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« Notre pédagogie repose sur des projets de territoire »

Guylaine Guillaumin dirige le lycée professionnel agricole Sainte-Cécile de Montoire-sur-le-Loir. Elle présente l’établissement.

Horizons  : Combien d’élèves accueillez-vous et quelles formations proposez-vous  ?

Guylaine Guillaumin  : L’établissement accueille cent quarante élèves. En 3e et 4e, les jeunes reçoivent un enseignement professionnel de façon à mieux choisir leur orientation.

Nous proposons un CAP Services aux personnes et vente en espace rural (Sapver). Se préparant en deux ans, celui-ci donne une compétence dans l’accompagnement des personnes et la vente dans les commerces de proximité.

Nous proposons également un bac professionnel Services aux personnes et aux territoires (Sapat). Celui-ci se prépare en trois ans. Le cursus est axé sur l’accompagnement de la personne (soins de confort et d’hygiène aux différents publics) et l’animation du territoire.

Le diplôme permet de travailler dans les mairies, les offices de tourisme, etc.

Quel est le taux de réussite de vos jeunes aux examens  ?

Nous affichons un taux de réussite de 95  %. Le taux de poursuite d’études vers les métiers d’aide-soignante, d’infirmière ou d’éducateur de jeunes enfants est également significatif.

Quelles sont les spécificités pédagogiques de votre établissement  ?

Notre pédagogie repose sur des projets de territoire. Un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) se trouve en face du lycée. Il y a aussi l’Hospitalet (centre de vie et de réadaptation fonctionnelle, NDLR) et le Défi (foyer d’accueil médicalisé pour adultes handicapés, NDLR).

Dans les environs, on trouve également des Établissements et services d’aide par le travail (Esat). Grâce à des partenariats avec ces structures, les jeunes vont sur le terrain avec leurs enseignants et proposent leurs services pour de l’animation.

Cela développe leurs compétences transversales (accueil, savoir-être, etc.) et donne du sens à nos exigences lorsque les jeunes sont en formation.

Comment avez-vous assuré une continuité pédagogique pendant le confinement  ?

Le logiciel Pronote a permis de faire le lien avec les familles. Les classes ont été prises en charge par les professeurs principaux. Ceux-ci ont retrouvé tout leur intérêt dans l’accompagnement des jeunes.

Nous avons utilisé mails, téléphones portables, etc. Chaque enseignant a adopté une stratégie pour transmettre les devoirs et recevoir les copies.

Hier soir (cet entretien a été réalisé le 29 mai, NDLR), nous avons eu un conseil de classe avec l’outil Microsoft Teams. Le parent d’élève délégué était présent. À la fin de la réunion, celui-ci a félicité les enseignants.

À la lumière des dernières annonces du Premier ministre, comment voyez-vous le déconfinement dans votre établissement  ?

Le déconfinement aura lieu en plusieurs phases afin de garantir la continuité des enseignements et la santé des jeunes.

Le 2 juin, je réunirai les équipes pédagogiques. En fonction de leur vécu et des fragilités constatées, nous déciderons quels seront les élèves que nous accueillerons. La configuration de l’établissement ne permet pas de recevoir tout le monde.

Reprendre avec des effectifs gérables est sécurisant pour les équipes. Nous proposerons du présentiel pour certaines classes et nous continuerons le travail à distance pour les autres.

Rencontrez-vous des difficultés d’inscriptions pour l’année scolaire 2020-2021 ?

Notre journée portes ouvertes du 21 mars ayant été annulée, depuis le 11 mai, je propose des rendez-vous individuels. En outre, le samedi matin, avec des enseignants, je reçois des familles. J’ai mobilisé deux salles afin que tout soit sécurisé. La dernière session aura lieu ce samedi 13 juin.

Avez-vous procédé à des inscriptions par visioconférence  ?

Non. Les familles ont attendu jusqu’au 11 mai pour savoir ce que les autorités nous permettaient de faire. Un rendez-vous d’inscription dure environ une heure. Nous y abordons les difficultés du jeune et nous fixons des objectifs.

L’individualisation du parcours de formation démarre là. Or c’est compliqué quand on ne se voit pas. C’est la raison pour laquelle je privilégie le présentiel.

Quels sont les projets de votre établissement  ?

Pour répondre à votre question, je préfère évoquer ce qui intéresse les jeunes. Depuis trois ans, en lien avec le Département, la communauté d’agglomération Territoires vendômois et la Carsat (caisse d’assurance retraite, NDLR), nous œuvrons à la préservation de l’autonomie. Des élèves initient les seniors au numérique  : téléphone, tablette, etc.

Nous en recevons également dans notre cuisine pédagogique. Ils apprennent à se préparer des repas en fonction de leur santé. Quant aux jeunes, ils découvrent l’accompagnement des seniors. À la fin des séances, nous partageons un repas.

Cela rentre typiquement dans nos formations  : en CAP, les jeunes apprennent l’accueil, la mise de la table, le service, etc. La pratique est indissociable de la théorie  !

Propos recueillis par Olivier Joly

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