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Un dernier petit tour de plaine à Lanneray avant confinement

Le CRDA de la Beauce dunoise a organisé un de ses tours de plaine le 12 mars, chez Hugues Lemaire à Lanneray.

C’est donc autour d’une table que débute le tour de plaine organisé par le CRDA* de la Beauce dunoise chez Hugues Lemaire à Lanneray, ce matin du 12 mars. Et c’est en partageant du café et des petits gâteaux que la conversation s’anime entre les agriculteurs présents et la conseillère de la chambre d’Agriculture, Mélanie Berthet, qui anime le groupe.

Tout ceci se déroule encore en toute convivialité, la veille de l’annonce du confinement général, et à l’abri, car dehors l’air est plutôt frisquet et tombent les dernières gouttes de pluie avant un moment…

Tour à tour, chacun expose ses problématiques, ses idées, là où il en est dans son itinéraire technique juste avant le printemps. Sur l’orge par exemple, Richard a fait le pari de mettre de l’azote à plein, sur une variété qui ne craint pas l’excès, pour que son colza qui suit démarre plus fort  : «  Je fais comme ça deux ou trois ans, pour voir  », explique-t-il. La conseillère n’est pas du même avis  : «  Mais bon, c’est intéressant que l’on ne soit pas d’accord, de toute façon, à la fin, il y en a un qui aura eu raison  ».

La discussion se poursuit sur la problématique virose que subit l’ensemble du département  : «  Ce qui a été semé tôt, en variétés non tolérantes, et même certaines tolérantes, sans insecticide, est atteint. Ce sont sans doute des cicadelles qui affectent les pieds chétifs et des contournements apparaissent également. Cette gestion-là va être compliquée  », pointe Mélanie Berthet.

Le risque de perdre 20 à 30 quintaux n’amuse personne. «  L’interdiction du Gaucho est problématique. On veut être vertueux mais au final on pollue plus  », pointe Richard.

Il est question ensuite de la rouille jaune sur blé  : «  Tous les indicateurs sont au rouge  », souligne la conseillère. Et du piétin  : «  À cause des sommes de températures, toutes les maladies s’allument au rouge… Mais l’historique des parcelles joue et on n’en a pas vu depuis longtemps  ». Il faut surveiller la septoriose aussi.

Deux priorités se dégagent néanmoins  : l’azote et le désherbage. «  Il va falloir travailler ce week-end, ce n’était pas prévu  », relève Thomas.

Un dernier mot sur le désherbage du blé dur  : «  Y aller mollo et avec de l’huile  ». Tout le monde a repris du café, les gâteaux ont disparu, il est temps d’aller sur le terrain.

Cette seconde partie de la matinée est consacrée à l’observation de ce qu’il se passe concrètement dans les parcelles. C’est un vaste îlot qu’Hugues Lemaire a choisi de montrer au groupe. Il y pousse de l’orge d’abord, un peu plus loin du pois d’hiver et enfin du colza.

Cette dernière culture retient l’attention du groupe car l’exploitant a procédé à un essai. D’ailleurs, l’agronome de la Chambre spécialiste des oléagineux, Dominique Delaunay, est là.

Hugues Lemaire explique  : «  Sur une partie de la parcelle j’ai semé du colza associé à un mélange vesce, trèfle d’Alexandrie et féverole. Je n’ai pas désherbé cette partie. Niveau dicotylédones, ce n’est pas si sale. Le semis au 12 août a permis de s’affranchir de leur levée mais la sécheresse n’a pas non plus permis le développement correct des plantes compagnes. Le résultat ne sera pas celui escompté  ».

La discussion se poursuit un moment sur l’intérêt du colza associé, le gain espéré. Les équipes de la Chambre procèderont à des mesures au fil de la campagne et livreront des résultats après la récolte. «  Nous faisons cela de temps en temps, explique Dominique Delaunay. Hugues en avait parlé avec Mélanie l’été dernier pour dire que ça l’intéressait. Nous avons organisé ça avec lui. Ce sera exploité comme un essai et récolté avec une petite moissonneuse. L’idée est de valoriser les résultats avec des rendements  ».

À l’issue de ce cheminement au milieu des parcelles, chacun va retourner à ses occupations  : «  Le problème de notre métier, analyse Thomas, c’est que l’on sait beaucoup de choses mais après coup  ». Une difficulté que les groupes de développement contribuent à réduire.

Hervé Colin

*Le CRDA rassemble les Groupes de développement agricole du secteur

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