Aller au contenu principal

Surmortalité des abeilles : la malnutrition et la parasitisme mis en cause

Le butinage prématuré et le parasitisme seraient deux causes majeures de mortalité des abeilles.

Le réseau Biodiversité des abeilles lance un appel à la mobilisation générale. Selon les conclusions dʼune étude comportementale publiée par lʼAcadémie américaine des Sciences (NAS), le fait que les abeilles deviennent prématurément butineuses est fondamental pour expliquer le déclin apiaire mondial.

Le manque de ressources en pollen et en nectar dans lʼenvironnement et la présence de parasites font partie des facteurs qui poussent les jeunes abeilles à sortir de la ruche de manière prématurée pour aller butiner. Conséquence : cʼest toute lʼorganisation sociale à lʼintérieur de la colonie dʼabeilles qui se trouve ainsi bouleversée ce qui conduit aux mortalités rapportées par les apiculteurs dans les ruchers. 

Pathologies, virus, parasites, manque de biodiversité, mauvaises pratiques agricoles et apicoles… la liste des facteurs pouvant conduire à des surmortalités dʼabeilles est longue. Si la question des pesticides est au cœur de lʼaction publique depuis des années (interdictions, suspensions ou réévaluation de certaines molécules sans pour autant enrayer le déclin apiaire), la question de lʼenvironnement des abeilles, cʼest-à-dire leur habitat et leur ressource alimentaire, est le parent pauvre des politiques publiques. Pourtant, publication après publication, lʼimpact de la qualité de lʼalimentation des abeilles sur leur santé se confirme.

La dernière publication de « Perry et al. » confirme à nouveau le rôle prépondérant du facteur alimentaire dans lʼhoméostasie de la ruche. Le phénomène de sortie précoce des jeunes abeilles de la ruche pour aller glaner du pollen et du nectar conduit à un affaiblissement de la colonie et souvent à sa perte. Il est amplifié par lʼabsence dʼune ressource continue, minimum : jachères apicoles, haies, bandes enherbées, prairies, chemins agricoles, espaces verts, les sources potentielles de pollen et de nectar sont pourtant nombreuses.

« Tout le monde parle de lʼimportance de la biodiversité. Il faut maintenant passer de la parole aux actes. La biodiversité, ce nʼest pas une simple parole politique ou un élément de pensée virtuelle, cʼest une réalité concrète, opérationnelle et fonctionnelle » estime Philippe Lecompte, apiculteur et président du réseau Biodiversité pour les abeilles : « Sans fleurs, pas de pollen, pas de nectar et la conséquence de cette malnutrition, c’est la mortalité des abeilles et une pénurie de miel ». 

Pour faire face à cette situation, le réseau Biodiversité pour les abeilles lance un appel aux pouvoirs publics pour quʼils sʼengagent sur le terrain aux côtés des apiculteurs et de tous ceux qui peuvent faire une fleur aux abeilles : agriculteurs, collectivités territoriales, jardiniers amateurs. Lorsque lʼon réussit à mettre en place un garde-manger pour abeilles, comme par exemple une jachère apicole, le bénéfice pour les abeilles est immédiat. Des observations menées par le réseau ont montré que la présence dʼune telle réserve de pollen et de nectar sur seulement 0,5 % de la zone de butinage des abeilles permet de couvrir les deux tiers des besoins nutritionnels des abeilles. 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Vendredi 26 septembre, à Blois. Deux convois d'une dizaine de tracteurs chacun ont traversé les routes de la ville en opération escargot, avant de rejoindre la préfecture.
Les agriculteurs sèment leur colère devant la préfecture de Loir-et-Cher 📹
À l'appel de la FNSEA 41 et de JA Loir-et-Cher, une quarantaine d’agriculteurs ont sorti les tracteurs, vendredi 26 …
Les dégâts de sanglier sur les cultures de printemps représentent des pertes économiques considérables pour de nombreux agriculteurs.
Un premier pas pour lutter contre les sangliers en Loir-et-Cher
Après la demande formulée par la FNSEA et JA 41, une réunion avec le préfet de Loir-et-Cher s’est tenue mardi 7 octobre au…
Jeudi 11 septembre, à Orsonville (Yvelines). Les agriculteurs présents lors de la réunion organisée par la Chambre ont pu comparer des variétés de sarrasin.
Vers une filière sarrasin pérenne en Eure-et-Loir ?
La chambre d'Agriculture a réuni des acteurs de la culture du sarrasin et des agriculteurs pour une demi-journée technique jeudi…
Les préparatifs battent leur plein, comme ici pour la communication dans les commerces et aux bords de routes. L'installation sur site prendra deux jours et mobilisera une quarantaine d'adhérents au moins.
Terre en fête : la ruralité à l’honneur à Dadonville ce dimanche
Plongez au cœur de la ruralité ce dimanche 14 septembre à Dadonville avec Terre en fête ! Animations, animaux, matériel…
André Cellier, arboriculteur du côté de Mont-près-Chambord, connaît en ce moment une récolte bien plus mauvaise que celle de l'année précédente, en partie à cause des aléas climatiques.
Une saison compliquée pour les pommes
Les récoltes de pommes sont en cours en Loir-et-Cher et cette année 2025 est particulièrement compliquée pour certains…
À 10 h 30, un groupe d’agriculteurs s’est réuni devant le magasin Leclerc de Pithiviers. Ils ont mené une action d’étiquetage des produits étrangers (miel, sucre, fruits, pâtes à tartiner…) et sensibilisé les consommateurs. Cette initiative visait à dénoncer en particulier la concurrence déloyale que subit la France.
Des actions dans le Loiret pour dénoncer le ras-le-bol 📹
La FNSEA 45 et les Jeunes agriculteurs du Loiret se sont joints vendredi 26 septembre aux différentes actions qui ont maillé…
Publicité