Les femmes en agriculture
Anne-Aël Leroy, une détermination sans faille
Anne-Aël Leroy, 30 ans, est éleveuse de vaches laitières au Domaine du Ciran, dans le Loiret, où elle s'est installée en 2022. Pourtant, c’est en Bretagne, bien loin du monde agricole, qu’elle a grandi.
Anne-Aël Leroy, 30 ans, est éleveuse de vaches laitières au Domaine du Ciran, dans le Loiret, où elle s'est installée en 2022. Pourtant, c’est en Bretagne, bien loin du monde agricole, qu’elle a grandi.

Après une scolarité « classique » et l’obtention d’un bac S en tant que bonne élève, Anne-Aël Leroy nourrissait l’idée de devenir vétérinaire. Mais en classe de terminale, enfermée entre quatre murs, elle rêve du grand air et des grands espaces. « J’aimais les animaux et je me suis dit : autant les voir en bonne santé que sur une table d’opération », se souvient-elle.
Après son bac, elle décide de se tourner vers l’agriculture et choisit un BTS Acse (Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole) en alternance. La recherche d’un patron s’avère difficile, mais elle persévère jusqu’à en trouver un non loin du domicile de ses parents. « Ça n’a pas été simple, j’ai dû faire trente demandes de stage avant de trouver quelqu’un qui a accepté de me prendre. » Lorsqu’on lui demande pourquoi elle a essuyé tant de refus, elle ne mâche pas ses mots : « J’avais 18 ans, je faisais 50 kg toute mouillée, je n’étais pas issue du milieu agricole et j’étais une femme ».
De la Bretagne au Loiret
À la suite d'un BTS et d'une licence, elle décide de suivre son compagnon dans le Loiret. Pendant cinq ans, elle travaille à la chambre d’Agriculture du département avant de trouver enfin l’exploitation qui lui correspond : le Domaine du Ciran. Déterminée et pleine d’énergie, elle entreprend de transformer une ancienne chèvrerie pour accueillir ses vaches laitières. Trois ans de travaux sont nécessaires. « Je suis fière, car j’ai fait le plus gros moi-même et aujourd’hui, c’est tout à fait comme je l’imaginais. » À la vue des photos avant les travaux, le résultat actuel est tout simplement stupéfiant. « Dans les prochaines semaines, je vais pouvoir commencer à vendre mes productions », se réjouit Anne-Aël Leroy.
Fière de son parcours, elle reconnaît toutefois que le chemin n’a pas été simple : « En tant que femme, ce n’est pas facile. Il est compliqué de changer l’image de certains qui ne veulent pas nous voir comme des cheffes d’exploitation ». Pourtant, par sa détermination et son travail, Anne-Aël Leroy est la preuve éclatante que les femmes ont toute leur place à la tête des exploitations.
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