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350.000 € d’investissements au Gaec de Courcelles

Ces dernières années, l’élevage de Poilly-lez-Gien s’est modernisé : logettes et robot de traite. À la clé, une meilleure qualité du lait et un système moins contraignant.

Le tank à lait, d’une capacité de 7.200 litres.
Le tank à lait, d’une capacité de 7.200 litres.
© Olivier JOLY

Entre 2000 et 2003, le Gaec de Courcelles (Poilly-lez-Gien) a connu une série de rénovations pour un montant total de 350.000 € : soixante-dix-huit places de logettes pour les vaches laitières, trente-cinq places de logettes pour les génisses, une fumière couverte de 350 m2, une fosse à lisier de 320 m3 et trois silos de stockage pour l’ensilage. Commentaire de Jean-François Verkest, l’un des associés du groupement : « Ces investissements répondaient à des mises aux normes. Le bâtiment était fait pour soixante vaches laitières et nous ne voulions plus les voir en litière accumulée : les vaches étaient toujours sales, ce qui provoquait plus de mammites. En un an, nous avons divisé leur nombre par deux et nous maîtrisons notre taux cellulaire sous la barre de 250.000 unités par millilitre de façon régulière. Du temps de la litière accumulée, le fumier fermentait. D’où une augmentation de la température et un développement des bactéries pathogènes.»

Les logettes sont lavées manuellement deux fois par jour et sont paillées une fois par jour : 2 kg de paille par jour et par vache. Ajoutons que l’entretien est peaufiné avec une poudre asséchante à raison de plusieurs applications par semaine. Quant aux couloirs, ils sont raclés toutes les trois heures avec un système automatique. «La fumière est en contrebas d’un mètre : le racleur y déversait directement le fumier et, avec le tracteur, on le reprenait chaque jour pour le stocker dans la fumière. En 2007, nous avons installé un caniveau de reprise du fumier : au fond, il y a un système de va-et-vient et, au bout, un piston pousse le produit dans la fumière.» L’éleveur polisson explique les raisons d’être de cet aménagement : «Éviter de mobiliser un tracteur tous les jours pendant une vingtaine de minutes. Là, tout est automatisé. D’où un confort de travail. Problème : c’est de la mécanique. Il peut donc y avoir des pannes. Chaque système a son inconvénient !»

Un gain de trois heures par jour

En 2006, des tapis en caoutchouc furent installés dans les logettes afin de les rendre plus confortables : les emplacements étant en béton, il fallait mettre beaucoup de paille. Quatre ans plus tard, l’équipement fut étendu à tous les couloirs de vie des vaches :
«À force des raclages successifs, les couloirs étaient devenus glissants et les bêtes se blessaient.» L’acquisition de l’ensemble de ces tapis a représenté un investissement d’environ 16.000 €. Quid de la salle de traite ? Celle-ci datait de 1997 et disposait de 2x6 places. Temps de travail comprenant à la fois la traite et le nettoyage de l’aire bétonnée : environ deux heures et trente minutes. Matin et soir. Ce qui posa la question du robot. Celui-ci fut mis en service en octobre 2011. Montant de l’investissement : 140.000 €. S’y sont ajoutés 80.000 € pour l’aménagement du bâtiment : laiterie, local bureau, local machine, etc.

«Le robot mesure la conductivité du lait : cela permet de voir s’il y a une agression des mamelles par des germes. On peut aussi voir si le lait contient des grumeaux. Le robot permet de connaître la colorimétrie du lait et d’effectuer le comptage de cellules vache par vache. Autres informations recueillies : la pesée de la vache, qui indique, après un vêlage, si la vache est en reprise de poids ; le temps de rumination de chaque vache : un indicateur de la fibrosité de la ration ; la mesure de l’activité de la vache pour la détection des chaleurs. Globalement, le robot permet un meilleur suivi du troupeau qu’une machine à traire et un gain de temps de trois heures par jour. L’organisation du travail est plus souple : nous ne sommes plus autant liés aux horaires qu’auparavant.»

Un agrandissement de la fumière ?

Jean-François Verkest poursuit : «Chaque vache vit à son rythme.» Le robot travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il est uniquement arrêté deux fois par jour durant une heure au total pour un nettoyage automatique ainsi que pour deux opérations quotidiennes de maintenance de cinq à dix minutes chacune. «La vache quitte sa logette et s’approche du robot : celui-ci détermine si la vache est bonne à traire au non.» Le Gaec a fait le choix d’une seule stalle. Celle-ci est faite pour soixante-cinq à soixante-dix vaches. «Avec une production quotidienne comprise entre 2.300 et 2.400 kg (NDLR : proche du seuil de saturation), nous obtenons une bonne rentabilité du robot.» Les projets ? «En application de la nouvelle directive nitrates, il faudrait augmenter les capacités de stockage des effluents : par un agrandissement de la fumière ? En même temps, nous disposons de capacités d’épandage sur les Cipan.» Conséquence : des calculs sont encore à faire et une décision devra être prise avant le 31 octobre 2016.

L’exploitation en un coup d’œil

• Appellation : Gaec de Courcelles.
• Localisation : Poilly-lez-Gien.
• Trois associés : Laurent Prieur, Patrice Prieur et Jean-François Verkest.
• Année de création : 1990.
• SAU : 278 ha dont 210 ha de céréales destinées à la vente : blé tendre : 80 ha ; maïs grain : 70 ha ; orge d’hiver : 30 ha ; colza : 30 ha. Le reste est en production fourragère : maïs ensilage : 34 ha ; prairies : 34 ha dont la moitié de prairies naturelles.
• Cheptel : 77 vaches laitières.
• Quota : 754.000 litres (720.000 litres jusqu’au 01/04/2014).
• Chiffre d’affaires 2012 : 576.000 €.
• Excédent brut d’exploitation 2012 : 277.000 €. EBE 2013 : 158.000 €.
• Chiffre des ventes de lait : 284.000 €.
• Prix du lait payé au producteur en 2014 : 377,37 € les 1.000 litres.
• Taux de matière grasse 2014 : 38,7 %.
• Taux de protéines : 32,4 %.
• Collecteur : Sodiaal.
• Cellules : taux moyen de 170.000 cellules par millilitre. 100 % du lait est livré sous le seuil de 250.000 unités par ml.
• Spores butyriques : 91 % du lait sous le seuil de 850 unités par centilitre.

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