Arvalis de Boigneville (Essonne), Delphine Boutet, le créateur de WeFarmUp, Laurent Bernède et le co-fondateur de la start-up Agrisolution, Xavier Chabannes.
Étaient donc rassemblés autour de la table autant d’invités que de profils différents pour expliquer en quoi les innovations numériques étaient au service de la performance des exploitations, la thématique retenue.
Tester ces innovations numériques, c’est le rôle que s’est donné la Digiferme de Boigneville : « pour faire la part des choses entre le gadget et ce qui va vraiment apporter quelque chose », a précisé Delphine Boutet qui a ajouté : « l’agriculture de demain ne se fera pas forcément avec une technologie ultra-chère. Nous faisons le pari que c’est à travers la valorisation des données que l’on va améliorer l’agriculture ».
Un qui a décidé d’en changer le modèle, c’est Laurent Bernède. En effet, sa plateforme d’économie collaborative WeFarmUp met en relation des propriétaires d’outils et des agriculteurs susceptibles de les louer, à l’image d’Airb’n’b avec les biens immobiliers.
« L’enjeu est de connecter tous les hangars agricoles avec leurs parcs matériels et de les rendre visible. Ça permet de générer des revenus, de baisser les charges de mécanisation ou de tester des matériels spécifiques. Au final, ça amène de la résilience dans les exploitations », a-t-il expliqué.
Des économies concrètes, c’est aussi ce que promet l’Irricam développée par la start-up de Xavier Chabannes : « En installant cette caméra sur un enrouleur, l’agriculteur pourra voir s’il est bien arrivé, ce qui lui évite de prendre sa voiture. Nous avons calculé qu’avec un enrouleur à cinq kilomètres, par exemple, l’irrigant pouvait faire une économie de 900 euros de carburant sur une campagne d’irrigation et sans prendre de risque ».
« Nous vivons une période étonnante où beaucoup d’acteurs ont envie de changer le monde », a pointé Laure de la Raudière.
Selon elle : « On collecte de plus en plus de données et de plus en plus qualifiées. Et l’augmentation des capacités d’analyse permet d’accroître nos connaissances sur les systèmes de façon mieux ciblées, sur des parties de parcelles. Mais qui prend les décisions au final, c’est l’agriculteur. Et heureusement sinon le risque c’est qu’il ne soit que l’exécutant de grands groupes... »
En attendant, pour elle, il faut d’abord assurer la couverture du territoire et plus particulièrement le réseau mobile : « il vous faut surtout des réseaux 3G, 4G, 5G sinon l’Irricam ne marchera pas... » Pas de bras, pas de chocolat...