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« Redonner du sens aux apprentissages »

Christelle Floch dirige le Lycée d’enseignement agricole privé (LEAP) de Boissay, situé à Fougères-sur-Bièvre, commune déléguée du Controis-en-Sologne. Elle évoque les spécificités pédagogiques de l’établissement et sa stratégie dans le contexte sanitaire actuel.

Horizons  : Pouvez-vous nous présenter votre établissement en quelques mots  ?

Christelle Floch  : Nous sommes un établissement agricole privé sous contrat avec l’État et sous la tutelle du diocèse de Blois. Nous accueillons cent dix élèves. Nous proposons les formations suivantes  : 4e et 3e de l’enseignement agricole, CAP Service aux personnes et vente en espace rural (Sapver) et bac professionnel Service aux personnes et au territoire. Ces formations se font par la voie scolaire. En septembre prochain, le CAP Sapver sera ouvert en apprentissage. Les apprentis seront deux jours à l’école et trois jours en entreprise. À la rentrée, nous ouvrirons également un CAP Accompagnement éducatif petite enfance en apprentissage.

Qu’est-ce qui pousse votre établissement à s’ouvrir à l’apprentissage  ?

La loi de 2018 a réformé l’apprentissage. En tant que lycée professionnel, nous devons proposer ce type de cursus.

Que font vos élèves après le bac  ?

Certains jeunes passent le concours d’aide-soignant, d’infirmier ou d’auxiliaire puéricultrice. D’autres s’inscrivent sur ­Parcoursup pour être éducateur de jeunes enfants ou éducateur spécialisé. D’autres encore rentrent dans la vie active et travaillent dans des hôpitaux, des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou des crèches.

Quelle est la particularité pédagogique de votre établissement  ?

L’équipe éducative travaille à partir de projets pluridisciplinaires. Par exemple, nous avons réalisé un jardin pédagogique. Celui-ci mêle les mathématiques, le français et l’anglais.

Pour vous, que signifie mettre le jeune au centre du projet éducatif  ?

Nous redonnons du sens aux apprentissages. Souvent, les matières sont cloisonnées. L’idée est de recréer du lien entre elles afin, par exemple, de faire comprendre au jeune à quoi les mathématiques lui serviront.

Quels sont les liens de votre établissement avec le territoire  ?

Nous animons le territoire. Ainsi, nous travaillons avec des écoles maternelles et primaires et des Ehpad. Nous initions les seniors au maniement des tablettes. Nous recevons également des personnes de plus de 60 ans dans notre établissement. Cette action est menée en lien avec le Département.

Comment assurez-vous une continuité pédagogique malgré l’état d’urgence sanitaire  ?

Nous mettons les cours sur un cahier de textes numérique. Les élèves ont un code d’accès. Ils peuvent se connecter tous les jours. Nos enseignants font des visioconférences. Globalement, les élèves suivent régulièrement les cours.

Aucun élève ne décroche  ?

Au départ, quelques-uns avaient décroché. Rapidement, nous avons contacté les familles afin de comprendre ce qui se passait  : soucis de connexion à Internet, de code du cahier de textes numérique ou d’outils. Nous avons prêté des tablettes aux familles qui en étaient dépourvues.

Rencontrez-vous des difficultés d’inscriptions pour la rentrée 2020-2021   ?

Nous sentons une petite baisse par rapport à une année normale. Nous avons réalisé des portes ouvertes virtuelles. Elles se trouvent sur notre site Internet. Nous avons filmé l’intérieur de l’établissement afin d’expliquer ce que nous y faisons. Par ailleurs, je procède à des inscriptions par visioconférence. Il faut juste un smartphone, une tablette ou un ordinateur.

Comment se déroule l’ouverture des formations en apprentissage  ?

Nous avons lancé la machine en janvier. Dans la mesure où nous sommes un lycée professionnel, des structures (petite enfance, etc.) accueillent régulièrement des stagiaires. Nous leur avons demandé si elles étaient disposées à embaucher des apprentis.

Qu’est-ce qui vous différencie d’un établissement public  ?

Nos enseignants sont payés par le ministère de l’Agriculture. En revanche, le personnel administratif et les agents d’entretien sont rémunérés par une association de gestion.

D’où proviennent vos recettes  ?

Le ministère de l’Agriculture nous octroie une subvention. S’y ajoute une contribution des familles.

Comment envisagez-vous la réouverture de votre établissement  ?

Nous avons commandé des masques et du gel hydroalcoolique. Nous réfléchissons également à l’aménagement des locaux. Mais nous n’avons pas toutes les informations et je crois que personne ne les a. Accueillerons-nous tous nos élèves ou seulement une partie d’entre eux  ? À mon sens, il faudra accueillir en priorité ceux qui passent un examen  : 3e, ­deuxième année de CAP et terminale bac professionnel.

Propos recueillis par Olivier Joly

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