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Au cœur de l’île-volcan

Au sud de la mer Égée, l’archipel de Santorin (Cyclades, Grèce) doit ses reliefs spectaculaires à une histoire volcanique intense.

C’est l’une des caldeiras* les plus photographiées au monde : avec ses falaises abruptes, la côte ouest de Thíra — l’île principale de Santorin — épouse la courbe d’un immense cratère volcanique.

De nombreux épisodes éruptifs et sismiques ont façonné la forme et les paysages de l’archipel. L’une de ces éruptions a eu lieu au IIe millénaire av. J.-C., entre -1700 et -1450 selon les méthodes de datation et les équipes archéologiques.

Les estimations donnent le vertige : plusieurs jours d’éruption, un panache volcanique haut de 35 km, une nuée ardente à 350 °C, 50 km3 de magma rejetés. Bref, des allures de fin du monde.

Une fois vidée, la partie centrale du volcan s’est effondrée dans la mer sous des tonnes de magma, de cendres et de pierres ponces.

Cela a creusé une cavité de plusieurs centaines de mètres de profondeur sous la mer, des explosions colossales liées à l’arrivée d’eau dans ce gouffre bouillant, et des tsunamis qui se seraient abattus sur les côtes de la Crête et de l’Égypte.

L’éruption assombrit le ciel méditerranéen, détruisit les cultures, provoqua des anomalies climatiques au Moyen-Orient.

Au sud-ouest de l’archipel, des fouilles ont mis au jour le village antique d’Akrotiri, figé sous dix mètres de cendres.

Des vestiges bien conservés — bâti, céramiques, fresques murales, bijoux, canalisations, etc. — témoignent de la civilisation raffinée et cosmopolite qui prospérait à Santorin au moment de l’éruption.

Une île qui s’effondre, une cité florissante engloutie sous les flots… L’ampleur de la catastrophe pourrait avoir inspiré le célèbre mythe de l’Atlantide chanté par Platon au Ve siècle avant J.-C.

Certains voient aussi un héritage de l’éruption dans certains passages de la Bible, comme la division des eaux de la mer Rouge et les dix plaies d’Égypte.

Depuis ce cataclysme, plusieurs centaines d’épisodes telluriques se sont succédé. Ils ont modelé le visage de l’archipel et donné naissance à de nouveaux îlots, comme Néa Kaméni  (« la nouvelle Brûlée »), qui constitue la partie encore active du volcan.

La dernière catastrophe date de 1956 : un séisme dévastateur a provoqué un nouvel effondrement du chapeau du cratère et causé une cinquantaine de victimes.

Santorin doit au volcanisme ses célèbres villages aux rues escarpées et ses maisons blanches perchées au bord des abîmes.

Mais aussi ses vignes tressées en corbeilles et ses paysages agricoles en terrasses. Ces structures permettent de cultiver dans un sol accidenté, aride et sensible à l’érosion.

Le bord du cratère offre une vue inoubliable aux randonneurs qui relient à pied Firá et Oia : une falaise haute de 200 m, où se superposent les couches de roches ocre et noires.

Au pied des précipices, les plages et les criques de Santorin, magnifiques témoins des éruptions, donnent l’impression de fouler le sol d’une autre planète.

Comme Red beach, près d’Akrotiri, avec ses rochers rouges de lave solidifiée. Ou Vlychada, au sud, plage de sable noir saupoudrée de pierres ponces blanches et surmontée d’une imposante falaise de tuf.

Pour approcher le volcan d’encore plus près, des agences proposent aux touristes de prendre un caïque en bois pour aller fouler la roche craquelée et fumante de Néa Kaméni, et apercevoir de la fumée jaillir de terre.

*caldeira : chaudron en portugais, cratère volcanique envahi par les eaux.

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