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Marie-Hélène Poisson, restauratrice d’art

Dans son atelier de Savigny-sur-Braye (Loir-et-Cher), Marie-Hélène Poisson restaure des meubles et des objets d’art en marqueterie Boulle.

« Je restaure des meubles et des objets d’art en marqueterie Boulle  », déclare Marie-Noëlle Poisson. Le style tient son nom d’André-Charles Boulle, ébéniste né en 1642 et mort en 1732. À Paris, une école porte son nom. Laiton et écaille de tortue sont les fondements de la technique. Étain, nacre, os, corne de bœuf et bois exotiques s’y rajoutent. Cela permet de fabriquer des commodes, des bureaux, des pendules, etc.

«  Né au XVIIe siècle, le style a trouvé un regain d’intérêt au XIXe siècle, explique l’artisane. Tout le monde peut avoir un meuble Boulle. Selon les époques, il existe de grandes différences de prix  ».

En 2000, Marie-Hélène Poisson a repris l’atelier familial, situé à Paris, et a ouvert un local à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), où elle est restée près de vingt ans. L’intéressée raconte  : «  Je rêvais d’un château de princesse et j’ai eu le coup de foudre pour le domaine de Fretay, à Savigny-sur-Braye  !  ». L’intéressée s’y est installée en 2019.

Lorsqu’un objet arrive, l’artisane enlève le bronze et applique un traitement contre les parasites. Puis elle nettoie les vieilles colles oxydées et prend une empreinte avec du papier carbone. Celle-ci est découpée sur une sauteuse à arbalète. Le morceau découpé est repositionné à son emplacement.

L’artisane utilise essentiellement du laiton car celui-ci «  se décolle plus  », indique la praticienne. Quant à l’écaille de tortue, son utilisation est réglementée.

Marie-Hélène Poisson explique  : «  L’écaille du XVIIIe siècle est de l’écaille Caret. Celle du XIXe siècle est appelée franche. La première est plus difficile à travailler.  »

Afin de ramollir le produit, celui-ci est trempé dans de l’eau chaude salée. Ensuite, la professionnelle gratte la feuille et la polit. Pour colorer l’écaille en rouge ou en brun, la praticienne met de la colle et fixe la couleur avec un papier.
André-Charles Boulle découpait l’écaille et le laiton. Cela donnait deux meubles  : la première partie et la contre-marque. Marie-­Hélène Poisson déclare  : «  C’est très rare de trouver les deux. Avec le temps, les objets ont disparu  ».

Après avoir découpé et replacé les marqueteries, l’artisane réhydrate la vieille colle et colle l’ensemble sous vide avec un produit traditionnel réversible. Puis elle procède au séchage, au polissage et au gravage.

«  La gravure donne du relief au métal, explique notre interlocutrice. Les graveurs en marqueterie sont très rares. J’ai appris cette technique à l’école Boulle. C’est un plus pour mon atelier. (…) La gravure est noircie afin que celle-ci ressorte et qu’elle s’intègre dans le reste car une bonne restauration ne doit pas se voir  ».

Le vernis constitue l’étape suivante. Pour les objets du XIXe siècle, c’est un vernis de protection. Pour ceux du XVIIIe siècle, la praticienne applique un vernis au tampon ou un vernis ciré. Le bronze fait également l’objet d’un traitement.

Olivier Joly

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