Aller au contenu principal

Saint-Pierre : grandeur et nuée ardente

En 1902 a eu lieu en Martinique l’éruption volcanique la plus meurtrière du XXe siècle. Elle a soufflé en quelques minutes Saint-Pierre, florissante cité coloniale.

En 1635, le corsaire Pierre Belain d’Esnambuc débarque au nord de la Martinique et y implante les bases de la colonisation des Antilles par la France, au pied de la montagne Pelée. Celle que les Indiens caraïbes appelaient «  montagne de feu  » avant que les colons les déciment et les chassent de l’île.

Le commerce des esclaves et l’industrie (tabac, cacao, coton, café, puis sucre et rhum) permettent à Fort Saint-Pierre de prendre son essor.

Une riche bourgeoisie se constitue, avec elle arrivent maisons cossues, routes pavées, tramway, éclairage électrique.

À l’aube du XXe siècle, Saint-Pierre est la capitale économique et culturelle des Antilles.

Le 8 mai 1902, la montagne Pelée entre en éruption. Elle lançait des signaux depuis janvier — violentes coulées de boue, pluies de cendres, tsunamis — mais les autorités voulaient maintenir le second tour des élections législatives et n’avaient pas pris de mesures d’évacuation.

Au petit matin, le volcan expulse un nuage brûlant de gaz et de roches, qui déferle sur Saint-Pierre. C’est ce que les volcanologues appelleront, à partir de cette date, une «  nuée ardente  », typique des éruptions explosives.

En quelques minutes, les 28  000 habitants périssent, les navires sombrent, la ville est détruite. C’en est fini du «  Petit Paris  », de la «  Venise tropicale  », de la «  Perle des Antilles  ».

Elle renaîtra peu à peu de ses cendres à partir des années 20, mais l’économie ne redécollera jamais vraiment.

Quand on s’y promène aujourd’hui, un léger parfum de spleen flotte dans les rues de Saint-Pierre. Çà et là, des bâtiments colorés rappellent le passé colonial de la ville, et des ruines noires font surgir le souvenir de la catastrophe  : le théâtre, l’église, le cachot du prisonnier Cyparis, l’un des rares rescapés.

Elles tranchent singulièrement avec le bleu turquoise de la baie, où oscillent doucement bateaux de pêche et de plaisance.

Laure Sauvage

Photo : Saint-Pierre après l’éruption du 8 mai 1902, carte postale Le Boultanger, 1902

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Un dimanche à la campagne à Orléans le 24 août
Ce dimanche 24 août, le quai du Chatelet à Orléans sera à nouveau l’hôte de l’événement « Un Dimanche à la…
Le Groupe Coisnon gère près de 55 000 tonnes de pommes de terre en tant que négociant et les distribue sur les marchés de gros et la grande distribution au niveau national, mais aussi à l’export dans toute l’Europe.
Le marché de la pomme de terre en baisse en pleine récolte 2025
En pleine récolte, l'Union nationale des producteurs de pommes de terre s'inquiète des prix du marché. Jean-Claude Coisnon,…
Mardi 2 septembre, à Outarville. La journée d’ouverture d’Innov-agri a été marquée par la visite de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, venue échanger avec les exposants et les acteurs du monde agricole.
Innov-agri inauguré sous la pluie par la ministre de l'Agriculture 📹
À Outarville (Loiret), la 32e édition d’Innov-agri, qui se tient jusqu'à ce jeudi 4 septembre, a été inaugurée mardi 2 …
Les manches du moiss-batt-cross devraient livrer leur lot de spectacle.
Fête de l'agriculture : JA 28 invite ce week-end à Thiron-Gardais
Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir célèbre les 40 ans de sa Fête de l'agriculture, ces samedi 6 et dimanche 7 septembre…
Grandpuits-Bailly-Carrois, mercredi 3 septembre. Une table ronde s'est tenue en seconde partie de l'assemblée générale de la CGB Île-de-France. De g. à d. : Cyrille Milard, Fabien Hamot, Alexis Hache et Hervé Durand.
CGB Île-de-France : des planteurs inquiets
La CGB Île-de-France a tenu son assemblée générale mercredi 3 septembre à Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne) dans un…
En chemin vers une filière équitable viande bovine francilienne.
Une filière équitable viande bovine en Île-de-France avec l'ONG Max Havelaar
L'ONG Max Havelaar, l'organisation de producteurs Elvéa Nos bovins d'Île-de-France et la Caisse des écoles du 20e …
Publicité