Interview

Maxime Liévin : « Apporter des perspectives positives et prendre du recul pour penser à demain et se projeter »

Horizons : Alors que l’assemblée générale de Jeunes agriculteurs de Seine-et-Marne approche, que retenez-vous de cette première année de mandature ?

Maxime Liévin : Une première année très sport mais tout aussi enrichissante pour Nicolas Gibier, le secrétaire général, et moi-même. Cette prise de responsabilité était un baptême du feu alors qu’il fallait assumer les manifestations agricoles historiques du début de l’année. Débuter le Salon de l'agriculture encerclé par les CRS puis se retrouver dans la foulée parmi les quelques agriculteurs à parler au Président de la République ont rendu ce début de mandature mémorable.

La météo très pluvieuse a malheureusement rendu les travaux très difficiles dans nos fermes. La récolte 2024 en est le juste reflet. Cela a impliqué de nombreux rendez-vous, en lien avec la FDSEA 77, pour formuler plusieurs requêtes aux représentants de l’État dans le but d’essayer de soutenir au mieux les agriculteurs seine-et-marnais.

Le contexte politique de l’année avec la dissolution, puis la censure, a nécessité beaucoup d’énergie. Nous avons eu l’impression de répéter les mêmes choses tout au long de l’année aux représentants politiques du secteur. Je n’imagine même pas le travail colossal pour nos représentants du national.

Enfin, une note positive. Nous avons réussi, grâce aux collaboratrices, au comité d’organisation et aux bénévoles, à réaliser un très beau Festival de la terre au mois de septembre dernier. La météo nous a aidés, même si le début de semaine de préparation était chaotique. Cette manifestation pour nous les JA, nous permet de nous retrouver, de se serrer les coudes, de sortir de nos fermes et de partager des moments conviviaux. Je pense également que c’est un pari réussi pour communiquer positivement sur l’agriculture auprès du grand public avec 16 500 visiteurs. Et, je l’espère, nous avons marqué des points sur le plan politique pour que l’agriculture française reste une priorité, et cela, peu importe les changements de gouvernements passés et à venir.

À l’aube de cette nouvelle année, quels seront les principaux dossiers portés par JA 77 ?

Les élections chambre d’Agriculture ont rythmé cette fin d’année 2024 et début 2025. À l’heure où j’écris ces lignes, le scrutin se clôture à peine et nous ne connaissons pas les résultats. J’ose espérer que la FRSEA et les JA auront conservé la chambre d’Île-de-France. Dans cette perspective, il va falloir que tous les élus fassent redescendre au mieux dans les fermes le rôle de la Chambre, car la campagne nous a montré que les agriculteurs ont du mal à mettre les mots sur le rôle de cet organisme dans leur quotidien.

Nous avons bien évidemment le prochain Festival de la terre en ligne de mire, qui aura lieu à Villebéon. Cette fête a vocation à être présente sur tout le département afin que tous les cantons puissent participer. Nous avons un comité d’organisation très motivé qui l’a emporté face à deux autres candidatures.

Enfin, depuis quelques années, nous organisions une soirée JA 77 au mois d’août, mais le moment n’est pas forcément opportun. Nous nous posons la question de faire une manifestation similaire sur une autre période de l’année, toujours dans un esprit de convivialité et de cohésion d’équipe.

L’assemblée générale est placée sur le thème « Réussir demain : comment bâtir une exploitation performante et durable ». Pourquoi ce choix ? Qu’en attendez-vous ?

C’est un choix assumé. Toute l’année a été très négative : mauvaise météo, mauvaises récoltes, mauvais climat politique. Avec Nicolas Gibier, nous souhaitons sortir la tête de l’eau et donner des perspectives plus positives et, surtout, amener chacun à prendre un peu de recul pour penser à demain et se projeter. Nous attendons de l’intervenant, Gilles Cavalli, confondateur d’Agrifind, qu’il ouvre l’esprit de tous, qu’il donne des clés, des exemples et du positif pour que chacun ressorte avec un petit germe d’idée ou une pensée plus positive.

Que diriez-vous à vos collègues JA pour qu’ils assistent nombreux à ce grand rendez-vous ?

C’est le seul moment de l’année où tous les adhérents peuvent se retrouver et ont le temps d’échanger, contrairement au Festival de la terre où nous sommes tous à nos tâches. Cette assemblée générale est l'occasion de dresser le bilan de 2024, de mettre en lumière le rôle de notre syndicat et d'avoir des moments privilégiés avec nos partenaires et nos représentants politiques. C’est un temps fort du syndicalisme et l’occasion pour les adhérents de porter leurs remontées terrain.