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Alexandre Plateau : « je ne sais pas encore si je vais continuer »

Éleveur à Arrou et président de Jeunes agriculteurs, Alexandre Plateau cultive de la betterave sucrière et de la betterave fourragère depuis quatre ans mais cette année est peut-être la dernière.

« Cette année, j'ai fait 38,5 tonnes dans des terres où quelques années plus tôt j'avais obtenu 117 tonnes de betteraves à 16 °, témoigne, un brin dépité, Alexandre Plateau. Et en fourragères, c'est la catastrophe aussi avec environ 40 tonnes. Je crois que nous avons été plus touchés par la virose. Pourtant, j'avais semé plus tard que d'autres… Ensuite, j'ai fait sept tours d'irrigation, comme c'était déjà sec, pour faire lever et ensuite au rythme habituel. Ça m'a peut-être fait gagner 15 tonnes mais ça ne paye même pas l'irrigation. En plus, comme elles sont très petites, les betteraves ne montent pas toutes dans l'arracheuse, il en reste dans la parcelle  ».

Jeune éleveur installé à Arrou, Alexandre Plateau se demande s'il va continuer.

«  Le traitement de semences est indispensable mais dosé avec 30  % de principe actif en moins, je me demande s'il sera efficace… Cette année, les traitements n'ont pas été actifs, les betteraves sont restées jaunes toute l'année. Pour moi, la perte se chiffre à 12  000 euros pour 12,5 hectares. En général, je table sur 100 tonnes à 25 euros par hectare. J'ai un quota de 1  000 tonnes. Je m'interroge sur le fait de continuer. Si je récupère mes parts sociales chez Tereos, 10  000 euros, ça bouchera une partie du trou… Une chose est sûre, je ne ferai plus de betteraves fourragères puisque le traitement de semences ne sera pas ré-autorisé sur celles-ci  ».

L'agriculteur pourrait «  repartir sur du colza, il n'y a pas d'irrigation. La marge serait meilleure sans se casser les pieds… Voire sur du maïs. Il ne reste à la betterave que son intérêt agronomique. Je voulais en faire car avec les terres qu'il y a ici j'espérais revenir sur des potentiels corrects. Mais je m'interroge sur la réaction des planteurs. J'attends de voir aussi comment les sucreries vont indemniser. Ce sont de grosses entreprises, or, il n'y a que notre zone qui est impactée. La discussion va être compliquée mais s'ils veulent sauver la filière et garder leurs planteurs… Je n'ai pas pris de décision encore, je me laisse jusqu'en décembre  ».

Pour les éleveurs, la question de la pulpe de betterave pour nourrir les animaux se pose également  : «  J'ai eu huit camions de pulpe, j'en prends tous les ans, je fais la commande en même temps que la semence. Je pense que les planteurs sont servis en premier. Ça risque d'être plus problématique pour les éleveurs qui en auront besoin pour compenser une baisse en herbe. Et puis on ne sait pas si nous pourrons avoir de l'écume*…  »

Hervé Colin

*amendement de fond, sous-produit de la betterave sucrière.

 

 

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