Aller au contenu principal

Apiculture et agriculture : partenariat gagnant sur le canton de Lizy-sur-Ourcq

Un maillage de jachères méllifères a été implanté sur le canton de Lizy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne). Un apiculteur, en partenariat avec les agriculteurs, y a installé des ruches.

Partant d’un constat de plus en plus prégnant d’une opposition entre les pratiques agricoles et la biodiversité, les agriculteurs du canton de Lizy-sur-Ourcq ont décidé d’implanter un maillage de jachères mellifères sur les communes du canton.

Dès l’automne 2017, Jean-Baptiste Benoist, président de canton, s’est lancé dans cette opération agronomique, faunistique et surtout médiatique. Fédérant les exploitants du canton, il s’est attaché à composer un mélange favorable pour les insectes pollinisateurs, qui se sème facilement et dont la gestion ne posera pas de problème.

Composé d’une dizaine d’espèces comme le tournesol, le sainfoin, la phacélie, le bleuet ou autres astéracées, le mélange offre une floraison étalée, diversifiée en pollen et en nectar.

« L’ensemble des parcelles, une trentaine sur le canton, totalise six hectares de fleurs pour les abeilles. Ces jachères permettent d’apporter un complément de ressources alimentaires à un moment où il n’y a plus de floraison dans nos champs et dans l’environnement », précise Jean-Baptiste Benoist.

Pierre Courtier, exploitant sur la commune de Lizy-sur-Ourcq a rejoint rapidement cette opération « parcelle fleurie ». « Pour moi, cela a un réel sens sur notre métier, notamment avec tout l’écosystème autour de mon exploitation. J’ai implanté une jachère mellifère à Echampeu, hameau de Lizy-sur-Ourcq, en bordure de maisons, pour montrer que l’on prend soin de notre environnement et pour favoriser le développement des abeilles. » 

Mais cette opération représente aussi un véritable enjeu de communication. Toutes ces jachères sont positionnées le long d’axes passants comme des ronds-points, ou les entrées de communes de Tancrou, Trocy-en-Multien, May-en-Multien, Congis-sur Thérouanne, Etrepilly, Dhuisy, Puisieux, entre autres.

Sur chaque jachère, une banderole a été posée avec un message simple « Grâce aux agriculteurs, des fleurs pour les abeilles ». Si les jachères mellifères apportent un plus à tous les insectes pollinisateurs, l’abeille en est le symbole.

Pour Charles Garnier, exploitant à May-en-Multien, cette opération est aussi une réussite en terme de communication avec un message simple, des parcelles judicieusement placées et des fleurs qui embellissent le paysage. « Mon épouse tient une boutique à la ferme, elle ne compte plus les questionnements sur ces jachères fleuries. Certains clients demandent même s’ils peuvent cueillir un bouquet de fleurs ou prendre une ou deux têtes de tournesol. »

Même constat pour Jean-Baptiste Benoist qui constate que de nombreuses personnes s’arrêtent pour ramasser des graines ou simplement prendre une fleur.

Lors de ses tournées pour vérifier ses ruchers, Sébastien Véron, apiculteur, s’est aperçu du maillage de jachères mellifères et, tout naturellement, s’est rapproché de Jean-Baptiste Benoist. « J’ai souhaité implanter des ruches sur ces jachères pour vérifier si l’apport de pollen aux abeilles est significatif à une période où il se raréfie, car elles en trouvent beaucoup moins, les floraisons de printemps ou d’été étant terminées. »

Les discussions entre professionnels de l’agriculture et de l’apiculture, dont les activités sont complémentaires, permettront d’améliorer la composition des jachères.

La phacélie offre une floraison remarquable, mais elle ne dure pas assez longtemps pour les abeilles. Les bleuets, le mélilot et le sainfoin sont des espèces qui favorisent la production de miel et produisent du pollen. Le tournesol, lui, est intéressant à double titre : l’esthétique et le pollen.

