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Michel Pouzol, du RMI à l’Assemblée

Rien ne prédestinait Michel Pouzol à entrer un jour à l’Assemblée nationale comme député. Il y a dix ans, il vivait dans un cabanon et touchait le RMI.

C’est une vie comme il n’en existe même pas dans les films. Parti de rien et tombé au plus bas, Michel Pouzol est aujourd’hui devenu... député. Un député différent, qui a connu « la galère, la misère, les aides de l’État et la vie en HLM ».

Tout commence, ou plutôt, tout s’arrête un jour de 2002 alors qu’il travaille dans le cinéma. « J’ai fait du journalisme, puis je suis devenu cinéaste et réalisateur. Un projet a capoté et je me suis retrouvé le bec dans l’eau. » Les dettes s’accumulent. Michel Pouzol doit quitter son logement parisien avec sa femme, enceinte, et les deux premiers enfants de celle-ci. Il trouve alors refuge dans un cabanon, en lisière de forêt, à Brétigny-sur-Orge dans l’Essonne. « Ça a été d’une telle violence ! À quarante ans, je me disais que j’avais tout foiré et embarqué ma famille avec moi. »

Installé dans son café préféré à deux pas de l’Assemblée nationale, Michel Pouzol se laisse submerger par l’émotion à l’évocation de ces souvenirs. « Je me suis battu pour avoir droit au RMI et j’étais content que le plat préféré des enfants soit des nouilles chinoises à trente centimes le paquet. » Alors que sa fille naît dans ce cabanon, ce fils d’ouvrier et petit-fils d’agriculteur enchaîne les petits boulots « chez Décathlon et à la Fnac pour garder la tête hors de l’eau ». Dix-huit mois passent ainsi avant qu’une association lui propose un logement. « Quand j’ai vu les yeux de mes enfants, je suis retourné au cabanon et je l’ai détruit. À ce moment-là, on est redevenu des gens presque normaux. »

Puis, un soir de 2007, alors qu’il ne croit pas en la politique, il croise une militante du Parti socialiste et finit par se laisser convaincre d’assister à un meeting de... François Hollande à Évry, puis à des réunions de section du parti. Avec, à l’époque, son « look de biker, cheveux longs et jeans pourri », il se retrouve « à faire campagne pour les élections cantonales parce que Benoît Hamon m’y a incité, presque forcé. Il trouvait que j’avais le sens politique... »

Michel Pouzol est élu conseiller général en 2008 puis député en 2012, sans jamais avoir évoqué son histoire. « La vie de personne ne s’arrange comme la mienne », concède t-il, les yeux de nouveau embués : « Je ne suis pas fier de ce que je suis devenu, je n’ai pas honte non plus de ce que j’étais. Ce serait avoir un manque de respect pour tous ceux qui n’arrivent pas à se relever. »

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