Aller au contenu principal

Quand une exploitante refuse la carrière

Amandine Muret-Béguin, exploitante agricole à Sailly (Yvelines) a grandi avec la peur des carrières. Elle participera à la manifestation du 14 octobre.

Samedi 14 octobre, une manifestation aura lieu pour contester contre un projet d’extension de carrière de calcaire cimentier dans le Parc naturel régional du Vexin français.

« On se rallie au mouvement pour montrer que la profession agricole est contre le projet. Il faut le dire haut et fort, car jusque-là on a été trop discrets », souligne Amandine Muret-Béguin, exploitante agricole à Sailly (Yvelines).

Elle a grandi « avec la peur des carrières. Mon père qui est maire de la commune se bat contre ce projet depuis des années ».

L’association AVLC3, créée par des élus locaux, porte la contestation.

Elle a appelé les présidents du syndicat du Mantois, de l’Union de Mantes, du syndicat de Meulan et des JA de Mantes à se joindre au mouvement.

« Quand j’ai appris qu’une mobilisation était en cours, j’ai décidé aussitôt d’y adhérer », explique la jeune femme, enseignante en agronomie au lycée agricole Sully de Magnanville et qui est en phase de reprise avec son frère, Thomas, des exploitations de son père et de son oncle.

Il faut dire qu’elle est directement touchée, comme cinq autres exploitants du secteur, par cette première extension : « C’est environ vingt hectares. Des terres que ma famille possède et d’autres que nous louons ».

Elle dénonce « des projets complétement démesurés qui vont empiéter sur les bonnes terres agricoles sans tenir compte de l’impact écologique. Sachant qu’on est dans le parc naturel du Vexin, tout le monde sera touché avec des nuisances et un impact sur l’eau dans tout le bassin versant de la vallée de la Montcient ».

L’exploitation familiale est en agriculture raisonnée. Elle est certifiée HVE, haute valeur environnementale. Une manière de produire respecteuse de l’environnement qui sera compromise si jamais le projet passe...

Amandine ne veut pas vendre et si elle venait à être expropriée, elle sait qu’elle ne récuperait pas de nouvelles terres avant plusieurs années. C’est exactement ce qui s’est passé, dit-elle, lors de la première expropriation à Guitrancourt.

« Comme il n’y avait pas de foncier disponible sur le secteur, certains agriculteurs n’ont récupéré des terres, via la Safer, que plusieurs dizaines d’années après. Ces terres, j’en ai besoin maintenant pour vivre de mon métier et faire vivre ma famille ».

En attendant, ses projets d’investissements sont bloqués : « Notamment au niveau du matériel, puisqu’on ne sait pas de combien d’hectares on va disposer sur le long terme ».

Elle se méfie également des promesses d’HeidelbergCement qui prétend rendre les terres à l’agriculture en les stockant dans de gigantesques tas pendant plusieurs années : « Des foutaises. Ces terres fertiles vont perdre toute qualité arable. Enlever la terre, c’est annihiler toute vie microbienne et l’équilibre des sols. »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

S'abonner
Pour profiter de l'intégralité du contenu de notre site Internet, recevoir votre journal papier dans votre boîte aux lettres…
Houdan (Yvelines), lundi 22 septembre. De g. à d. : Benoît Breemeersch, éleveur normand adhérent à Cooperl, Bernard Rouxel, éleveur président de Cooperl et Philippe Coudray, directeur du site.
Un nouveau départ pour l'abattoir de Houdan
Repris par la coopérative Cooperl, l'abattoir de Houdan (Yvelines) a changé d'identité et, après quatre années de rénovation, s'…
Le maïs sauve sa récolte, pas ses revenus
Dans le Loiret, la campagne maïs se déroule sous de bons auspices sur le plan agronomique, notamment en irrigué. Mais pour…
Maxime Cherrier, président de la SAS Noix du Val de Loire et producteur de noix à Josnes, revient sur la saison de récolte 2025 en Loir-et-Cher.
Une récolte de noix correcte mais pas à la hauteur des espérances
Depuis la fin septembre, les producteurs de noix sont en pleine récolte en Loir-et-Cher. Celle-ci devrait durer jusqu’à la fin…
Publiez votre annonce judiciaire et légale
Le journal Horizons dispose d'une plateforme en ligne dédiée à la saisie des annonces judiciaires et légales, accessible à tous…
Du lait aux noisettes, Loïc et Alexandrine Chocat ont su se réinventer. Avec leurs enfants Benjamin et Pauline sur la ferme, et Antonin prêt à les rejoindre, l’histoire familiale continue de s’écrire.
Une famille unie par le travail et portée par la noisette
À Malleroy, à l’est du Loiret, Loïc et Alexandrine Chocat ont su faire évoluer leur ferme familiale avec courage et bon sens.…
Publicité