Aller au contenu principal

Abeilles : les morts étaient d’origine virale

Un apiculteur de Loiret voit ses abeilles mourir. Les analyses officielles incriminent un virus, plutôt que des phytosanitaires.

Le 22 mars dernier, un apiculteur de la région Centre-Val de Loire nous a alertés de la mortalité importante d’abeilles sur un de ses ruchers installé sur une commune du Loiret.

En ce début de période de butinage, le constat est plutôt spectaculaire.

De nombreuses butineuses, les pattes chargées de pollen, jonchent le sol devant les ruches. Venant s’ajouter à de nombreux problèmes que connaît le monde apicole, l’inquiétude est vive pour l’avenir de ce rucher.

L’incident est notable et mérite une analyse scrupuleuse.

Cette période correspondant au début de floraison des colzas, les premières réflexions se portent sur les traitements phytosanitaires en cours. Il est noté aussi que ce printemps se distingue par des oscillations de températures brusques sous un vent d’Est permanent peu propice aux butinages.

En cas d’incident de ce type, la DDCSPP (direction des services vétérinaires) et la DDRAF sont les seuls organismes d’Etat à même de conduire une enquête reconnue.

L’équipe déléguée sur le terrain a donc opéré les prélèvements et constats nécessaires.

Parallèlement aux analyses toxicologiques des abeilles et des plantes de colza réalisées par un laboratoire habilité d’Angers d’après les prélèvements, une enquête des pratiques agricoles de proximité est menée par les services de la DRAAF.

Dans un premier temps, seul l’agriculteur exploitant les deux parcelles de colza dont les floraisons sont les plus précoces et situées dans un rayon de 3 km par rapport à l’installation du rucher est contrôlé.

L’ensemble des autres exploitants du périmètre doivent fournir leurs factures de produits phytosanitaires et une copie de leur registre phytosanitaire.

Les analyses ont aujourd’hui rendu leurs verdicts : « Les analyses toxicologiques réalisées sur les cultures en fleur attestent que des produits insecticides et fongicides ont été utilisés dans la zone d’enquête peu avant la mortalité apicole. Cependant, les analyses réalisées sur les abeilles mortes du rucher atteint indiquent qu’elles ont été faiblement exposées aux substances retrouvées sur les cultures. Les concentrations détectées sont inférieures aux seuils de toxicité sur abeilles. En conséquence, l’hypothèse d’intoxication n’est pas retenue, les pratiques professionnelles des utilisateurs de produits ne sont (pas) en cause dans cette mortalité ».

Les pratiques des agriculteurs enquêtés sont relevées comme conformes à la réglementation, seul un fongicide homologué sur colza a été détecté et quantifié à doses non létales sur les abeilles prélevées.

L’enquête conclut à un problème d’origine virale.

Si cette procédure d’enquête a été une découverte pour les agriculteurs concernés par la proximité des ruchers, le sentiment de stigmatiser leurs pratiques a fortement ému, avant même que toute analyse soit faite.

Il est nécessaire de rappeler que nombres de facteurs peuvent intervenir dans ce type d’incident, les pratiques agricoles n’étant en réalité responsables que dans une minorité des cas, ainsi que le stipule le dernier rapport rendu par le ministère de l’Agriculture à ce sujet.

Si l’utilisation des produits phytosanitaires peut intervenir dans ces phénomènes, la cohabitation est pourtant possible et importante pour tous.

Les préconisations et rappels à la réglementation portés par les distributeurs et la FNSEA ainsi que la prise de conscience de l’importance des bonnes pratiques par les agriculteurs jouent un rôle prépondérant dans cette relation gagnant-gagnant.

Il est important que chacun apporte sa pierre à l’édifice afin de générer un climat de confiance sans céder au sentiment de culpabilité échafaudé par des constats trop rapides ou incomplets colportés par certains semeurs de trouble.

FRSEA Centre-Val de Loire

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Mardi 8 juillet, à Luplanté. Thibaud Guillou (à d.) montre au préfet Hervé Jonathan (au c.) le principe de fonctionnement du bassin tampon de son système d'irrigation qui lui permet de se diversifier.
Thibaud Guillou reçoit le préfet d'Eure-et-Loir pendant la moisson
En plein cœur de la moisson, le préfet d'Eure-et-Loir Hervé Jonathan s'est rendu mardi 8 juillet sur l'exploitation en…
En Île-de-France, la majeure partie des cultures ont vu le passage des moissonneuses-batteuses. L'occasion de faire un premier point des moissons.
En Île-de-France, une moisson 2025 précoce plutôt satisfaisante malgré quelques nuances
Le travail de moissonnage est bien avancé dans l'Île-de-France. Les rendements sont plutôt bons dans l'ensemble, surtout en…
Larchant, mercredi 1er juillet. L'unité de méthanisation Biogaz du plateau injecte dans le réseau depuis quelques minutes.
Le méthaniseur Biogaz du plateau injecte dans le réseau
Le méthaniseur Biogaz du plateau à Larchant a été mis en service le mercredi 1er juillet.
Le canton JA s'est attelé à la préparation de son animation la semaine dernière.
JA 45 prépare le comice de Briare
C’est au lieu-dit Rivotte, à Briare (Loiret), que la communauté de communes Berry Loire Puisaye organisera son comice samedi 2…
Les rendements 2025 s’annoncent en hausse pour l’orge, le colza et le blé tendre, mais les faibles cours du marché compromettent la rentabilité des exploitations.
Moisson : précocité record et rendements contrastés en Loiret
Dans le Loiret, la moisson 2025 s’est déroulée à un rythme inédit, avec des résultats globalement bons. Mais les prix décevants…
La Fédération des chasseurs de Loir-et-Cher a mis en place un comptage par drone au sein de la forêt de Marchenoir pour compter les grands gibiers, un dispositif inédit au sein du département.
Premier comptage de cerfs par drone sur le massif de Marchenoir
Il y a peu de temps a eu lieu un comptage de cerfs élaphes par drone à Marchenoir au sein du département de Loir-et-Cher. Cette…
Publicité