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Agriculteurs et apiculteurs doivent travailler en synergie

La députée LREM Stéphanie Do s’est rendue sur une parcelle de betteraves au Plessis-Placy afin de mieux comprendre le cri d’alarme de la filière. Un apiculteur avait été convié par les producteurs pour témoigner.

Alors que se tenait le jeudi 6 août une rencontre au ministère de l’Agriculture avec des représentants de la filière betteravière, Stéphanie Do, députée de la 10e circonscription de Seine-et-Marne était accueillie, suite à sa demande auprès de la CGB Île-de-France, sur une parcelle de betteraves au Plessis-Placy.

La parcelle, dont la végétation verte devrait recouvrir le sol en cette période estivale, s’avère jaune et clairsemée, conséquence de l’interdiction des néonicotinoïdes alors que la pression des pucerons a été forte cette année. En l’absence de semences enrobées, trois traitements aériens ont été effectués. Ils se sont avérés inefficaces et coûteux.

Un exemple pour la députée qui souhaitait voir de ses « propres yeux ce qui se passe pour se faire le porte-voix de ses échanges au ministre ».

Outre le constat visuel, elle a échangé avec les producteurs présents - Jean-Baptiste Benoist, président du canton de Lizy-sur-Ourcq et apiculteur amateur sensibilisé au sujet des abeilles, Clément Moret, administrateur Téréos et Pierre Courtier, administrateur à la CGB Île-de-France - qui avaient convié Sébastien Véron, apiculteur à la tête de 1400 ruches, à venir témoigner.

La jaunisse entrainera à minima des pertes de 40 % soit 1000 euros/hectare, « une perte pour nous exploitants, mais également pour les industriels  », relève Pierre Courtier. « Et si nous produisons 40 % en moins, l’usine aura moins de volume à traiter et cela aura une répercussion sur les coûts de production et le prix payé  », ajoute Clément Moret.

«  Nous ne sommes pas contre la suppression des néonicotinoïdes. Ce qui nous gène le plus, c’est le fondement même de l’interdiction qui nous conduit dans une impasse technique. Les enrobages sur betterave à base de néonicotinoïdes ont été supprimés pour protéger les abeilles. Or, les abeilles ne viennent pas sur cette culture puisqu’elle ne fleurit pas. Sans oublier les conséquences en cascades  : sociale avec les emplois sur la filière, pour l’élevage (réduction du volume de pulpes – voir brève), environnementale avec la multiplication des traitements…  ».

Pour Sébastien Véron, qui produit 60  % de miel de grandes cultures, son principal ennemi est le varroa – pour lequel des traitements efficaces existent, et non les pratiques agricoles. «  Si la ruche est en bonne santé, l’environnement ne pose aucun problème. La perte d’abeilles sur mon exploitation est estimée à 3  %  » souligne l’apiculteur.

Et de rappeler, qu’on ne fait pas de miel de betterave, cette plante n’étant pas mellifère. S’il préfère des graines enrobées dans le sol à la multiplication des passages de pulvérisateurs, il rappelle : «  nous avons besoin de travailler en synergie, nous apiculteurs avec les exploitants agricoles. On nous oppose alors qu’on a besoin d’un partenariat. Je l’ai avec les exploitants du canton de Lizy-sur-Ourcq et tout ceux chez qui je mets mes ruches  ».

Laurence Goudet-Dupuis

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