Aller au contenu principal

Ne pas récolter le colza quand les tiges sont encore vertes

La maturité des graines n’est pas le seul critère pour déclencher la récolte du colza : regardez les tiges aussi.

Une coupe à colza en pleine action. (Photo d’archives)
Une coupe à colza en pleine action. (Photo d’archives)

La tolérance des variétés à l’ouverture des siliques permet aujourd’hui d’attendre sereinement le seuil commercial de 9 % pour récolter. A cette valeur, les pertes liées à l’égrenage sont, dans la majorité des cas, négligeables (de 1 à 18 kg/ha) si la fin de cycle se déroule sans à-coup, selon le Cetiom nord-est. Ce qui fait que l’agriculteur peut partir à la chasse aux tiges vertes.

La maturité des graines ne fait pas tout. Pour une même humidité de graine, les variétés peuvent présenter des états de dessication des parties végétatives complètement différents. Ceci peut par exemple être lié à leur tolérance au phoma : plus une variété est tolérante, plus la phase de maturation et de dessication des pailles s’allonge. Autre facteur explicatif : lors de campagnes marquées par des à-coups climatiques en fin de cycle, les graines arrivent à maturité avant les pailles. Les siliques du bas de la plante, les plus productives, sont alors  encore vertes et immatures, tout comme les tiges qui restent vertes plus longtemps.

Ne pas tenir compte de la maturité des pailles peut avoir un impact sur la moisson. D’une part, les siliques non matures ne sont pas battues. D’autre part, les pailles et tiges humides, plus lourdes et moins mobiles sur les grilles, entravent l’efficacité du secouage des parties hautes et plus sèches de la végétation. La récolte avec des pailles humides oblige à augmenter la vitesse du batteur et la ventilation afin de forcer le triage. Et cela accroît les pertes.
La teneur en eau des pailles à la récolte atteint souvent des niveaux qui ne sont pas conciliables avec une bonne efficacité de battage de la moissonneuse. Les situations avec les pailles les plus vertes se rencontrent régulièrement dans les sols profonds, en cas de bonne protection fongicide. Mais les teneurs en eau des pailles à la récolte peuvent aussi descendre autour de 8 %. Dans ce cas, le triage est absolument optimisé, les pertes arrières sont minimes et se rapprochent du niveau de tolérance de 1 % donné par les constructeurs.

La décision de récolter doit donc être prise lorsqu’une parcelle présente à la fois des graines à 9 % d’humidité et des pailles à moins de 20 % d’humidité. Si ce n’est pas le cas, il peut être utile de se donner un délai supplémentaire de huit à dix jours pour que les siliques les plus basses finissent de mûrir, que les pailles se décolorent, deviennent plus friables et n’entravent plus le triage dans la machine. Retarder la récolte permet par ailleurs d’étaler les chantiers et au besoin, de moissonner les colzas après les blés.

L. Jung et L. Ruck

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Un dimanche à la campagne à Orléans le 24 août
Ce dimanche 24 août, le quai du Chatelet à Orléans sera à nouveau l’hôte de l’événement « Un Dimanche à la…
Le Groupe Coisnon gère près de 55 000 tonnes de pommes de terre en tant que négociant et les distribue sur les marchés de gros et la grande distribution au niveau national, mais aussi à l’export dans toute l’Europe.
Le marché de la pomme de terre en baisse en pleine récolte 2025
En pleine récolte, l'Union nationale des producteurs de pommes de terre s'inquiète des prix du marché. Jean-Claude Coisnon,…
Mardi 2 septembre, à Outarville. La journée d’ouverture d’Innov-agri a été marquée par la visite de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, venue échanger avec les exposants et les acteurs du monde agricole.
Innov-agri inauguré sous la pluie par la ministre de l'Agriculture 📹
À Outarville (Loiret), la 32e édition d’Innov-agri, qui se tient jusqu'à ce jeudi 4 septembre, a été inaugurée mardi 2 …
Les préparatifs battent leur plein, comme ici pour la communication dans les commerces et aux bords de routes. L'installation sur site prendra deux jours et mobilisera une quarantaine d'adhérents au moins.
Terre en fête : la ruralité à l’honneur à Dadonville ce dimanche
Plongez au cœur de la ruralité ce dimanche 14 septembre à Dadonville avec Terre en fête ! Animations, animaux, matériel…
Les manches du moiss-batt-cross devraient livrer leur lot de spectacle.
Fête de l'agriculture : JA 28 invite ce week-end à Thiron-Gardais
Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir célèbre les 40 ans de sa Fête de l'agriculture, ces samedi 6 et dimanche 7 septembre…
Grandpuits-Bailly-Carrois, mercredi 3 septembre. Une table ronde s'est tenue en seconde partie de l'assemblée générale de la CGB Île-de-France. De g. à d. : Cyrille Milard, Fabien Hamot, Alexis Hache et Hervé Durand.
CGB Île-de-France : des planteurs inquiets
La CGB Île-de-France a tenu son assemblée générale mercredi 3 septembre à Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne) dans un…
Publicité