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Michel Godet : « Ne laissons pas le développement durable aux mains des Khmers verts »

Michel Godet, professeur, économiste, membre de l’académie des technologies, a apporté sa vision de la France et de son agriculture lors de l’assemblée générale de 110 Bourgogne le 9 décembre à Auxerre.

Auxerre, mardi 9 décembre. Michel Godet déclare : « Il n’est de richesses que d’hommes éduqués, épanouis et porteurs de projets dans une société de confiance. »
Auxerre, mardi 9 décembre. Michel Godet déclare : « Il n’est de richesses que d’hommes éduqués, épanouis et porteurs de projets dans une société de confiance. »

L’agriculture n’est pas condamnée tant qu’il y a des exploitants agricoles motivés. Tels ont été les propos introductifs de Michel Godet, économiste, devant les adhérents de 110 Bourgogne à Auxerre (Yonne) le 9 décembre. Pour réussir, trois attitudes : réactivité, préactivité — se préparer au changement attendu — et proactivité — agir pour provoquer. Pour cela, il faut transformer ses faiblesses en force. Le handicap est une différence à positiver, ajoutant aussi l’importance de s’identifier et de communiquer.

Et de citer l’exemple de Rocard : « Lors de la création de la Contribution sociale généralisée (CSG), s’il avait dit que c’était un impôt, cela aurait provoqué la révolution. À la place, il a parlé de cotisation », explique le conférencier. « Aujourd’hui, nous sommes à l’aube d’une troisième vague d’innovations mais la France est mal placée. Elle connaît des succès technologiques mais des échecs commerciaux et doit en finir avec les exceptions françaises (trente-cinq heures, dépenses publiques...), trouver un équilibre entre les risques et opportunités du principe de précaution, le Grenelle de l’environnement. La France devient une lande agro-touristique où l’agriculture et l’agro alimentaires sont les seules mamelles excédentaires de la France.  Même le secteur de l’agroalimentaire se fait distancer. Pourtant, on compte plus de salariés dans l’agriculture que dans l’automobile et deux fois plus en incluant l’agroalimentaire.

« Il faut siffler la fin de la récréation et en finir avec nos exceptions. Bonne nouvelle : le mal est en nous, les solutions aussi. Les facteurs de développement sont endogènes », explique Michel Godet. Et de poursuivre : « Ceux qui sont contre les organismes génétiquement modifiés (OGM) aujourd’hui, y compris la recherche, sont ceux qui étaient contre la machine à vapeur. Pour nourrir neuf milliards d’individus, le retour aux gains de productivité en soignant bien la plante est nécessaire. Il y a dix ans, deux scénarios s’ouvraient à nous : libéralisme aveugle faisant mourir les campagnes ou la France des jardins avec des ouvriers de la nature. Pour gagner la bataille du futur, il faut créer et innover ».

Pour atteindre cet objectif, Michel Godet propose un nouveau modèle avec en son coeur l’écologie et le développement durable. En effet, la France possède des capacités dans les secteurs d’avenir (énergie, service, agroalimentaire) qu’il faut faire valoir au sein du développement durable auquel « je crois à condition de ne pas le laisser aux mains des Khmers verts ».

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