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Un début de récolte assez décevant en Centre-Val de Loire

Les coopératives céréalières annoncent des résultats très hétérogènes, quelle que soit la production. Globalement, c’est un début de récolte très moyen pour les orges et le colza.

Les premiers résultats de moisson sont d’une grande hétérogénéité dans la région Centre-Val de Loire et les rendements souvent en deçà des moyennes… Tour d’horizon de ce début de récolte avec les ­coopératives céréalières.

Caproga

La coopérative agricole des producteurs du Gâtinais a quasiment fini la récolte des orges et colzas, pour lesquels il reste actuellement un peu moins de 10 % des surfaces à couper. Les rendements annoncés en orges d’hiver sur la zone Loiret sont très médiocres. «  Entre 45 et 50 quintaux, soit une baisse de volume de 40 % par rapport à l’année passée », précise son directeur, Sébastien Marty.

Des résultats liés aux conditions climatiques très défavorables. On note un calibrage élevé de 80-85 et un taux de protéines de 10,6 %. « Sur les orges c’est pire que ce que l’on pensait, mais pour le colza c’est peut-être un peu meilleur que ce que l’on avait imaginé, mais ce n’est pas très bon, souligne-t-il. Il est nécessaire de rappeler que nous avons aujourd’hui de gros problèmes dus aux attaques de pucerons, à l’arrêt des néonicotinoïdes et au manque d’efficacité des insecticides de remplacement. La perte de solutions techniques ne permet pas d’assurer des rendements corrects et ça devient plus qu’un problème, c’est une catastrophe ».

Concernant le colza, la Caproga affiche des rendements moyens, avoisinant les 30 quintaux. « Les résultats sont là encore très hétérogènes. Ça va de 10 à 45 quintaux. C’est également décevant… Heureusement, la qualité est tout de même au rendez-vous », détaille Sébastien Marty, qui précise une nouvelle fois que « la pression des altises est de plus en plus forte, avec une résistance aux produits utilisés qui devient très inquiétante ».

Scael

« Ce n’est pas bon du tout, explique le directeur général du groupe coopératif Scael, Jean-­Sébastien Loyer. En orges d’hiver, la moyenne se situe entre 60 et 65 quintaux, mais c’est très très hétérogène, ça va de 20 à 80 quintaux. Sur la partie colza, nous sommes sur 30-32 quintaux de moyenne. C’est correct à certains endroits avec 40 à 45 quintaux, mais ça tombe à 10 quintaux là où les conditions n’ont pas aidé.

Pour certaines exploitations, nous sommes partis sur des résultats similaires à 2016, voire pire. Le seul côté positif c’est qu’il n’y a pas de problème qualitatif. Avec 30 euros de plus sur les prix, ça ira mieux... Mais ce n’est pas qu’un phénomène climatique, le retrait du Gaucho a fait que l’on a mis beaucoup d’insecticides, sans résultat. Ce retrait a fait mettre un genou à terre à l’agriculture. Et le sujet qui va revenir, c’est celui de l’assurance récolte... ».

NatUp

Sur la zone eurélienne du groupe coopératif NatUp, les orges sont quasiment terminées. Pour son responsable territorial, François Barret, « les rendements sont très décevants  ».

Il poursuit : «  Ça décroche dans les terres superficielles et hydromorphes, même drainées. Les résultats vont de médiocre à mauvais avec environ 60 quintaux en moyenne, 55 dans les cailloux et tout ce qui a souffert de la jaunisse tombe à 20-25. Ce qui sauve les meubles, ce sont les bonnes terres à 80 quintaux, mais elles sont rares, et la qualité qui n’a pas été impactée. Maintenant, nous sommes dans les colzas. La fourchette est très large, de 20 à 40 quintaux, plutôt 20 en terres superficielles et là où il y a eu méligèthes et altises, c’est encore moins. Les écarts sont encore plus importants qu’en escourgeons. Ce qui a été semé avant le 15 août s’en sort mieux ».

AgroPithiviers

La coopérative agricole AgroPithiviers a à peine commencé la moisson, avec seulement 3  000 tonnes récoltées sur les 100  000 annuelles. « Nous n’avons même pas rentré 15  % de la récolte, annonce le directeur général, Benjamin Top. Les escourgeons sont estimés à 45 quintaux. C’est le seul élément aujourd’hui chiffrable et mesurable ».

Puiseaux

Pour la coopérative de Puiseaux, la moisson qui s’annonce est « plutôt moyenne, avec des rendements très hétérogènes, quelle que soit la production », commente le dirigeant Jean-Claude Legrand. L’orge d’hiver oscille entre 40 et 85 quintaux et sera sur une moyenne de 60 à 65 quintaux, contre 75 l’an passé.

Le colza, qui est pratiquement récolté en intégralité, affiche des rendements allant de 15 à 45 quintaux et une moyenne à 30-32, contre 35 habituellement. « Le colza est mieux que ce que l’on avait prévu, assure-t-il. Le Poids de mille grains (PMG) est bon et permet une teneur en huile d’environ 46  % ». Jean-Claude Legrand a tenu à souligner que « la commercialisation de la récolte 2020 va être pénalisée par rapport à la consommation 2019, les acheteurs sont aujourd’hui très peu présents sur le marché car ils n’ont pas de besoin pour le moment ».

À ce jour, le prix du blé reste correct et les rendements attendus en Russie et en Ukraine s’annoncent plus faibles que prévus.

Boisseaux

Du côté de la coopérative de Boisseaux, où les colzas sont quasiment terminés, l’hétérogénéité se fait moins ressentir, avec des rendements qui vont de 30 à 45 quintaux. Le rendement moyen est d’ailleurs légèrement supérieur à celui attendu avec un taux d’huile supérieur à 50  %.

« Ce n’est pas une grosse gamelle, mais comme d’habitude rien d’exceptionnel », lance le président, Arnaud Huteau, avant de rappeler : « Nous ne sommes pas comme certaines régions où c’est catastrophique ». Concernant l’orge d’hiver, qui est symbolique dans la coop avec à peine 70 hectares : « 75 quintaux de moyenne. C’est donc encore une fois décevant ! ».

Doriane Mantez et Hervé Colin

Contacté, Antoine Part, responsable communication externe chez Axéréal, a annoncé que la coopérative ne souhaitait pas prendre la parole avant fin juillet «  car c’est pour le moment très hétérogène ».

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