Pour Sébastien Véron : « Cette opération a débouché sur un partenariat très positif avec les agriculteurs locaux qui mériterait d’être développé et pérennisé. »

Jean-Bapstiste Benoist et Sébastien Véron ont ensuite évoqué la nécessité de décaler les dates de semis. En effet, l’intérêt de ces fleurs réside dans le fait qu’elles fleurissent fin juin-début juillet, à un moment où la ressource est faible après les floraisons de printemps et avant celles d’automne. Il est donc nécessaire de faire évoluer la date du premier mars, date d’implantation des jachères mellifères pour une comptabilisation en SIE, et élargir la composition des mélanges. 

Si les agriculteurs se sont facilement prêtés au jeu pour implanter les jachères puisque chacun a préparé et semé sa parcelle, il a fallu monter le projet financièrement et trouver partenaires pour accompagner ce projet.

« L’achat des semences et la conception des banderoles ont couté près 4 000 euros. Si la FDSEA de Seine-et-Marne et le canton syndical de Lizy-sur-Ourcq avaient décidé de mobiliser des fonds, c’est tout naturellement que je me suis rapproché de la caisse locale du Crédit agricole de Lizy-sur-Ourcq. Son président, Jérôme Garnier et son directeur ont, tout de suite, répondu à notre sollicitation », a tenu à préciser Jean-Baptiste Benoist.

Six hectares de jachères mellifères, trente parcelles, une trentaine d’agriculteurs, des retombées directes auprès des citoyens, un partenariat agricole/apicole, cette opération est une véritable réussite et montre tout l’intérêt des agriculteurs à accompagner le développement de la biodiversité.

A noter que cette action s’ajoute aux 1200 hectares engagés dans des mesures agro-environnementales biodiversité depuis deux ans. Maintenant, le challenge est de pérenniser cette action et de la développer à l’échelle du département.

S. Dupuis, FDSEA 77

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Larchant, mercredi 1er juillet. L'unité de méthanisation Biogaz du plateau injecte dans le réseau depuis quelques minutes.
Le méthaniseur Biogaz du plateau injecte dans le réseau
Le méthaniseur Biogaz du plateau à Larchant a été mis en service le mercredi 1er juillet.
Le canton JA s'est attelé à la préparation de son animation la semaine dernière.
JA 45 prépare le comice de Briare
C’est au lieu-dit Rivotte, à Briare (Loiret), que la communauté de communes Berry Loire Puisaye organisera son comice samedi 2…
Les rendements 2025 s’annoncent en hausse pour l’orge, le colza et le blé tendre, mais les faibles cours du marché compromettent la rentabilité des exploitations.
Moisson : précocité record et rendements contrastés en Loiret
Dans le Loiret, la moisson 2025 s’est déroulée à un rythme inédit, avec des résultats globalement bons. Mais les prix décevants…
La Fédération des chasseurs de Loir-et-Cher a mis en place un comptage par drone au sein de la forêt de Marchenoir pour compter les grands gibiers, un dispositif inédit au sein du département.
Premier comptage de cerfs par drone sur le massif de Marchenoir
Il y a peu de temps a eu lieu un comptage de cerfs élaphes par drone à Marchenoir au sein du département de Loir-et-Cher. Cette…
Vendredi 18 juillet, à Cernay. Les établissements Duret ont organisé une démonstration de l'Axial Flow 10, dernière-née des moissonneuses-batteuses Case IH.
L'Axial Flow 10, star du Démo tour de Case IH 📹
Dans le cadre du Démo tour Case IH, les établissements Duret ont présenté plusieurs moissonneuses-batteuses vendredi 18 …
Jeudi 17 juillet, à Chevilly. Lors d’une visite dans une exploitation, la préfète Sophie Brocas et les représentants de la gendarmerie ont échangé avec les agriculteurs sur la recrudescence des vols en milieu rural.
La préfète de la région Centre-Val de Loire à la rencontre des agriculteurs
En Beauce loirétaine jeudi 17 juillet, la préfète du Loiret et de la région Centre-Val de Loire, Sophie Brocas, a rencontré…
Publicité