Aller au contenu principal

Arvalis explore en Beauce les effets du changement climatique

Arvalis-Institut du végétal vient d’ouvrir sa station de phénotypage à haut débit à Ouzouer-le-Marché (Loir-et-Cher). Ce nouvel outil va permettre aux chercheurs de comprendre les mécanismes qui permettent aux plantes de mieux tolérer les situations de sécheresse.

Ouzouer-le-Marché, le 12 mai. En associant une console de capteurs et des serres mobiles, Arvalis compte mieux comprendre l’effet du changement climatique sur les plantes cultivées.
Ouzouer-le-Marché, le 12 mai. En associant une console de capteurs et des serres mobiles, Arvalis compte mieux comprendre l’effet du changement climatique sur les plantes cultivées.

Comme c’est un des effets du changement climatique dans nos régions, cet investissement de 8,7 millions d’euros est un outil pour l’avenir.

La station consiste en huit grandes serres mobiles montées sur des rails. Elles se déplacent automatiquement, dès que la pluie actionne des capteurs, pour protéger les rangs de maïs au sol. L’objectif est de provoquer des stress hydriques. Sur les mêmes rails, d’autres portiques transportent une batterie de capteurs qui mesurent régulièrement les caractéristiques des maïs, aussi bien ceux protégés de la pluie par les serres que des maïs voisins qui, eux, reçoivent la pluie normalement.

Là où il fallait plusieurs techniciens pour prendre des mesures pendant plusieurs heures, les capteurs réalisent l’opération en quelques minutes. Ils récoltent ainsi beaucoup de données rapidement. Et c’est là que commence une étape moins spectaculaire mais largement aussi importante : le traitement de cette grosse masse de données.

Avec ces informations, l’objectif d’Arvalis est de mieux comprendre les effets du changement climatique sur les plantes cultivées.

Depuis quelques années, malgré le progrès génétique, les rendements plafonnent, sans doute sous l’effet du réchauffement du climat. Comme ce phénomène est global, cette plate-forme d’Ouzouer-le-marché s’inscrit dans un réseau d’une petite dizaine de stations similaires en France, mises en œuvre par plusieurs organismes de recherche et développement au sein d’un projet global appelé Phénome.

Et comme l’échelle nationale ne suffit pas, ce réseau échange ses données avec des réseaux équivalents partout dans le monde, en particulier aux États-Unis, en Allemagne ou en Australie.

La technique du phénotypage massif vient compléter celle du génotypage de masse qu’on pratique déjà depuis quelques dizaines d’années. Connaître les gènes, on sait faire. Mais le problème, c’est qu’on ne sait pas forcément à quoi ils servent. Du coup, il faut se pencher sur le phénotype, c’est-à-dire l’expression de ces gènes selon l’environnement.

Quand on ne recherche qu’un critère simple qui ne dépend que d’un gène, ce n’est pas forcément facile mais ça peut aller vite. Finalement, pour un gène des parents, on a une chance sur quatre de le voir s’exprimer chez ses descendants. Mais dans le cas d’un critère compliqué comme la résistance au stress hydrique, qui peut dépendre de centaines de gènes, le nombre de combinaisons est incommensurable. D’où la nécessité de collecter beaucoup de données pour repérer dans les populations les individus qui résistent le mieux.

La plate-forme d’Ouzouer-le-Marché permet de faire sauter une limite à ce travail en automatisant la collecte de données à la machine plutôt qu’à la main.

Retrouvez ici une vidéo pédagogique sur le phénotypage.

Jacques Mathieu, directeur d’Arvalis-Institut du végétal, explique ci-dessous le principe du phénotypage.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

De gauche à droite, Éric Thirouin, président de l'AGPB, François Jacques, secrétaire général d'Arvalis, Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France, Mélanie Franche, ingénieure chez Arvalis et animatrice de la filière Orges brassicoles, Philippe Dubief, président de la filière orges brassicoles pour Arvalis et l'AGPB, Jérôme Fabre, directeur de la région Est d'Arvalis, Benoît Piétrement, président d'Intercéréales, Jean-Philippe Jélu, président de Malteurs de France ...
La filière brassicole unie pour relever les défis
Renforcer la compétitivité de chaque maillon de la chaîne et anticiper les évolutions des marchés, telles étaient les priorités…
Olivier Hardouin (à g.) et François-Xavier Rone.
Olivier Hardouin, nouveau président de la FNSEA 41
La FNSEA 41 a tenu un conseil d’administration électif lundi 31 mars. Olivier Hardouin a été élu nouveau président du…
Lundi 31 mars, entre Itteville et Cerny (Essonne). Une dizaine d'agriculteurs se sont donné rendez-vous pour faire part de leur mécontentement.
Les agriculteurs se mobilisent à cause des routes trop étroites
Les agriculteurs de l'Essonne ont organisé une manifestation lundi 31 mars à l'aube. L'objectif était de démontrer la…
Le 6 avril, à Sours. Les chalands se sont déplacés en nombre à la brasserie de Chandres à l'occasion de son vingtième anniversaire, fêté sous un soleil radieux.
6 000 visiteurs pour les 20 ans de la Brasserie de Chandres
La Brasserie de Chandres, à Sours (Eure-et-Loir), a fêté ses 20 premiers printemps les samedi 5 et dimanche 6 avril autour…
Samedi 12 avril, à Louvres (Val-d'Oise). Plusieurs quads ont circulé sur une parcelle de betteraves semées moins de trois semaines avant.
Le Val-d'Oise œuvre face à la délinquance routière dans les parcelles agricoles
Avec le retour du beau temps, les agriculteurs doivent faire face aux nombreux passages non autorisés de véhicules, notamment des…
Flavie Delattre cultive des asperges sur son exploitation à Férolles.
Flavie Delattre cultive l’asperge et le lien humain
Issue du secteur médico-social, Flavie Delattre a repris la ferme familiale loirétaine il y a cinq ans. Elle y a implanté une…
Publicité