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Antoine de La Poterie, la relève du cotignac

À 21 ans, Antoine de La Poterie a relancé la production du cotignac d’Orléans. À la tête de la Maison Gouchault, il redonne vie à une spécialité locale.

Antoine de la Porterie
Antoine de la Porterie
© F.J. - Horizons

Tout est parti d’un article paru en août 2024 évoquant la disparition du cotignac ­d’Orléans (Loiret) dans sa version originale. Son oncle, Benoît Gouchault, dernier confiseur à détenir la recette originale, avait cessé la production en 2021. « On en avait parlé pendant l’année 2024 pour recommencer à en faire, raconte Antoine de La Poterie. Il m’avait dit oui, on va recommencer, mais il n’était pas très motivé ».

Quelques semaines plus tard, alors qu’il marchait dans les Pyrénées, le jeune homme repense à l’article. « J’ai appelé mon oncle, je lui ai dit : tonton, il faut qu’on fasse quelque chose ». En octobre, la production redémarre sous la structure encore active de la Maison Gouchault. « J’ai été voir ses clients historiques. Ils nous ont suivis tout de suite parce que le cotignac leur manquait. » Dès les premières semaines, cinq cents boîtes sont commandées.

Une recette jalousement gardée

La recette, transmise de génération en génération, reste inchangée. « On travaille à partir du coing, qu’on transforme en jus avant de le cuire lentement. Ensuite, on coule à chaud dans les petites boîtes en bois. » Ces boîtes, fabriquées dans le Jura, sont semblables à celles utilisées autrefois pour les fromages. « Ce ne sont pas exactement les mêmes que celles de mon oncle, mais ça ne change rien au produit », précise le jeune homme âgé de 21 ans.

Un lien agricole très fort

Le jeune confiseur veille aussi à maintenir un lien avec le monde agricole. « Il n’y a plus beaucoup de coings par ici, donc ça a été compliqué de trouver une production complètement locale, explique-t-il. On a quand même réussi à en trouver une tonne dans la région. Si ce n’est pas assez cette année, on en prendra plus l’an prochain ». Plusieurs producteurs du Loiret et d’Indre-et-Loire se montrent intéressés. « Beaucoup avaient arraché leurs cognassiers, mais certains envisagent d’en replanter. »

Un ancrage local à reconstruire

Encore étudiant, Antoine suit en parallèle un cursus en école de commerce à Paris. « Quand j’ai des stages à faire, je les fais chez moi », sourit-il. Une expérience qu’il mène avec pragmatisme et attachement. « On ne fait pas ça juste pour le business. Évidemment, il faut que ce soit rentable, mais on le fait avant tout pour l’histoire du cotignac et pour la tradition qu’il représente. »

Aujourd’hui, la production se poursuit à un rythme régulier. « Mon oncle est à la retraite, mais il continue de venir aider », souligne Antoine de La Poterie. Sous sa direction, la Maison Gouchault a retrouvé son activité. « Quand les clients nous disent qu’ils sont contents de retrouver ce goût, on se dit qu’on a bien fait de recommencer. »


Dates clés :

  • 1975 : recette originale du cotignac.
  • 2004 : naissance d'Antoine de La Poterie, dans le Loiret.
  • 2024 : relance du cotignac à Lailly-en-Val (Loiret).
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