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Agriculture de conservation et d’entraide en Sologne

Installé depuis le début de l’année en polyculture élevage (bovins, ovins, grandes cultures) à Dhuizon, Franck Baechler a fait le choix d’une agriculture de conservation et d’entraide.

Ancien conseiller à la chambre d’Agriculture, Franck Baechler est installé en tant qu’agriculteur depuis le début de l’année à Dhuizon.

Éleveur de bovins (race aberdeen-angus), d’ovins (race solognote) et céréalier, il a eu l’opportunité de s’implanter à côté de l’exploitation de Frédéric Thomas pour « créer des richesses sur le territoire via une communauté d’intérêts ». « Je ne suis pas à temps plein sur la ferme. Je garde mes métiers de consultant et formateur le temps de trouver un équilibre financier ».

Afin de se présenter, de faire visiter la ferme et d’expliquer sa façon travailler, il a accueilli la journée de l’élevage, organisée par les Groupes de développement de Lamotte-Neung et du Romorantinais conjointement avec la Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, mardi 18 septembre.

« Je connais Frédéric Thomas depuis plus de 10 ans, j’aime sa façon de travailler. Je voulais m’installer, mais je ne pouvais pas acheter. Et lui était preneur de trouver quelqu’un pour jeter un œil sur la ferme de temps en temps. On a trouvé un bon compromis dans ce système », explique-t-il.

Son matériel en propriété se limite à un semoir à engrais, une remorque, des citernes à eau et des barrières, le reste du travail se fait par de l’entraide avec les agriculteurs voisins, de la location de matériel et le recours au travail à façon grâce à une ETA qui travaille dans la même approche de semis direct.

Installée en zone défavorisée, l’exploitation compte une SAU 72 ha, dont 36 ha cultivés, 28 ha de prairies et 8 ha de surface fourragère annuelle (seigle-pois). « Je suis 100 % en location et 100 % en plein air (pas de bâtiments). C’était mon choix de départ ».

Engagé dans une MAE en système polyculture élevage-évolution, dont l’objectif est de dépasser 47 % d’herbe à partir de 2020, Franck Baechler a fait le choix de l’agriculture de conservation : elle « redonne au sol le premier rôle dans la production végétale. C’est un milieu vivant qu’il faut protéger pour améliorer son fonctionnement ».

Basée sur trois principes agronomiques fondamentaux - abandon du travail du sol, couverture permanente du sol, rotation longue -, cette technique est aussi appelée semis direct sous couverture végétale (SDSC).

Sur toutes ses parcelles il a implanté après moisson un couvert multi-espèces (colza, radis fourrager, sorgho, maïs, féverole, tournesol, lin, sarrasin, vesce commune, pois) et du ray grass anglais, de la fétuque élevée, du trèfle blanc (1/2 nain et nain) pour ses prairie temporaires.

Pour aller plus loin dans son système, il a fait le choix d’intégrer le pâturage et l’élevage adaptatif pour « mettre les animaux au service du sol », avec l’association bovins/ovins pour un pâturage tournant en totale autonomie fourragère (100 % à l’herbe, couverts végétaux et zéro achats d’aliments).

Le troupeau de vaches aberdeen angus est maintenant accompagné d’un troupeau de brebis de race solognote : "Aujourd’hui j’ai cinquante brebis, mon objectif serait d’atteindre les cent en 2019. « J’ai toujours voulu intégrer des bêtes au système. Les brebis vont me permettre d’optimiser le retour sur investissement et l’ensemble des deux troupeaux d’améliorer le potentiel de mes sols. Le plus dur pour moi va être de savoir se détacher de l’affectif vis-à-vis des animaux ».

L’étape cruciale du projet sera de savoir bien valoriser la viande en direct : un métier à part entière.

Devant une trentaine d’agriculteurs, Franck Baechler est également intervenu sur le système techno-pâturage, basé sur la planification annuelle du pâturage. « La technique dite fil avant fil arrière est utilisée à la conduite du pâturage couplée à un chargement instantané très élevé et à une rotation de pâturage très rapide (1 à 2 jours) favorisant la repousse immédiate de l’herbe », détaille-t-il.

Même si il faut un changement de parcelle tous les 1-2 jours, pour lui ce n’est « pas si chronophage » car les clôtures sont déjà en place, il suffit juste d’ouvrir la porte.

Afin de « continuer de créer des richesses tout en sécurisant le système d’entraide existant », Franck Baechler a déjà en tête quelques projets transversaux qui pourront s’ajouter à long terme pour installer des jeunes : autour des abeilles, des volailles (en parc mobile), des légumes...

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