Portrait
André Guérineau, un destin sculpté dans le bois
André Guérineau, installé aujourd’hui à Herbault (Loir-et-Cher), coule une retraite paisible, toujours guidé par sa passion pour les maquettes en bois.
André Guérineau, installé aujourd’hui à Herbault (Loir-et-Cher), coule une retraite paisible, toujours guidé par sa passion pour les maquettes en bois.

Une passion ne naît jamais par hasard. Pour André Guérineau, la conception de maquettes en bois s’explique sans doute par la douce mélancolie d’une enfance heureuse, dont les souvenirs ont refait surface sans crier gare. « J’ai vécu à la ferme jusqu’à mes 8 ans. J’en garde de merveilleux souvenirs. Je crois qu'à travers ces maquettes, j’avais envie de revivre mon enfance », confie André Guérineau, comme emporté par une madeleine de Proust.
Une carrière de facteur
Ce passé lointain est remonté à la surface au début des années 90, alors qu’André Guérineau était facteur. Avant d’exercer ce métier pendant près de trente ans, il avait exploré d’autres voies. Après l’obtention de son certificat d’études à 13 ans, il s’oriente vers un apprentissage en charcuterie. Il exerce ce métier durant trois ans, avant de comprendre qu’il n’est pas fait pour rester enfermé dans un laboratoire. Ce qu’il aime, c’est le contact humain. C’est ainsi qu’il commence sa carrière de facteur, un métier qui lui permet de tisser des liens avec chacun. « Même si je n’avais pas de courrier, un bonjour et une petite discussion étaient primordiaux », raconte le retraité loir-et-chérien.
Une passion pour s’échapper
C’est au cœur de ces années épanouissantes que naît sa passion pour les maquettes en bois. Une passion, ou presque un don tombé du ciel, tant André Guérineau laisse parler son imagination. Sans plan ni formation préalable, en bon autodidacte, il se lance à partir d’une simple photo dans la fabrication de ses premières charrettes et carrioles. « J’aime bien m’évader et me retrouver seul pour concevoir mes maquettes », explique-t-il.
Créateur infatigable, quand une idée lui vient, il s’y consacre avec détermination, parfois jour et nuit, jusqu’à la concrétiser en trois semaines. « Je me suis un peu calmé, mais à une époque, je fabriquais des pièces sans même savoir ce que j’allais en faire », sourit-il.
Des maquettes à l’image de sa vie
Aujourd’hui, André Guérineau ne compte plus le nombre de maquettes qu’il a créées : véhicules agricoles, salles de classe complètes ou encore un étal de charcuterie. En y regardant de plus près, ses réalisations évoquent souvent des objets ou des scènes liées à sa propre vie. Comme un besoin d’immortaliser les souvenirs, de les graver dans le bois.
Chaque année, lors des comices agricoles en Loir-et-Cher, il expose ses maquettes, partage sa passion et, ce faisant, livre un peu de son histoire. Et après avoir recréé tant de fragments de vie en bois, que retient-il de la sienne ? « Ce n’était pas si mal. Mes parents n’étaient pas riches, mais on se débrouillait avec ce qu’on avait. Je suis encore en pleine forme, et ça, c’est une chance », conclut-il.
Biographie
- 16 août 1948 : naissance.
- 1990 : début de la passion pour les maquettes en bois.
- 2004 : départ à la retraite.