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Un deuxième échangeur autoroutier à Blois ?

Le 19 avril, un colloque a été organisé par la chambre de Commerce et d’Industrie de Loir-et-Cher sur la question d’un deuxième échangeur autoroutier à l’ouest de Blois, sur des terres à fort potentiel. Deux agriculteurs sont notamment venus défendre l’enjeu agricole.

Faire un état des lieux, confronter les points de vue et enjeux de différents secteurs… En somme, clarifier la situation : tel était le but du colloque organisé par la chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), le 19 avril à Blois, sur la construction d’un deuxième échangeur autoroutier.

« L’objectif du projet, prévu sur le secteur de Fossé et Saint-Sulpice à l’ouest de Blois, est de concilier l’intérêt économique et la défense d’une qualité d’entrée d’autoroute », a introduit le président de la CCI, Yvan Saumet.

D’après un questionnaire réalisé auprès de cent cinq entreprises, 77 % considèrent qu’un nouvel échangeur serait utile et 66 % disent qu’il pourrait contribuer au développement de l’entreprise car il permettrait une économie de temps et une diminution des coûts de transport, un accès facilité à l’entreprise, un cercle de recrutement plus large, un désengorgement et donnerait une image plus attractive de Blois.

Lancé il y a dix ans, ce projet a bénéficié d’une étude d’opportunité centrée sur trois axes (aménagement, transport et environnement), réalisée en 2011-2012 et commandée par le conseil départemental, Agglopolys et la CCI.

Trois scenarii ont été définis et c’est celui d’un deuxième échangeur à l’ouest de Blois qui a été retenu.

En revanche, l’un des points négatifs de ce projet est son impact direct et concret sur l’agriculture. Selon un rapport du cabinet Egis datant de 2013, les trois scenarii s’inscrivent « sur des parcelles présentant des enjeux agricoles pour le territoire ».

C’est bien ce point qu’un représentant de la chambre d’Agriculture, Jean-Paul Boiron, et un de Jeunes agriculteurs, Cédric Daudin, sont venus défendre lors de la table ronde sur les conséquences environnementales et sociétales.

« Une terre agricole bitumée est irrécupérable. On nous demande de produire plus et mieux, et pour cela, nous avons besoin de terres. Je pense qu’il faut d’abord utiliser les infrastructures existantes comme le fret. Remettre plus de voitures ne va pas dans le sens de baisser l’empreinte carbone », s’est exprimé Cédric Daudin.

Jean-Paul Boiron a rappelé que l’agriculture est une activité économique importante avec, par exemple, trente-et-un millions de tonnes de céréales exportées. « C’est quelque chose que l’on oublie trop souvent. La chambre d’Agriculture n’est pas favorable à ce projet car on se situe dans les meilleures terres du département. Nous proposons une sortie du côté d’Herbault, sur une zone de vingt hectares, qui permettrait à ces communes rurales de se développer. L’agriculture a besoin du développement économique mais diffus sur tout le territoire. Nous ne sommes pas contre un deuxième échangeur : il faut bien prendre en compte l’enjeu agricole. »

Certes, cet échangeur pourrait être bénéfique pour le développement économique et touristique comme l’ont souligné les participants de la première table ronde, mais il menace également un outil de travail et une richesse paysagère.

Les uns mettent en avant la question de la sécurité routière et de la fluidification du trafic, celle de la pérennité des échanges avec Tours (Indre-et-Loire), et les autres mettent en garde sur les conséquences sur le paysage, la forêt, les espaces ouverts sensibles, sur le coût d’un tel projet (environ quarante millions d’euros au total)…

Autant de sujets qui devront être pris en compte lors d’un éventuel aménagement.

« La prise de décision publique n’obéit pas aux mêmes règles que dans une entreprise. Une lettre commune a été envoyée au ministère de l’Environnement pour qu’il prenne une position. Pour ma part, je ne suis pas opposé à ce projet, l’agglo a co-financé l’étude, elle participe au comité de pilotage et cette deuxième sortie est évoquée dans le Scot* mais il faut aussi se poser la question de la productivité de la dépense publique : est ce qu’un euro dépensé est un euro productif ? », s’est exprimé Christophe Degruelle, président d’Agglopolys, en fin de colloque.

*Schéma de cohérence territoriale

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