Aller au contenu principal

Les problèmes de désherbage s’invitent à la chambre

La quatrième édition des Universités du soir organisées par la chambre eurélienne d’Agriculture s’est déroulée le 14 septembre salle Mathurin-Régnier, sur le thème des échecs du désherbage.

Le 14 septembre, à Chartres. Invité des quatrièmes Universités du soir de la chambre d’Agriculture, le chercheur Jacques Gasquez (à g.) craint que la diminution des herbicides favorise la résistance des adventices.
Le 14 septembre, à Chartres. Invité des quatrièmes Universités du soir de la chambre d’Agriculture, le chercheur Jacques Gasquez (à g.) craint que la diminution des herbicides favorise la résistance des adventices.

« Je pensais qu’avec un thème pareil il y aurait plus de monde ce soir que lors de notre édition sur l’azote... », pointe Gilles Égasse qui la préside, en ouverture de la quatrième édition des Universités du soir qu’organise la chambre d’Agriculture eurélienne.

Néanmoins, ce sujet des échecs du désherbage antigraminées dans les céréales, ou comment faire face aux résistances, attire un peu plus de deux cents agriculteurs salle Mathurin-Régnier le 14 septembre.

Car c’est un fait avéré, qui n’a échappé à personne et dont tous les agriculteurs parlent : depuis quelques années, la plaine se salit.

« Mais c’était bien pire avant : jusqu’au début du XXe siècle, on pouvait compter jusqu’à deux cent mille graines d’adventices au mètre carré et il fallait une semaine pour désherber à la main un hectare de blé ; un travail réservé aux femmes », rappelle Jacques Gasquez, directeur de recherche honoraire de l’Inra de Dijon : « Jusqu’à la découverte des herbicides de synthèse... »

Et on a longtemps cru que les herbicides allaient tout résoudre, un peu la même illusion qu’en médecine avec les antibiotiques.

Or, le même mécanisme s’est mis en place : des résistances sont apparues. Les premières en 1976, avec les triazines.

Et c’était inéluctable : « Tout herbicide révèle des résistants chez n’importe quelle espèce et toute espèce est susceptible de contenir des résistants à n’importe quel herbicide », note le chercheur, qui ajoute : « C’est l’agriculteur qui sélectionne inconsciemment ces plantes résistantes. »

Ainsi, pour Jacques Gasquez, « plus l’agriculteur réduira la dose d’un herbicide, plus il risquera des efficacités très variables et imprévisibles. Et les plantes restantes, toujours les plus résistantes, enrichissent le sol de leurs graines... Si une population d’espèce se met à exploser, il faut la contrôler par tous les moyens », assène-t-il : « Laisser se développer une résistance est une catastrophe qui peut vous coûter la peau des fesses... »

Dans sa conclusion, le chercheur prévient : « L’obligation de réduction du recours aux herbicides va contribuer à une surenchère à la baisse et à une réduction du nombre de molécules qui va favoriser les résistances. À force, il n’y aura plus d’herbicide efficace et des cultures seront compromises par manque de solution... »

Après ce premier exposé, Fabien Bellet, ingénieur chez Bayer CopScience, fait un état des lieux de la recherche : « Il n’y aura pas de nouveaux modes d’action antigraminées dans les sept ans à venir », révèle-t-il.

Néanmoins, tout n’est pas perdu. Patricia Huet, agronome de la chambre d’Agriculture, souligne le rôle que peuvent avoir les leviers agronomiques dans la gestion des adventices, « l’objectif étant de retrouver une situation gérable ».

Elle délivre ensuite une série de leviers, comme la rotation ou le décalage de la date de semis, et conseille : « Semez vos parcelles les plus sales en dernier, labourez après un échec et choisissez les variétés les plus couvrantes. »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Jeudi 20 novembre, à Pithiviers. Dorian Sagot, président de JA 45, Sébastien Méry et Éric Delorme, respectivement président et secrétaire général de la FNSEA 45, ont encadré la mobilisation.
Feux de la colère : deux mobilisations dans le Loiret 📹
Jeudi 20 novembre, JA 45 et la FNSEA 45 ont organisé deux rassemblements simultanés à Pithiviers et près de Courtenay.…
Lundi 24 novembre, à Chartres. Le président de la chambre d'Agriculture, Yohann Serreau (à d.), a détaillé en session, et pour le préfet Hervé Jonathan, les éléments qui alimentent la crise agricole.
Une session plutôt sombre pour les membres de la Chambre d'Eure-et-Loir
Les membres de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir se sont réunis en session sous la houlette de leur président Yohann…
Du lait aux noisettes, Loïc et Alexandrine Chocat ont su se réinventer. Avec leurs enfants Benjamin et Pauline sur la ferme, et Antonin prêt à les rejoindre, l’histoire familiale continue de s’écrire.
Une famille unie par le travail et portée par la noisette
À Melleroy, à l’est du Loiret, Loïc et Alexandrine Chocat ont su faire évoluer leur ferme familiale avec courage et bon sens.…
« Un nouveau siège pour la chambre d’Agriculture de région Île-de-France »
Président de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France, Damien Greffin fait le point sur la régionalisation de la Chambre…
Présence d'un loup en Seine-et-Marne
Un loup a été observé dans l'est du département de Seine-et-Marne ces dernières semaines. Les empreintes relevées le confirment.
Mercredi 12 novembre, à Chartres. Pour signifier leur opposition au traité du Mercosur et à la mise en place d'une taxe carbone aux frontières, Jeunes agriculteurs et la FNSEA d'Eure-et-Loir ont allumé un feu de la colère.
JA et FNSEA d'Eure-et-Loir rallument les feux de la colère 📹
Jeunes agriculteurs et la FNSEA d'Eure-et-Loir ont allumé des feux de la colère mercredi 12 novembre pour montrer leur…
Publicité