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Coopérative
110 Bourgogne : regarder vers de nouvelles filières

L’évolution du climat impacte la collecte de 110 Bourgogne. Dans ce contexte, l’agroclimatologue Serge Zaka est intervenu durant l’assemblée générale de la coopérative, jeudi 7 décembre à Auxerre (Yonne).

Avec 358 300 tonnes collectées (dont 3 626 en bio), l’exercice 2022-2023 est la troisième plus mauvaise récolte de la coopérative 110 Bourgogne après 2016 et 2020. Cela fait suite à la sécheresse de printemps et au coup de chaud de juin qui a réduit les populations dans les parcelles.

Un printemps sec, des prix hauts, des petits rendements et des charges qui s’envolent ont marqué la récolte 2022. Tel est le résumé présenté par le président de 110 Bourgogne, Walter Huré, en préambule à la partie publique de l’assemblée générale, jeudi 7 décembre à Auxerre (Yonne).

Quant à la partie approvisionnement, elle a été impactée par le contexte de guerre en Ukraine d’où un chiffre d’affaires en hausse mais avec des volumes vendus moindres (par exemple, le prix des fertilisants est multiplié par 2,5). 1 095 hectares ont été travaillés dans la station de semences de Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or).

Côté investissement, il s’agit du dernier exercice qui bénéficiait du plan de relance (1,3 million d’euros investis essentiellement pour des installations en groupe froid).

Au final, le chiffre d’affaires de la coopérative s’élève à 174 millions d’euros, soit une hausse de 15 %, pour un résultat net de 310 000 euros pour la coopérative et de 1,002 million pour le groupe 110 Bourgogne (contre 1,44 million lors de l’exercice 2021-2022).

RSE : trois objectifs

Le rapport d’activité du groupe pour l’exercice 2022-2023 a mis en exergue les trois objectifs RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) du groupe. Premier d’entre eux, l’augmentation de la valeur ajoutée pour les adhérents. Ainsi, 199 exploitations sont engagées auprès de Barilla et 97 en CRC (Culture raisonnée contrôlée), soit 39 184 hectares aux normes de durabilité européennes, dont 11 000 hectares de blé responsable, 2 270 hectares sous cahier des charges spécifiques… L’ensemble représente six semaines d’audits et 36 000 données collectées.

Deuxième axe, optimiser la gestion de l’énergie. Face à un prix moyen de l’électricité qui a bondi de 90 % depuis le 1er janvier 2023, un énorme travail a été mené. Alors que la facture aurait dû augmenter de 1 million d’euros, la ­coopérative a réussi à diminuer le prix moyen du kilowattheure.

Enfin, la coopérative cherche à mettre l’innovation au service de la durabilité. Cela passe par le travail du service agronomique, la mutualisation de la recherche en agriculture biologique, des OAD comme Abelio utilisés sur plus de 13 000 hectares. Ainsi, les trois plateformes ont réuni 300 participants et 30 diagnostics carbone ont conduit à lancer les démarches Opti'fertisol et Cap agronomie.

Au cœur de l’effet ciseaux

Aujourd’hui la campagne 2023 est bien engagée. « La récolte 2023 nous place au cœur de l’effet ciseaux. Si elle paraissait bonne, c’était sans compter sur le coup de chaud fin juin avec un gradient nord-sud couplé à des prix à la récolte en baisse et des charges élevées. Et comment conjuguer souveraineté alimentaire, donc produire plus et mieux pour répondre à nos besoins, alors que la balance alimentaire se réduit. Deux bonnes nouvelles toutefois : la non-­augmentation de la Redevance pour pollutions diffuses (RPD) et la ré-homologation du glyphosate. On verra les modalités d’application en France. À cela s’ajoute le verdissement de la Pac. Devrons-nous augmenter nos importations de produits alimentaires ? », a interrogé le président de la coopérative.

Alors que les récoltes comme les vendanges ont deux à trois semaines d’avance, que le monde agricole doit s’adapter, la coopérative cherche des solutions pour faire face au réchauffement climatique. Si l’optimisation de la gestion des couverts dans un but agronomique et économique est une piste pour faire fonctionner au mieux les sols avec moins d’outils, un voyage d’étude dans le Sud-Ouest, zone qui représente un climat qui serait celui du territoire de 110 Bourgogne à l’avenir, a permis de découvrir des filières qui pourraient être développées. Deux projets apparaissent : un projet apicole et la production de noisettes.

Dans ce contexte, l’agroclimatologue Serge Zaka est intervenu sur les évolutions et adaptations de l’agriculture de notre secteur jusqu’à la fin du XXIe siècle. « Je défends des résultats scientifiques, pas une idéologie », a insisté Serge Zaka.

Si le gel a toujours sévi en avril, les températures plus élevées, notamment en mars, posent problème car la végétation est plus en avance. Côté précipitations, si elles sont plus importantes qu’au début des années 1960 (jusqu’à + 10 % à l’est de la Bourgogne), les sécheresses estivales s’accentuent. Mais de multiples solutions existent en fonction des cultures (adaptations, nouveautés, agronomie, génétique).

« L’idée est de regarder ce qui va se passer et non se faire peur », a conclu Walter Huré.

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