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Pascale Germain, vanneuse

Après une carrière dans le monde de l’édition, Pascale Germain a changé de vie pour se consacrer à la vannerie.

C’est un art traditionnel, ancien, profondément ancré dans le monde rural. Un de ceux qui soulève de manière presque universelle des souvenirs d’enfance. C’est également celui que Pascale Germain a choisi pour changer de vie.

Originaire du Limousin, cette quinquagénaire a travaillé durant plus de vingt ans dans le monde de la presse et de l’édition. « J’ai débuté en tant que monteuse de pages et j’ai gravi les échelons jusqu’à un poste de technicienne supérieure de fabrication. J’adorais mon métier, j’avais une super équipe, on travaillait comme des fous », se souvient-elle.

Jusqu’au jour où l’entreprise est rachetée, la philosophie change et lui ne correspond plus.

Pascale s’interroge sur son parcours. « J’arrivais à la cinquantaine, on me demandait de bâcler mon travail au profit d’une production intensive. J’ai profité d’un plan de départ pour tout plaquer ».

À ce moment, l’artiste se tourne naturellement vers la vannerie, qu’elle connaît et pratique déjà depuis quelque temps. « J’ai fait plusieurs stages au Danemark notamment. J’ai galéré pendant trois ans pour me faire connaître. Il faut faire les bonnes rencontres... et avoir un peu de chance aussi. »

En plus de ses créations qu’elle expose et vend dans les salons d’art de la région, Pascale Germain donne des cours pour adultes. « Je suis attachée à l’idée de transmettre mon savoir-faire. Accueillir les gens, les initier à cet art et les voir repartir le soir avec leur panier en osier et un immense sourire, c’est mon plaisir ».

Tant et si bien que Pascale Germain ne s’est pas arrêtée là. Elle a suivi une formation d’art-thérapeute. « La vannerie est un art exigeant techniquement mais aussi physiquement car l’osier et le rotin sont difficiles à travailler. Je me suis vite aperçue qu’au cours des ateliers, il y a toujours un moment où les personnes se libèrent de quelque chose qui fait souffrance. Je n’étais pas prête et pas armée pour gérer cela. Cette formation m’a beaucoup apportée sur moi-même et sur la façon d’accueillir ce que l’autre dépose et surtout de ne rien en dire ».

C’est aussi ce cheminement qui a conduit Pascale dans un centre d’accueil destiné aux personnes malvoyantes et aveugles. Elle y donne des cours deux jours par semaine.

Avec l’osier qu’elle commande spécialement à un producteur de la région de Tours, Pascale Germain s’adonne à la vannerie dite contemporaine.

« Je fais beaucoup de paniers mais pas nécessairement utilitaires, il y a beaucoup de choses à usage décoratif et j’ajoute toujours une touche de féminité dessus. Ma signature, c’est souvent une ou plusieurs fleurs sur le panier ou sur l’anse. La vannerie est un art particulièrement connoté masculin, monde rural, voire gens du voyage. Je ne pourrais jamais lutter contre cela mais j’affirme mon identité et mon amour pour la vannerie. »

Marine Guillaume

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