Aller au contenu principal

« On va crever et on nous laissera crever »

Durant les manifestations en France, les éleveurs franciliens prennent la parole. Témoignages.

L’actualité agricole est ponctuée depuis près de deux semaines par les manifestations d’éleveurs un peu partout en France. Ils dénoncent le prix d’achat de leur production et leurs difficultés à maintenir leurs exploitations à flot.

Historiquement, l’Ile-de-France n’est pas une grande terre élevage. Pour autant, les Jeunes agriculteurs d’Ile-de-France se sont mobilisés dimanche 26 juillet durant la dernière étape du Tour de France, la FDSEA Ile-de-France a envoyé un communiqué de soutien... et plusieurs éleveurs franciliens élèvent la voix pour soutenir le mouvement.

« Bien sûr que je comprends et que je soutiens les éleveurs qui manifestent », atteste Julien Sarazin. Ce polyculteur-éleveur de bovins viande du Val-d’Oise évoque des jours à venir bien difficiles. « La sécheresse prive nos bêtes de l’herbe des pâtures, il faut acheter du foin et le maïs ensilage ne s’annonce pas bon. Donc il faudra acheter des aliments... mais nos trésoreries vont déjà mal. La situation est difficile à vivre en Ile-de-France car nous sommes en minorité, nous n’avons plus d’abattoir et nous croulons sous les contraintes. »

Un sentiment partagé par Pascale Ferry, une éleveuse de vaches laitières du Val-d’Oise elle aussi : « La colère est partagée et nous sommes solidaires. Dans la région, nous nous sentons isolés et totalement démunis. On se retrouve sur un marché mondial où nous ne sommes pas compétitifs en raison de nos coûts de main d’œuvre et des contraintes imposées par l’Etat français. J’en viens à me demander s’il y a une réelle volonté politique de garder une filière lait de grande consommation. A mon avis, on va crever et on nous laissera crever. De mon côté, c’est la première fois que je pleure auprès de mon banquier pour avoir un prêt à court terme, c’est dire toute la gravité de la situation. »

Dans les Yvelines, les éleveurs se sentent tout aussi seuls. « Nous pratiquons la vente directe depuis quinze ans et c’est ce qui nous sauve » témoigne Martine Blin, éleveuse de bovins viande à Chevreuse. « Je n’ai pas augmenté mes tarifs de vente depuis plus de trois ans et les dépenses pour élever mes bêtes (paille, alimentation...) ne cessent, elles, d’augmenter... ». 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Vendredi 26 septembre, à Blois. Deux convois d'une dizaine de tracteurs chacun ont traversé les routes de la ville en opération escargot, avant de rejoindre la préfecture.
Les agriculteurs sèment leur colère devant la préfecture de Loir-et-Cher 📹
À l'appel de la FNSEA 41 et de JA Loir-et-Cher, une quarantaine d’agriculteurs ont sorti les tracteurs, vendredi 26 …
Les dégâts de sanglier sur les cultures de printemps représentent des pertes économiques considérables pour de nombreux agriculteurs.
Un premier pas pour lutter contre les sangliers en Loir-et-Cher
Après la demande formulée par la FNSEA et JA 41, une réunion avec le préfet de Loir-et-Cher s’est tenue mardi 7 octobre au…
Jeudi 11 septembre, à Orsonville (Yvelines). Les agriculteurs présents lors de la réunion organisée par la Chambre ont pu comparer des variétés de sarrasin.
Vers une filière sarrasin pérenne en Eure-et-Loir ?
La chambre d'Agriculture a réuni des acteurs de la culture du sarrasin et des agriculteurs pour une demi-journée technique jeudi…
André Cellier, arboriculteur du côté de Mont-près-Chambord, connaît en ce moment une récolte bien plus mauvaise que celle de l'année précédente, en partie à cause des aléas climatiques.
Une saison compliquée pour les pommes
Les récoltes de pommes sont en cours en Loir-et-Cher et cette année 2025 est particulièrement compliquée pour certains…
Le maïs sauve sa récolte, pas ses revenus
Dans le Loiret, la campagne maïs se déroule sous de bons auspices sur le plan agronomique, notamment en irrigué. Mais pour…
Maxime Cherrier, président de la SAS Noix du Val de Loire et producteur de noix à Josnes, revient sur la saison de récolte 2025 en Loir-et-Cher.
Une récolte de noix correcte mais pas à la hauteur des espérances
Depuis la fin septembre, les producteurs de noix sont en pleine récolte en Loir-et-Cher. Celle-ci devrait durer jusqu’à la fin…
Publicité