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Les planteurs entre amertume et colère

Durement touchée par les attaques de pucerons, la filière betteravière est en pleine crise sanitaire. Alexandre Pelé, président du syndicat betteravier CGB Centre-Val de Loire, revient sur la situation.

Le printemps 2020 a vu une invasion de pucerons verts dans les champs de betteraves dès la sortie de terre des jeunes plantules. Cette infestation, inédite par son ampleur et sa précocité, met en lumière les limites des solutions alternatives aux néonicotinoïdes, interdits en France depuis le 1er septembre 2018.

Entre amertume et colère, les planteurs veulent retrouver une solution efficace pour la pérennité de leur culture.

Alexandre Pelé, président du syndicat betteravier CGB Centre-Val de Loire, s’exprime à ce sujet : « Dès la levée des betteraves, les planteurs ont dû faire face aux populations importantes de pucerons verts, vecteurs de la jaunisse virale. Face à cette situation inédite, la CGB et l’ITB ont rapidement obtenu des pouvoirs publics la modification de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du Teppeki afin de permettre un usage de cet insecticide dès le stade 2-feuilles (au lieu de 6).

L’AMM dérogatoire pour le Movento vient également d’être modifiée avec la possibilité d’un troisième passage pour ce produit, pour couvrir éventuellement la présence persistante de pucerons dans les situations de levées échelonnées. Mais multiplier les passages d’insecticides n’est pas une solution !

Sortir le pulvérisateur à tout bout de champ n’est plus dans l’air du temps : c’est insatisfaisant, tant d’un point de vue environnemental, sociétal, qu’économique.

C’est le sens du courrier que la CGB Centre-Val de Loire et la FNSEA 45 ont adressé au préfet du Loiret et relayé aux parlementaires de la région début mai.

Par rapport aux néonicotinoïdes, le surcoût de trois passages insecticides représente 80 euros/ha, soit près d’un euro la tonne de betterave ! C’est la rentabilité de la culture qui est en jeu… Et c’est sans compter les potentielles pertes engendrées par la maladie. En effet, depuis une quinzaine de jours, des ronds de jaunisse commencent à se dessiner, malgré les traitements insecticides réalisés. Ces symptômes sont la preuve d’alternatives inadaptées et insuffisantes.

La CGB appelle donc l’État à organiser une réunion de crise en haut niveau, réunissant toutes les parties prenantes autour de la table : il est en effet urgent d’apporter une réponse crédible techniquement et économiquement. Les services de l’État et les politiques doivent encourager l’innovation et la recherche, en particulier génétique, afin d’accompagner la résilience de notre production. Nous attendons, à court terme, une solution efficace sur l’enrobage de la semence !

À l’heure où l’on ne jure que par la souveraineté alimentaire, notre culture et notre filière sont en danger : le découragement et le désappointement gagnent les planteurs face à cette situation agronomique et économique périlleuse.

Les pouvoirs publics doivent nous aider à sortir de l’impasse dans laquelle ils nous ont poussés, nous apporter une vraie solution pour lutter contre le virus de la jaunisse et apporter une solution à cette crise sanitaire betteravière... ».

CGB CVL

Photo : © Gabriel Omnès

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