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Syndicalisme
Le collectif, une force pour apporter de la valeur ajoutée

Lundi 27 septembre, la FNSEA 41 tenait sa 75e assemblée générale à Saint-Firmin-des-Prés. À l'occasion, une table ronde « Face aux réalités, agriculteurs de demain » a été organisée.

La FNSEA 41 a organisé sa 75e assemblée générale lundi 27 septembre à Saint-Firmin-des-Prés.
La FNSEA 41 a organisé sa 75e assemblée générale lundi 27 septembre à Saint-Firmin-des-Prés.
© L.G. - Horizons

Lors de son assemblée générale, organisée à la Maison familiale et rurale de Saint Firmin-des-Prés lundi 27 septembre, la FNSEA 41, présidée par Didier Delory, a orchestré une table ronde intitulée « Face aux réalités, agriculteurs de demain ». Comme l’a rappelé Thomas Boulard, chargé de projet événementiel à JA Centre-Val de Loire et animateur de cette table ronde, les agriculteurs sont confrontés à des problématiques économiques, sociétales et environnementales. Pour y faire face, ils sont prêts à transformer leurs exploitations, « mais il faut que leurs actions soient valorisées et ramènent de la valeur », a insisté Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA, en introduction.

Trois agriculteurs de la région sont venus témoigner de leur expérience, de la manière dont ils ont pris en main « ces réalités avec des projets individuels et collectifs pour sécuriser leur activité et rendre transmissibles leurs exploitations ». Tous ont un point commun : ils comptent sur le collectif pour faire avancer leur projet.

Une association de producteurs HVE

Le premier témoin, Denis Jamet, est installé en grandes cultures dans le Cher et préside l’Association des producteurs HVE* du Berry. Celle-ci a été créée dans l’objectif de mutualiser les forces des agriculteurs engagés dans une démarche HVE.

Ce projet est parti d’une réflexion individuelle. Confronté à des difficultés d’implantation de colza, Denis Jamet a souhaité transformer son système. Progressivement, il a intégré de nouvelles cultures sur son exploitation. « Je suis passé de trois à une dizaine de cultures en cinq ans », affirme-t-il. Il a souhaité que ces changements apportent de la valeur économique sur sa ferme et répondent à des enjeux sociétaux via la labellisation HVE.

Peu à peu, son projet s’est transformé en une réflexion collective. « Nous étions plusieurs à réfléchir seuls, nous avons voulu nous réunir. » L'association des producteurs HVE du Berry est ainsi née. Pour valoriser au mieux leurs productions, ses membres ont réalisé une étude de marché sur la restauration collective, les grandes et moyennes surfaces et le circuit court. « En parallèle, nous travaillons sur une marque territoriale. La valeur ajoutée passera principalement par celle-ci », explique Denis Jamet. Si l'idée se concrétise, des problématiques persistent : « Ramener de la valeur ajoutée est plus difficile en cas de produits transformés, car nous devons tenir compte de tous les maillons de la chaîne ».

Un groupement d’employeurs

Benoit Latour, producteur de semences dans l’Indre-et-Loire, est lui aussi passé d'un projet individuel à un projet collectif. Agriculteur depuis 2008, la production de semences lui est apparue comme une opportunité économique et un moyen de conforter son installation. Dix ans plus tard, il a souhaité faire évoluer son système et a eu l’idée de passer 20 % de sa surface en agriculture biologique. Peu à peu, il s'est associé à d'autres agriculteurs et a créé avec eux un groupement d’employeurs. L'idée : mettre du matériel et des salariés en commun. « Cela nous permet de faire face à des pics de travaux importants. En agriculture biologique, les chantiers peuvent prendre beaucoup de temps, donc c’est un vrai plus. Quand ça va mal chez un producteur, ça va mal chez tout le monde. Nous avons l’obligation de réussir collectivement et c’est ce qui nous porte. »

RSE, valeur immatérielle

Dernier témoin, Alexis Descamps, éleveur laitier en Loir-et-Cher et responsable RSE** de la FNSEA 41. « J'ai découvert la RSE en discutant avec des entreprises qui, quand elles venaient chez moi, cherchaient toujours à avoir des informations. En faisant des recherches, j'ai compris que la RSE permettait de capitaliser des données immatérielles et que les entreprises s’en servaient pour conquérir des marchés et se donner une image. Ces données ont donc une vraie valeur. Je me suis alors dit qu'on pourrait imaginer une RSE au sein de nos exploitations », explique-t-il.

Une réflexion a été entamée avec l'AS Centre-Loire et le conseil départemental pour faire une RSE de la ferme Loir-et-Cher. « C'est une démarche longue, car ce n'est pas concret. Il est difficile de faire comprendre qu'en répondant à une enquête sur nos kilomètres de haies ou notre stockage carbone, on crée de la valeur. » Pour Alexis Descamp, la RSE est également un moyen d'engager un dialogue avec la population en montrant comment les agriculteurs travaillent.

« Ces exemples nous montrent que l'individualisme ne marchera pas. L'isolement ne doit pas prendre le dessus, surtout après la période Covid que nous avons vécue et qui nous a tous impactés. C'est le collectif qui reste le plus fort », a conclu Didier Delory.

*Haute valeur environnementale.

**Responsabilité sociétale des entreprises.

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