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« 2018, un millésime exceptionnel »

Les vendanges sont sur le point de se terminer… Anne Buchet, responsable du laboratoire œnologique de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, annonce un millésime exceptionnel, faisant rimer qualité avec quantité.

Anne Buchet, responsable du laboratoire œnologique de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, s’exprime avec le sourire sur le millésime 2018.

« Le millésime 2018 s’annonce exceptionnel ! De mémoire de vignerons, une belle année comme ça, alliant quantité et qualité, ça remonterait à 1989. J’ai fait le tour des récoltes et je peux dire qu’il n’y a pas un grain de pourri. L’état sanitaire est parfait, je n’ai jamais vu ça depuis que je suis dans le métier. C’est que du bonheur !  », lance avec le sourire Anne Buchet, responsable du laboratoire œnologique de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher. 

En Loir-et-Cher, les vendanges touchent à leur fin. On a fini de ramasser le Sauvignon, le Chardonnay, le Gamay et le Pinot noir et l’on va finir cette semaine le Côt avec le Cabernet. Comme depuis deux-trois ans, les vendanges ont commencé précocement. Les vignerons étaient prêts et certains ont attaqué dès la dernière semaine d’août. L’avantage des vendanges précoces est que l’on travaille dans de superbes conditions : il ne pleut pas, il ne fait pas froid et les journées sont encore longues. Que rêver de mieux ?!

Cette année, la sécheresse alliée à de très fortes températures tout l’été ont causé du stress hydrique sur quelques parcelles. Une poignée de vignerons se sont laissés piéger par le mildiou. Et contrairement à ce que l’on peut entendre, c’est autant en conventionnel qu’en bio. Il est important de ne pas faire d’amalgame entre le bio et le mildiou. C’est une question de stratégie, ou de qualité de matériel, de réglages pulvé… Quelques exploitations du département ont perdu entre 20 et 30 % de leur récolte.

On peut dire que 2018 est l’année du vigneron, celui qui connaît ses terres, ses vignes, son matériel, la vinification… La sécheresse dépend des secteurs et des terres. La vigne aux racines profondes est encore très belle et ne manque pas d’eau, alors que la vigne en sol séchant a commencé à perdre ses feuilles dès le début du mois d’août, engendrant des problèmes de maturité sur des parcelles très localisées.

A contrario, chez certains, le stress hydrique était bien présent mais les grains ont continué de grossir. C’est un phénomène positif que l’on n’a pas l’habitude de voir.

Avec tout ce soleil, les raisins sont très différents des années précédentes. Celui qui va faire comme d’habitude va se planter. Cette année, la vinification va être particulière par rapport à l’alcool très fort, l’acide faible et l’azote assimilable pointé entre 20 et 30, soit dix fois de moins que les 200 milligrammes préconisés. Il va donc falloir mesurer si les levures ont de quoi manger et savoir quand apporter les nutriments azotés et dans quelle quantité. Les œnologues devront être performants afin d’aider les vignerons à adapter leurs vinifications.

Afin de maintenir la fraîcheur ligérienne de nos vins (éviter les vins trop peu acides ou dits mous), nous avons demandé une dérogation de l’acidification qui a été validée (la semaine dernière) par l’Inao et la Direccte, pour certaines appellations.

Ce millésime hors norme, avec un volume généreux, tant attendu par les vignerons loir-et-chériens à court de stock, s’applique aussi à l’échelle nationale… Se pose alors la question des marchés, notamment pour les négoces.

Bien que les petites appellations travaillent très peu avec les négoces (Valençay, Cheverny…), l’AOC Touraine elle, envoie énormément le Sauvignon aux négoces. Comment vont être les cours ? Est-ce que les professionnels vont être en capacité d’absorber tout le volume ? Ce sont des questions cruciales que se posent de nombreux viticulteurs inquiets. Mais, pour le moment, nous n’avons pas de réponses…

Avec un aussi beau millésime, ce qui est sûr, c’est que les particuliers seront au rendez-vous. Les amateurs de vin vont pouvoir acheter sans se priver ! »

Propos recueillis par Doriane Mantez

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