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Désherbage mécanique
Agri-structures : du matériel conçu par des agriculteurs et pour les agriculteurs

En Essonne, la famille Blot, agriculteurs de père en fils, conçoit et commercialise ses propres outils avec un fort intérêt pour le désherbage mécanique et le travail du sol.

Qui mieux qu'un agriculteur pour cerner les problématiques des agriculteurs et mettre au point des outils adéquats ? En Essonne, la famille Blot a fait ce pari depuis près de trente ans. Installé à Bois-Herpin, dans le sud du département, Agri-structures conçoit et fabrique de l'équipement agricole avec un domaine de prédilection : le désherbage et le travail superficiel du sol.

« C'est mon père qui a lancé l'entreprise en 1996. À l’époque il était déjà en semis simplifié, c'était un précurseur. Il bricolait pour lui et très vite il a commercialisé ses premières conceptions à d'autres agriculteurs intéressés », souffle Dorian Blot qui a aujourd'hui repris les rênes de la ferme et de l'entreprise. « Le fait d'être nous-mêmes agriculteurs nous amène a particulièrement bien connaître les problématiques agricoles et à concevoir du matériel qui répond à de vrais besoins. Nous sommes les premiers utilisateurs de nos matériels ». Dans cette exploitation convertie en bio depuis 2021, le ray-grass et la renouée liseron sont des sujets majeurs qui ont notamment donné lieu à la création de deux outils phares de la marque dans le domaine du désherbage mécanique : le scalpeur Scalp-AgriFlex et la bineuse autoguidée mécaniquement.

Un déchaumeur devenu scalpeur

Le scalpeur Scalp-AgriFlex est né de son petit frère le déchaumeur à disque AgriFlex. « Nous y avons adapté des dents et des ailettes de scalpage en 15, 17,5 ou 20 centimètres de largeur, explique Dorian Blot. À l'arrière, il y a une double rangée de peignes qui servent à faire remonter les adventices scalpées en surface pour favoriser leur dessèchement. On peut aussi ajouter en option une rangée de disques éjecteurs ». Les roues de contrôle à l'avant et à l'arrière permettent quant à elles de maîtriser la profondeur de travail, un autre critère important chez Agri-structures. « Nos outils sont tous pensés pour un travail du sol en superficie, ils sont légers, donc peu gourmands en puissance, ce qui permet d'avoir une grande largeur de travail pour un débit de chantier économiquement intéressant. Sur ce modèle par exemple, c'est un outil porté en 6 ou 8 mètres », complète l'agriculteur qui dit aussi être capable de s'adapter aux demandes spécifiques de ces clients.

Une bineuse brevetée

Face au ray-grass de plus en plus résistant aux désherbages chimiques, l'agriculteur essonnien a inventé un outil d'une simplicité presque déconcertante face aux autres offres du marché : une bineuse autoguidée mécaniquement. « Nous avons conçu une bineuse dont chaque module est guidé par un ski au sol qui permet le guidage et le réglage du terrage des dents de binage », résume simplement en souriant Dorian Blot. Pour que ce système — breveté  — fonctionne, il faut auparavant utiliser un semoir qui sera équipé de dents pour tracer les sillons au moment du semis. « À l'achat de la bineuse, nous fournissons les dents à adapter sur le semoir. Ensuite, la bineuse récupère le sillon tracé au moment du semis, le ski se cale dedans et il n'y a plus qu'à régler la profondeur de travail et l'écartement des dents. On s'affranchit d'un système électronique. C'est très simple, c'est juste du bon sens. Il n'y avait qu'un paysan pour penser à un système pareil », lance avec malice l'agriculteur. Là encore, chaque outil est conçu sur mesure, en fonction de la taille du semoir du client, de 3 à 10 mètres de large. Autre avantage, la bineuse peut être utilisée dans les céréales, les pois, les colzas, les maïs et les tournesols y compris à un stade avancé de la culture.

Une autre déclinaison de cette bineuse existe : la bineuse-étrille autoguidée qui permet de biner des parcelles semées en direct. La bineuse-étrille facilite le passage des dents de la bineuse dans la végétation grâce à son système de rotor — lui aussi breveté — et permet d'étriller le sol un peu à la façon d'une herse-étrille.

Une houe rotative pour l'automne prochain

Si ces deux précédents outils sont des incontournables chez Agri-structures, il leur manque, selon Dorian Blot, un élément de travail important qu'est le désherbage dans le rang. « J'ai acheté une houe rotative il y a quelque temps et, bien sûr, de son utilisation me sont venues des idées d'amélioration et de modifications », sourit ce touche-à-tout qui a fait des études de mécanique auto et une école de commerce avant de revenir sur la ferme. « L'idée est de concevoir un outil qui travaillera peu profond et à haute vitesse. Les évolutions du climat nous offrent des fenêtres d'intervention qui sont de plus en plus réduites. Il faut miser sur des outils qui permettent d'avoir du débit de chantier et qui soient peu coûteux », insiste Dorian Blot qui ambitionne de tester sa houe rotative au printemps pour pouvoir la présenter ensuite à l'automne prochain, lors du prochain salon Innov-agri.


Cet article fait partie d'un dossier Désherbage mécanique

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