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Nils Aucante, 100% Solognot

Apiculteur et éleveur de brebis solognotes, Nils Aucante fait revivre depuis le début d’année la ferme familiale à Yvoy-le-Marron (Loir-et-Cher).

Voilà quasiment un an que Nils Aucante a arrêté de faire le tour du monde pour relever le « défi fou » de reprendre les terres et murs de l’ancienne ferme familiale à Yvoy-le-Marron, qui tombait en ruine. « La ferme de Saint Marc c’est une histoire de famille depuis 1894 ! Je représente aujourd’hui la sixième génération ».

A peine la trentaine, mais ce Solognot pure souche a un déjà un parcours remarquable, voire incroyable.

Journaliste-documentariste à l’international, Nils a sillonné le monde pendant près de dix ans, et notamment réalisé le film Ca chauffe pour les abeilles - autour du fil rouge de l’apiculture et du réchauffement climatique - primé au Colorado environmental film festival en 2016 et au festival Rendez-vous de l’Homme et l’animal à Lamotte-Beuvron en 2017 (une projection aura par ailleurs lieu le 23 novembre au cinéma de Romorantin-Lanthenay).

Après être allé à la rencontre d’apiculteurs aux quatre coins du globe pour ce projet (Haïti, Honduras, République Dominicaine, Etats-Unis, France), il a décidé de concrétiser son rêve de faire revivre la ferme de son grand-père en s’installant en tant qu’apiculteur et éleveur de moutons solognots depuis janvier. « La création de ce documentaire m’a ramené progressivement en Sologne. J’ai toujours été passionné par les abeilles. Mon grand-père et mon père m’ont habitué à vivre entouré de ruches. J’ai eu envie faire refaire vivre ce lieu où j’ai grandi ».

Aujourd’hui, ce Capraisien est fier d’avoir quitté sa « superbe vie de New-York » pour se consacrer à la rénovation de cette bâtisse et au développement de son activité agricole 100 % solognote et bio, qui fait cohabiter ses 100 brebis solognotes avec des millions d’abeilles noires de Sologne sur les 60 hectares de pâtures et de cultures mellifères.

« J’ai à cœur de faire des produits ancrés dans le terroir et 100 % faits en Sologne et certifiés en agriculture biologique. J’ai fait le choix d’un système agricole au service de l’apiculture avec principalement des cultures mellifères pour le bonheur des abeilles et des ovins qui les pâturent ». Avec ses deux cents ruches en production, le jeune homme propose des miels de crus 100 % forestiers et bio : aubépine, acacia, bourdaine, miellat de chêne, châtaignier, ronce et bruyère…

« Une gamme assez variée et intéressante pour un terroir que l’on dit pauvre ! » s‘amuse-t-il à dire le sourire en coin.

Jamais à court d’idées, il a mis en place une petite production de safran pour « créer des saveurs locales et originales », comme le miel d’acacia infusé au safran. Un miel « Made in Sologne » qualifié « d’exceptionnel » et récompensé il y a une quinzaine de jours dans le cadre du concours Talents gourmands, organisé par le Crédit agricole Val-de-France.

Ses nombreux projets avancent comme il le souhaite, puisque l’apiculteur-éleveur a prévu de terminer la construction de sa miellerie et d’une boutique à la ferme d’ici le début d’année 2019.

Amoureux de la Sologne et investi dans ses métiers, il se mobilise au « sauvetage de l’abeille noire », qui est une race locale sérieusement menacée, au travers du Conservatoire de l’abeille noire de Sologne, en partenariat avec le Domaine national de Chambord, l’Office national des forêts, le syndicat apicole de Loir-et-Cher.

« Les abeilles locales sont adaptées à leur milieu et constituent un réservoir génétique irremplaçable. Ce conservatoire a pour mission de rassembler et préserver les génétiques d’abeilles autochtones ». Côté ovins, une demande soutenue par plus d’une dizaine d’éleveurs de Sologne pour obtenir une AOP agneau solognot est également en cours. 

Des idées plein la tête, beaucoup d’envie et d’entrain, Nils est un jeune passionné, qui met toute son énergie pour redonner vie à une Sologne désertée par l’agriculture : « J’ai aussi envie de montrer aux nombreux sceptiques qu’il y a de l’avenir en Sologne. Il y a un siècle, il y avait près de 800 000 moutons ici. C’est la preuve que l’élevage marchait bien. Je crois au maintien de l’agriculture en Sologne et non à sa mort ! »

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