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Remettre l’humain au centre d’un monde plus modéré

Lors de la rencontre Groupama Paris-Val-de-Loire en Ile-de-France le 17 mai à Paris, le politologue et géopoliticien, Dominique Moïsi, est intervenu sur « Le monde en 2017 : vers un nouveau déséquilibre mondial ».

Paris, mercredi 17 mai. Dominique Moïsi est intervenu sur le thème "Le monde en 2017 : vers un nouveau déséquilibre mondial".
Paris, mercredi 17 mai. Dominique Moïsi est intervenu sur le thème "Le monde en 2017 : vers un nouveau déséquilibre mondial".

« Le monde qui nous entoure suscite un triple sentiment devant ce que nous percevons comme une accélération de l’Histoire, une confrontation simultanée et un sentiment d’incompréhension devant la complexité du monde qui pousse à l’anxiété devant le désordre », s’est exprimé le politologue et géopoliticien, Dominique Moïsi, en préambule à sa conférence le 17 mai à Paris en présence d’administrateurs et d’élus des caisses franciliennes de Groupama Paris-Val-de-Loire.

Selon Domique Moïsi, pour comprendre ce nouvel ordre mondial, « il faut analyser la rencontre dans le temps de cinq phénomènes de nature et de calendrier différents ».

Le premier d’entre eux s’apparente au mouvement des plaques tectoniques tous les deux-trois siècles, mais au niveau géopolitique. Il marque la fin du monopole du monde occidental.

En effet, de 1800 à la première guerre mondiale, l’Europe guide le monde, puis elle se suicide jusqu’en 1940 ; à partir de 1941, c’est l’occident américain qui domine.

« Les attaques du 11 septembre 2001, suivi de l’élection d’un président qui fait rêver, mais ne concrétise pas, font naître le populisme qui accélère ce mouvement. Un monde est en train de mourir, celui qui lui succède n’est pas prêt de prendre le relais », a souligné Dominique Moïsi. Que ce soit du point de vue de la population ou de l’économie, le monde occidental est en retrait. Il ne représente que 30 % de la richesse mondiale soit une part en régression par rapport au 19e siècle.

Le second phénomène se produit dans une région proche, le Moyen-Orient, avec un mouvement d’implosion. Un siècle après la chute de l’empire Ottoman, cent-un ans après l’accord de Sykes-Picot qui crée des nations découpées sous forme de lignes de sable, la région s’effondre.

Des pays ont perdu leur unité après des guerres civiles.

De ce désordre est né Daech qui a profité de la chute de la dictature pour s’étendre vers l’Irak. L’échec de la révolution du printemps arabe a renforcé la culture de l‘humiliation bénéfique à Daech.

À cela s’ajoutent des mouvements de radicalisation au sein de différents pays. « Longuement sous-estimé, il ne faut pas tomber dans le piège de la surestimation de Daech. La réponse est multiple et complexe », note l’intervenant.

Troisième mouvement prégnant ; le retour sur la scène internationale de puissances après une longue absence ou qui ont connu un échec qui les a humiliés. Les Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) représentent un concept séduisant et astucieux mais sans réalité géopolitique ou économique. La Chine est une puissance réémergente, contrairement au Brésil par exemple.

Deux puissances sortent du lot : la Chine et la Russie. La Russie est fière de son histoire et de son empire. Depuis plusieurs années, elle prend des risques pour reconquérir la scène internationale.

Enfin, la cinquième dimension concerne l’Europe qui est animée par des émotions contradictoires » : rétrécissement - un pays sert pour la première fois - et une division au niveau des valeurs – est-ouest -, alors que nous devons partager les mêmes valeurs démocratiques.

La  presse mondiale s’est passionnée pour l’élection présidentielle, avec une question : « Comment un pays touché par le chômage, le terrorisme, morose, a-t-il pu élire le candidat de l’espoir le plus pro-européen possible ? ». Et il a conclu : « Il faut remettre l’humain au centre, assurant un équilibre entre les pouvoirs, avec une passion pour la modération. »

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