Aller au contenu principal

Segal : pop art en clair-obscur

Avec ses sculptures en forme de tranches de vie, George Segal (1924-2000) dépeint la marge et la solitude dans la société américaine d’après-guerre.

L’artiste new-yorkais George Segal est généralement associé au mouvement pop art, qui a pris son essor aux États-Unis à la fin des années cinquante en réaction à l’expressionnisme abstrait (Pollock, de Kooning, Rothko…), jugé rigide et prétentieux.

Les pop artists s’emploient à créer des images marquantes avec des objets du quotidien et des références à la société de consommation.

Pendant que Warhol travaille sur les produits de masse et les portraits de stars, Segal se concentre sur la classe ouvrière.

Pas d’ironie ou de couleurs vives dans ses œuvres, plutôt un réalisme brut, des ombres poignantes, une angoisse muette. Il a notamment créé The Holocaust (1982) pour le musée juif de New York, et Gay Liberation (1992), à Christopher Park, qui commémore les émeutes de Stonewall.

Segal est surtout connu pour ses tableaux vivants, grandeur nature, qui représentent des gens ordinaires faisant des choses ordinaires. Des tranches de vie parfois tragiques, souvent mélancoliques.

Des moulages en plâtre monochromes, souvent blancs, qu’il a réalisés en plongeant des bandages médicaux dans du plâtre et en les appliquant sur des modèles vivants, sont placés dans des décors quotidiens  : la salle de bains, le métro, la laverie…

Des objets véritables sont intégrés aux installations, ce qui efface un peu la frontière entre l’œuvre d’art et la réalité, et peut donner au spectateur l’impression de s’observer lui-même.

Mur de graffitis (notre photo) est exposée au Musée des beaux-arts de Montréal (Canada). Trois hommes se trouvent devant un mur, soucieux et désœuvrés, côte à côte mais seuls.

Le travail sur les ombres, le gris-blanc fantomatique et le flou des visages renforcent la sensation d’isolement, de lassitude et d’anonymat qui s’en dégage. L’œuvre traduit l’intérêt de Segal pour les citoyens new-yorkais de seconde zone et semble illustrer la difficulté des relations humaines.

Elle rappelle certains peintres réalistes  : Hopper et ses personnages perdus dans la grande ville, ou Millet et ses figures paysannes en clair-obscur.

Laure Sauvage

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Un dimanche à la campagne à Orléans le 24 août
Ce dimanche 24 août, le quai du Chatelet à Orléans sera à nouveau l’hôte de l’événement « Un Dimanche à la…
Le Groupe Coisnon gère près de 55 000 tonnes de pommes de terre en tant que négociant et les distribue sur les marchés de gros et la grande distribution au niveau national, mais aussi à l’export dans toute l’Europe.
Le marché de la pomme de terre en baisse en pleine récolte 2025
En pleine récolte, l'Union nationale des producteurs de pommes de terre s'inquiète des prix du marché. Jean-Claude Coisnon,…
Mardi 2 septembre, à Outarville. La journée d’ouverture d’Innov-agri a été marquée par la visite de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, venue échanger avec les exposants et les acteurs du monde agricole.
Innov-agri inauguré sous la pluie par la ministre de l'Agriculture 📹
À Outarville (Loiret), la 32e édition d’Innov-agri, qui se tient jusqu'à ce jeudi 4 septembre, a été inaugurée mardi 2 …
Les manches du moiss-batt-cross devraient livrer leur lot de spectacle.
Fête de l'agriculture : JA 28 invite ce week-end à Thiron-Gardais
Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir célèbre les 40 ans de sa Fête de l'agriculture, ces samedi 6 et dimanche 7 septembre…
Grandpuits-Bailly-Carrois, mercredi 3 septembre. Une table ronde s'est tenue en seconde partie de l'assemblée générale de la CGB Île-de-France. De g. à d. : Cyrille Milard, Fabien Hamot, Alexis Hache et Hervé Durand.
CGB Île-de-France : des planteurs inquiets
La CGB Île-de-France a tenu son assemblée générale mercredi 3 septembre à Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne) dans un…
En chemin vers une filière équitable viande bovine francilienne.
Une filière équitable viande bovine en Île-de-France avec l'ONG Max Havelaar
L'ONG Max Havelaar, l'organisation de producteurs Elvéa Nos bovins d'Île-de-France et la Caisse des écoles du 20e …
Publicité